2014 – Cancer du sein

admin
Site Admin
Messages : 621
Inscription : ven. 28 avr. 2006 6:19
Localisation : Berne

2014 – Cancer du sein

Messagepar admin » mer. 8 oct. 2014 9:40

Irma Boving - Breast care nurse - infirmière spécialisée en cancer du sein, et travaillant depuis de longues années pour la Ligne InfoCancer, répond à vos questions:

Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question de Bosson:
Bonjour, après une chimiotherapie néoadjuvante, une mastectomie effectuée il y a six semaines, j'ai une "corde" qui tire sous le bras et limite les mouvements. La physio me fait des étirements mais ne peut pas trop toucher la cicatrice, j'ai commencé de la radiothérapie. Au bout de combien de temps ou de séances cette corde disparaîtra? Que puis- je faire?

Réponse d'Irma Boving:
Chère Bosson,
Vous décrivez une sorte de «corde» sous le bras, qui vous gêne, qui fait mal et limite les mouvements.

Vous demandez après combien de séances de physiothérapie cette «corde» disparaîtra et ce que vous pouvez faire vous-même pour améliorer la situation.
Il est difficile de répondre, car il faudra d’abord déterminer la cause et la gravité de cette restriction de mouvement, et, si cette «corde» se trouve dans le champ d’irradiation, il faudra même éventuellement interrompre le traitement physiothérapeutique pendant le temps de la radiothérapie ou le continuer avec prudence, pour éviter de surmener ou d’endommager la peau irradiée très sensible.

N’hésitez pas à nous contacter par téléphone au numéro 0800 11 88 11. Nous sommes volontiers à votre disposition du lundi au vendredi de 9.00h à 19h.



Question de ffransoa:
Bonjour Mme Boving,
Ma femme 39 ans a subi une mastectomie du sein droit suite au diagnostic de cancer CCIS (in-situ) extensif avec multiples micro-foyers invasifs. Les médecins sont transparents et communiquent bien. Ils suggèrent un traitement chimio + herceptine qui est naturellement lourd mais surtout ils nous demandent de choisir entre celui-ci et ne rien faire. Très difficile de faire ce choix. Je souhaiterais rencontrer/parler avec des femmes qui ont eu à faire ce choix et qui ont choisi d'éviter la chimio. En connaissez-vous? Pourriez-vous nous aider pour faire ce choix? D'avance merci.
Bien cordialement,
F.Ch.

Réponse d’Irma Boving:
Bonjour ffransoa,
Votre femme se trouve confrontée à une décision très difficile à prendre.

La thérapie proposée est une thérapie nommée adjuvante. C’est-à-dire une thérapie administrée après d’autres traitements comme chez votre femme la mastectomie. Dans différentes études cliniques l’administration adjuvante d’un traitement de chimiothérapie + d’Herceptin a montré un bénéfice en termes de survie sans maladie.

La Ligue suisse contre le cancer ne suit et ne rencontre pas les personnes qui font appel à elle. Les demandes y sont anonymes et confidentielles. Par contre la
Ligue cantonale de votre canton de domicile ou celle proche de chez vous peut peut-être vous mettre en contact avec des personnes ayant refusé ou suivi une thérapie.

La thérapie proposée à votre femme correspond en principe à des guidelines internationaux régulièrement mis à jour. Ces guidelines sont basés sur la meilleure preuve disponible tant au niveau de la recherche que de l’expérience pratique. L’équipe médicale propose donc la thérapie la plus adaptée à la situation et qui est censée apporter le plus grand bénéfice au patient.

Une autre aide à la prise de décision est de demander un deuxième avis médical. Vous l’obtiendrez auprès d’un hôpital universitaire.



