2013 - Cancer du sein

admin
Site Admin
Messages : 621
Inscription : ven. 28 avr. 2006 6:19
Localisation : Berne

2013 - Cancer du sein

Messagepar admin » jeu. 26 sept. 2013 13:08

Le docteur Katharina Buser, Clinique Engeried, Berne, répond à vos questions:


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question de Gina:
Bonjour, J'ai été opéré pour cancer du sein en février, chimio, rx et maintenant hormonothérapie. Physiquement je me sens bien mais moralement pas. C'est le vide ... je n'ai pas le moral, j'ai des palpitations et envie de rien. Est-ce le contre-coup? Une déprime? Est-ce fréquent après tous ces traitements? Que me conseillez-vous? Merci d'être à notre écoute.

Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour Gina
Un diagnostic de cancer et les traitements qui s’ensuivent représentent toujours un grand bouleversement, tant moralement que physiquement. Heureusement que physiquement vous allez bien!
En supposant que d'autres causes médicales de vos symptômes aient été exclues (anémie, troubles hormonaux entre autres), je pars du principe que les troubles que vous décrivez correspondent à ce que l'on appelle un syndrome de fatigue chronique. Il peut aussi se manifester plusieurs mois après la fin du traitement. Ces troubles ne sont donc pas inhabituels, mais peuvent avoir des durées différentes. Parlez ouvertement de vos symptômes avec vos proches et votre équipe soignante pour éviter les malentendus. Vous pouvez en venir à bout en suivant un entraînement bien défini de votre endurance. Parlez aussi de vos troubles à votre médecin: il élaborera avec vous un plan afin d’améliorer sous contrôle médical votre forme physique. Une activité d'endurance et des conseils nutritionnels peuvent vous aider. Peut-être est-il aussi judicieux d'accepter une aide psychothérapeutique, surtout si vous avez déjà souffert de fluctuations de l'humeur.
Ici vous trouverez encore d'autres conseils et la ligue de votre canton de domicile est aussi à même de vous fournir des adresses de personnes compétentes.
Je vous souhaite un bon rétablissement.



Question de silia:
Bonjour. On m'a convoquée à une mammographie de dépistage. Mais depuis quelques années je porte des implants mammaires. Est-ce que je peux malgré tout subir une mammographie ?? Merci de votre réponse silia

Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour silia
On vous a convoquée pour une mammographie de dépistage. Je suppose que vous avez reçu cette convocation dans le cadre du programme cantonal de dépistage.
La mammographie effectuée dans le cadre du dépistage organisé par le canton ne convient pas vraiment aux femmes qui portent des implants mammaires. Dans votre cas, je proposerais un dépistage personnalisé tous les 2 ans. Votre gynécologue ou votre chirurgien vous inscrira à cet examen à l’aide d’une recommandation écrite. Votre médecin traitant peut ainsi signaler l'opération et les implants et proposer au besoin d'autres examens complémentaires, comme une échographie ou un I.R.M.



Question de saskia77:
Après une ablation mammaire des deux côtés et une ablation complète des ganglions lymphatiques, j'ai sous l'aisselle un excédent de tissu du côté du thorax qui m'empêche de bouger mon bras comme il faut. Comment puis-je traiter au mieux la très grande cicatrice? La peau tire beaucoup et je me sens comme ficelée. A qui puis-je m'adresser à ce sujet et comment appelle-t-on cela dans le jargon médical?

Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour Saskia 77
Vous souffrez d'une tension de la peau dans la zone de la paroi thoracique après l’ablation des seins et des ganglions lymphatiques. Si cette opération a eu lieu récemment, ces symptômes ne sont pas inhabituels et peuvent disparaître d'eux-mêmes dans un délai raisonnable. La cicatrisation des plaies plus importantes prend beaucoup de temps. Si la chirurgie remonte à longtemps, il pourrait s'agir d'adhérences dans le tissu conjonctif. Un massage de la cicatrice effectué par un physiothérapeute pourrait les assouplir ou les soulager.
Il se peut aussi qu’un œdème lymphatique soit apparu dans la paroi thoracique comme séquelle tardive. Là encore, un drainage lymphatique réalisé par un physiothérapeute peut donner de bons résultats. Après cette importante opération, il peut y avoir un excédent de tissu sous les aisselles, ce qui est très gênant pour les mouvements des bras, comme c'est le cas chez vous. Ce tissu peut être traité chirurgicalement par une correction de la cicatrice. Adressez-vous d’abord au chirurgien qui vous a opérée. Il entreprendra les mesures nécessaires.