Question de Jaja:
Sécheresse vaginale après cancer homonodépendant
Bonjour Madame
Quels produits de quelle marque pouvez-vous me conseiller? J'ai depuis quelques jours de la sécheresse vaginale avec des saignements lors des rapports. J'en parlerai avec mon médecin lorsque je le verrai mais je suis persuadée que votre expérience peut me donner quelques pistes à observer. Mon profil: 49 ans, pas totalement ménopausée, tumorectomie en août 2013 avec micro-métastases dans le ganglion sentinelle, chimio 4x Taxotère et Endoxan ensemble dernière fois le 17 déc. 2013, RTH 33 séances, depuis le 31 mars 2014 Tamoxifen 20 mg pour 1 ou 2 ou 3 années ensuite anti-aromatase. Un grand merci pour votre aide
Meilleures salutations

Réponse d’Irma Boving:
Bonjour Jaja,
Vous abordez un problème intime très perturbant, lié aux effets secondaires de la thérapie.
Suite au manque d’œstrogène la paroi vaginale devient plus fine et fragile, d’où vos saignements. La suppression d’œstrogènes induit aussi des troubles de la lubrification vaginale lors de rapports sexuels et/ou une sécheresse vaginale. Pour remédier à cet état de fait, vous avez plusieurs possibilités: le gel vaginal hydratant longue durée, les lubrifiants intimes, les crèmes de soin, les pommades hydratantes ou les ovules.
La Ligue suisse contre le cancer étant un organe neutre elle ne peut vous conseiller des marques ou produits spécifiques. Demandez à votre pharmacienne si elle peut vous donner quelques échantillons afin que vous puissiez tester ce qui vous convient le mieux jusqu’à votre prochain rendez-vous chez votre médecin. Ce problème n’étant pas anodin, consultez rapidement.

Afin d’éviter de présenter votre problème en présence d’autres client(e)s dans la pharmacie, vous pouvez noter sur une feuille de papier que vous êtes à la recherche d’un produit contre la sécheresse vaginale et que vous désirez que votre demande soit traitée discrètement.



Question de Sue:
Agée de 69 ans, j’ai subi l’ablation d’un sein il y a cinq ans. Le gynécologue qui m’a opérée à l’époque me presse à présent de faire une reconstruction. Mon oncologue estime toutefois que cela rendrait les contrôles beaucoup plus difficiles. A la base, la reconstruction me tente, même si mon mari m’assure que cela ne lui fait rien si je reste comme je suis. Que faut-il que je fasse ? Est-ce que je cours un risque en procédant à une reconstruction du sein ? Merci de votre réponse.
Meilleures salutations.
Sue

Réponse d’Irma Boving:
Bonjour Sue,
Votre ablation du sein remonte à plusieurs années déjà et le gynécologue a attiré votre attention sur la possibilité d’une reconstruction, ce qui, à la base, correspond aussi à votre souhait.
Vous êtes-vous déjà renseignée sur les différentes possibilités de reconstruction ? Demandez conseil à un spécialiste en chirurgie plastique, reconstructive et esthétique. En étant bien informée, il vous sera certainement plus facile de décider si vous souhaitez ou non une reconstruction. Emmenez si possible votre mari lors de cette consultation qui ne vous engage à rien. Vous pourrez ainsi discuter ensemble de ce qui a été dit. C’est à vous seule qu’il revient de décider si vous souhaitez une reconstruction du sein, mais je pense que le soutien de votre conjoint peut vous apporter une aide considérable dans la décision que vous avez à prendre.
Après une reconstruction du sein, sous quelque forme que ce soit, les contrôles nécessaires peuvent se faire de façon aussi sûre qu’à présent.

Vous trouverez dans la brochure
« Un nouveau sein ? Une information à l’intention des femmes ayant subi l’ablation d’un sein » des informations détaillées sur les possibilités de reconstruction, ainsi que des liens vers des organisations qui proposent de la documentation et des sources d’information sûres sur Internet.


Question d’Andrea R.:
Agée de 35 ans, j’ai un cancer du sein. J’ai été opérée, il me reste encore 12 séances de rayons et je prends de l’herceptine. Ma tumeur est hormonodépendante et tout le monde me conseille un traitement anti-hormonal. Malgré la radiothérapie, j’ai de nouveau mes règles depuis deux semaines. Faut-il m’en réjouir – le fait que mon corps retrouve si vite son ancien ….

Réponse d’Irma Boving:
Bonjour Andrea R,
Malheureusement, votre texte ne nous est pas parvenu en entier.
Vous écrivez que vous avez un cancer du sein et que vous avez été opérée. Actuellement, vous suivez encore une radiothérapie et vous avez déjà commencé le traitement à l’herceptine. Comme votre tumeur est hormonodépendante, on vous a conseillé en complément un traitement anti-hormonal.