Question de Panthea:
Il y a 12 mois, on a diagnostiqué chez moi un carcinome mammaire, traité par une opération conservatrice du sein et une chimiothérapie suivie d’une radiothérapie. La dernière chimio a eu lieu il y a 9 mois, la dernière radiothérapie il y a 5 mois. On a maintenant découvert sur l'autre sein, celui qui n'a pas été opéré, un CCIS qui se trouve en phase de croissance. Ce sont les deux dernières mammographies qui l'ont révélé. Je voudrais savoir si je dois le faire retirer le plus vite possible ou si je peux vraiment attendre, vu mes antécédents. J'ai les deux options et je ne suis pas sûre de savoir comment me décider. Pour information: je prends Arimidex 1 x par jour.


Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour Panthea
Vous avez été opérée il y a 12 mois pour un cancer du sein invasif, puis traitée par chimiothérapie et des rayons. Vous suivez maintenant une thérapie hormonale avec un inhibiteur d’œstrogènes. À présent, on vous a diagnostiqué sur l’autre sein un CCIS (carcinome canalaire in situ), ce qu'on appelle un précurseur du cancer ou un cancer du sein non invasif. Je suppose qu’une biopsie a déjà confirmé ce diagnostic. Si c'est le cas, je vous conseille de ne pas attendre plus longtemps, car il se peut que des petits foyers encore microscopiques de cancer du sein invasif se soient formés à proximité de ce CCIS. La mammographie ne peut pas les détecter. Comme le foyer du CCIS grandit, ce serait pour moi un argument supplémentaire vous faire opérer sans plus attendre. Votre chirurgien traitant vous conseillera également si éventuellement un I.R.M. (imagerie par résonance magnétique) de votre sein est nécessaire avant l'opération.



Question de Nadp:
Bonjour. J'ai 26 ans et ma mère et ma tante ont eu toutes les deux un cancer du sein (diagnostiqué pour chacune en dessous de 50 ans). A cela s'ajoute que mon oncle est mort d'un cancer de l'intestin et que des parents plus éloignés ont également eu des diagnostics de cancer ou sont morts de cette maladie. Je me demande ce que je dois faire pour effectuer un dépistage précoce. Mon gynécologue parle d'une mammographie à partir de 35 ans. Quant aux tests génétiques, il n'y croit pas beaucoup. Que me conseilleriez-vous? Éventuellement un I.R.M.?

Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour Nadp
En raison des indications données, je vous conseillerais de faire une mammographie régulière annuelle de 40 à 50 ans. Il n'existe pas encore de preuve qu'une mammographie de routine soit une mesure de prévoyance efficace chez les femmes de moins de 40 ans. Sur la base de vos indications, je ne peux pas non plus vous dire avec certitude si des examens réguliers d’I.R.M. sont judicieux pour vous, car les indications sur l'âge auquel votre mère et votre tante sont tombées malades sont trop vagues (un âge inférieur à 30 ans serait critique). Je pense que le fait que votre oncle ait eu un cancer de l'intestin n'a pas d'influence sur votre risque d'avoir un cancer du sein. Une analyse de votre arbre généalogique permettrait de mieux évaluer votre risque de cancer personnel. Je vous conseille donc d'envisager une consultation génétique chez un médecin du,
SAKK Network for Cancer Predisposition Testing and Counselling. Vous trouverez des informations complémentaires dans la brochure Prédispositions héréditaires au cancer de la Ligue suisse contre le cancer.


Question de jannis08:
En 2008, on m'a retiré une grosseur dans le sein gauche, qui s'est développée parce que je produis trop d'œstrogènes. J'ai dû prendre la pilule anti-œstrogènes Femara. Après un certain temps (environ 5 à 8 mois), j'ai remarqué que je ne pouvais plus marcher comme il faut. Je n'avais plus d'équilibre. Je tanguais comme quelqu'un qui a bu ou comme si je marchais sur un matelas pneumatique. J'ai demandé une autre pilule, et j'ai reçu d'emblée Arimidex! Bien entendu rien n'a changé. C'est la même chose en vert !!! J'ai essayé d'améliorer la circulation du sang dans mes mains et mes pieds avec Padma 28, mais rien n'a aidé. On doit prendre cette pilule au moins 5 ans en tout. Pour moi, cela fait déjà 4 ans et demi. Ma question: n'y a-t-il pas de remède qui améliorerait la situation, et que se passe-t-il après les 5 ans, quand je pourrais enfin arrêter de la prendre? Les symptômes régressent-ils alors ou dois-je vivre avec jusqu'à la fin de ma vie?

Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour Jannis08
Je pars du principe que d'autres causes ont été exclues pour votre problème médical actuel. Les deux médicaments que vous avez mentionnés, Femara et Arimidex font partie de ce qu'on appelle les bloqueurs d'œstrogènes ou inhibiteurs de l’aromatase. Ils sont utilisés à titre de prophylaxie médicamenteuse contre les rechutes de cancer du sein. La durée recommandée de la prophylaxie ou la durée de prise est de 5 ans ou plus selon le stade de la tumeur. Le profil d'effets secondaires des différents inhibiteurs de l’aromatase est très similaire, les effets secondaires diminuent en général en peu de temps après l'arrêt du médicament. Mais il existe encore un troisième inhibiteur de l'aromatase, du nom d’Aromasin (Exemestan). Il se pourrait que vous supportiez mieux cet inhibiteur de l'aromatase que Femara et Arimidex. Un nouveau changement pourrait être judicieux, surtout si on vous conseille de prolonger le temps de prophylaxie pour des raisons de sécurité. Chez les femmes qui ne supportent pas les inhibiteurs de l'aromatase en général, le traitement par le tamoxifène, un anti-œstrogène, entre également en ligne de compte. Je vous souhaite de vivre les années qui viennent en meilleure santé et avec le moins de symptômes possibles.



Question de carpediem:
J’ai subi une tumorectomie début juillet, suivie de 21 séances de rayons, et je prends du tamoxifène depuis six semaines. Bien que ma peau ait retrouvé une apparence normale, j’ai parfois des élancements dans le sein touché et mon mamelon est sensible, douloureux et légèrement dur. Est-ce normal ?

Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour carpediem,
Après l’opération et la radiothérapie, des douleurs, des indurations et des troubles de la sensibilité peuvent survenir dans le sein, respectivement dans la zone de la cicatrice. Ces troubles persistent souvent un certain temps après la fin du traitement. Par ailleurs, après l’opération, on cherche souvent à ménager la zone concernée et on adopte ainsi une position qui peut générer des tensions musculaires au niveau de la nuque, de l’omoplate et de la poitrine. Les femmes qui passent beaucoup de temps assises devant l’ordinateur sont souvent touchées. Ces douleurs, qui viennent avant tout de la région de l’omoplate, rayonnent fréquemment jusque dans le sein. Une meilleure position corporelle et de la physiothérapie pourraient atténuer ces problèmes, qui sont extrêmement courants. Le physiothérapeute peut vous montrer des exercices pour corriger votre posture. Discutez de vos symptômes avec votre médecin traitant pour qu’il puisse vous prescrire un traitement ad hoc.



Question de Antonella:
J’ai subi une conisation il y a 8 mois pour CIN III, le cône a été analysé et les bords se sont révélés indemnes. J’ai ensuite subi un contrôle sous la forme d’une visite et d’un frottis de dépistage et ce matin, mon gynécologue m’a fait savoir que le résultat n’était pas optimal et qu’il était donc opportun que je subisse une colposcopie et une nouvelle biopsie. Je me demande comment il est possible que tout cela arrive à une distance aussi rapprochée de l’intervention? J’oubliais: la biopsie précédente a montré encore la présence d’un CIN 1 et d’un CIN 2. Merci beaucoup.