Lors de tumeurs hormonodépendantes, on recommande toujours un traitement antihormonal aux femmes concernées, car ce type de thérapie diminue sensiblement le risque de rechute et peut améliorer le pronostic. Lors de cancers du sein triple positifs, on propose également un traitement anti-hormonal en association avec l’herceptine. Une chimiothérapie fait également souvent partie du traitement standard.

La façon dont vous avez rédigé votre message me laisse supposer que vous n’avez pas encore décidé si vous alliez faire un traitement anti-hormonal ou non. La situation est certainement difficile pour vous. Vous êtes encore jeune, et cette maladie vient bouleverser votre vie. Peut-être voulez-vous encore avoir un enfant ? Se pourrait-il que vous ne souhaitiez pas faire un traitement anti-hormonal pour cette raison ?

Contrairement à un traitement anti-hormonal, l’herceptine n’affecte pas le cycle menstruel, car ce médicament agit sur une autre base. L’irradiation locale du sein et des ganglions lymphatiques n’a pas non plus d’influence sur la menstruation. L’herceptine peut franchir la barrière placentaire ; cela signifie qu’en cas de grossesse, il y a des risques de lésion pour le fœtus. Les femmes en âge de procréer devraient donc utiliser un moyen de contraception efficace pendant le traitement et encore six mois au moins après la fin de celui-ci. Adressez-vous à votre oncologue ou à votre gynécologue ; tous deux pourront vous conseiller avec compétence.



Question d’andie_b :
J’ai subi une mastectomie du sein droit en 2007, suivie d’une reconstruction en 2008. L’implant a déjà dû être changé deux à trois fois, car il est très gros (550 gr) et je suis sujette à la formation de coques fibreuses. Depuis plus d’une année (la dernière opération remonte à environ deux ans), j’ai de nouveau des douleurs et j’ai essayé différents traitements (injections, physiothérapie, médicaments), sans effet. Je ressens des tensions, des douleurs et mon sein se rétracte. J’ai aussi dû acheter une prothèse partielle car le sein est devenu plus petit. J’ai besoin de conseils et d’un accompagnement pour prendre la bonne décision. Peut-être faudrait-il enlever le sein, mais j’ai beaucoup de peine à me faire à cette idée. D’un autre côté, j’aimerais enfin vivre sans douleurs. Quelqu’un peut-il m’aider ? J’ai une fille adolescente que j’élève seule. Je souhaiterais vivement bénéficier d’un soutien. Du côté des médecins, je ne reçois que des informations techniques, mais pas de conseils psychologiques. Qui peut me venir en aide ?

Réponse d’Irma Boving:
Bonjour, andie_b
Vous abordez deux choses différentes : d’une part, les douleurs physiques liées aux coques fibreuses autour de l’implant, qui diminuent de nouveau très nettement votre qualité de vie, et d’autre part, le fait que vous avez le sentiment d’être abandonnée à vous-même et que vous avez besoin et envie d’un accompagnement et de conseils d’ordre psychologique dans cette situation difficile.

En premier lieu, je vous recommande
le service social de la ligue contre le cancer de votre canton.
Le soutien psychologique des personnes touchées par le cancer et de leurs proches fait partie de l’offre, notamment dans les situations difficiles.
Vous pouvez également vous adresser à
moi-même et à mes collègues de la Ligne InfoCancer. Nous vous conseillerons et vous accompagnerons volontiers dans votre prise de décision.

La reconstruction du sein au moyen d’un implant après une mastectomie n’est qu’une possibilité parmi d’autres. Elle doit être réalisée par un chirurgien plastique expérimenté spécialisé dans la reconstruction mammaire consécutive à un cancer.

Une réévaluation de la situation entre-t-elle en ligne de compte pour vous ?

La brochure de la Ligue suisse contre le cancer
Un nouveau sein? Une information à l’intention des femmes ayant subi l’ablation d’un sein décrit quelques possibilités de reconstruction mammaire. Vous trouverez à la fin de ce document des liens complémentaires, notamment à la page 21, vers le site de la Société suisse de chirurgie plastique, reconstructive et esthétique qui comporte une liste de chirurgiens plastiques par canton.

Discutez également avec votre médecin traitant, que ce soit l’oncologue, le gynécologue ou le médecin de famille ; ils vous adresseront à un spécialiste pour une consultation qui ne vous engage à rien.

Revenir à « Cancer du sein »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 5 invités