Réponse du Dr Katharina Buser:
Chère Antonella,
Je comprends que vous soyez perplexe et préoccupée.
CIN III est un précurseur du cancer du col de l'utérus. Le traitement par conisation est donc correct: il permet dans la plupart des cas d'éviter une opération plus importante. Mais après ce type d'intervention, il est très prudent d'effectuer des contrôles réguliers très précis pour dépister d’éventuels nouveaux foyers CIN III à la surface du col de l'utérus, car ces foyers CIN III peuvent, dans environ 30 % des cas, évoluer en cancer invasif du col de l'utérus. Une opération plus importante serait alors nécessaire. Les foyers CIN I et CIN II peuvent en revanche se résorber d'eux-mêmes. Dans votre situation, votre médecin agit avec beaucoup de prudence et de circonspection. Pour toute autre question, vous pouvez vous adresser à
la Ligne InfoCancer au 0800 11 88 11 ou consulter leur site.


Question de Aglaj123:
J’aurais vraiment besoin de votre aide pour savoir si je peux me permettre de parler de ma maladie (une tumeur au sein – j’ai déjà été opérée et je suis une chimiothérapie) à ma maman âgée de 97 ans et à qui jusqu’ici, je n’ai rien dit en essayant de cacher les choses les plus évidentes, mais entre nous il y a toujours eu un rapport de sincérité et de solidarité… Il me pèse beaucoup de ne pouvoir partager cette chose… Aidez-moi à trouver la bonne façon...

Réponse du Dr Katharina Buser:
Bonjour Aglaj123,
Votre dilemme est compréhensible: d’un côté, vous voudriez informer votre maman de votre cancer du sein, mais d’un autre côté vous craignez que cette nouvelle puisse la bouleverser de façon irrémédiable, étant donné sa fragilité due à son âge avancé.

En taisant votre maladie à votre maman, vous vous privez du soutien qu’elle vous a toujours apporté et vous vous imposez à vous-même un contrôle sévère qui empêche une communication libre.

Si votre maman ne s’est pas encore aperçue que quelque chose n’allait pas, elle ne tardera pas à le faire. Personne ne la connaît mieux que vous. Comment expliquez-vous qu’elle ne vous ait jamais demandé d’explications? Peut-être est-elle très respectueuse de votre sphère personnelle, ou alors elle ne s’est pas sentie en mesure de faire face à vos problèmes? Vous qui la connaissez bien, comment réagirait-elle? Elle pourrait comprendre les raisons qui vous ont conduite à choisir le silence, ou vous reprocher de ne pas l’avoir impliquée dès le début? Certaines personnes âgées préfèrent se retirer de la vie sociale et d’autres veulent au contraire y participer activement jusqu’à la fin.

Comme vous avez pu le constater, c’est à vous qu’il appartient de choisir l’attitude qui convient le mieux à la relation unique et irremplaçable qui existe entre vous et votre maman. Il n’existe pas de règles de comportement valides pour tous.

Si vous vous sentez trop mal à l’aise dans la situation actuelle et que vous décidez de parler de votre maladie à votre maman, ayez confiance en sa longue expérience de la vie. Choisissez un lieu et un moment appropriés. L’idéal est que vous-même soyez sereine et votre maman reposée. Il est également important qu’elle n’apprenne pas la nouvelle le soir, avant d’aller se coucher.

Si vous faites le choix de la transparence, vous pourriez atténuer l’impact de la nouvelle en rassurant votre maman sur le fait, par exemple, que vous vous sentez entre de bonnes mains et bénéficiez des meilleurs traitements dont nous disposons au jour d’aujourd’hui.

Naturellement, votre maman ne doit pas être votre seule confidente. Si vous ne disposez pas actuellement d’un soutien psychologique, vous pourriez demander à l’équipe soignante de vous orienter vers un psychologue ou une psychologue qui vous aidera à affronter les moments de découragement et d’angoisse liés à la maladie.

Revenir à « Cancer du sein »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invités