2016 - Cancer du sein

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Prof. Dr méd. Monica Castiglione, oncologue et spécialiste du cancer du sein, répond à vos questions:

Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.


Question de phumy:
Bonjour suite a un cancer decouvert en dec 2015, en France, je vais bientôt faire contrôle mammo+ écho.Les appareils de dépistages à Genève sont ils aussi performant que sur la France? ou est il prévérable que je retourne dans le centre qui m'a découvert cette toute petite tumeur? très cordialement

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione:
Bonjour phumy.
En Suisse, plusieurs centres du sein sont certifiés, entre autres aussi le HUG de Genève. Les certificats sont établis par la Société suisse de sénologie (SSS) en collaboration avec la Ligue suisse contre le cancer (LSC), ainsi que par la Société Européenne de spécialistes du cancer du sein (EUSOMA) et la Société allemande contre le cancer (DKG).
Voici le lien vers le HUG.
En plus les appareils de dépistage sont contrôlés régulièrement par l’Office fédéral de la santé publique et doivent être aux normes européennes.

Vous trouvez des informations supplémentaires sur le label de qualité pour les centres du sein en Suisse sur notre site web.


Question de fuemu:
Je prends du Létrozole depuis deux ans et demi et souffre de nombreux effets secondaires : prise de poids très importante, fortes douleurs osseuses, bouffées de chaleur, absence de sensations dans les doigts et les orteils, baisse de la libido, perte de cheveux et accès dépressifs, auxquels s’ajoutent depuis huit semaines des desquamations et de violentes démangeaisons au niveau des plis cutanés (sous les seins, plis du ventre, aines et lèvres de la vulve). Que puis-je faire? J’aimerais tellement interrompre ce traitement antihormonal. Existe-t-il des méthodes alternatives? Je voudrais juste avoir de nouveau une «vie normale». Merci pour vos conseils.

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione:
Bonjour fuemu.
Vous souffrez de nombreux maux éprouvants que vous imputez à la prise de Létrozole. Vous souhaitez donc savoir s’il serait envisageable de remplacer ce médicament par une autre préparation afin de retrouver une qualité de vie acceptable.
Beaucoup de femmes atteintes d’un cancer du sein nous rapportent des symptômes similaires inhérents aux traitements et nous expliquent être arrivées à la limite du tolérable et rechercher des traitements alternatifs.
Les hormones sexuelles féminines, les œstrogènes, peuvent favoriser le développement de certains types de cancer du sein. Le Létrozole est censé atténuer l’effet de ces hormones dans votre corps, diminuant ainsi le risque de récidive.
Dans certains cas particuliers, d’autres médicaments, c’est-à-dire d’autres principes actifs, peuvent être utilisés en prévention d’une récidive, comme l’exémestane (Aromasin®), dont la molécule agit différemment. Il est donc possible que dans certains cas, ses effets secondaires soient moins importants. Ce principe actif abaisse toutefois fortement le taux d’œstrogène, ce qui se répercute de manière analogue sur la qualité de vie. Le tamoxifène (Tamoxifen®, Nolvadex®, Tamec®) constitue une autre possibilité, mais selon des études cliniques, il est un peu moins efficace que le létrozole ou l’exémastane.
Il est donc important de peser le pour et le contre d’un changement de médication avec l’oncologue qui vous suit. Vous pouvez aussi envisager d’autres pistes, telles que la prise d’antalgiques, une consultation dermatologique et les offres de soutien psychosocial de votre ligue régionale contre le cancer.
Parmi les différentes offres proposées, demandez-vous celle qui pourrait vous aider à gérer les conséquences de la maladie: un groupe d’entraide, un groupe d’activité physique modérée, un cours de créativité, l’apprentissage d’une technique de pleine conscience? Contactez votre ligue régionale contre le cancer ou appelez gratuitement les spécialistes de la Ligne InfoCancer au 0800 11 88 11.


Question de Moira:
Bonjour,
J’ai une question:
Il y a huit ans, alors que j’avais 44 ans (donc avant la ménopause), j’ai eu un carcinome mammaire canalaire invasif, ER+/PR+, HER2 négatif.
Je prends Cimifemine forte et Menosan Salvia contre les troubles de la ménopause tels que bouffées de chaleur, etc.
Depuis quelques semaines, je souffre d’une sécheresse vaginale sévère qui rend les rapports sexuels douloureux.
Que puis-je faire pour y remédier?
J’ai entendu dire que les ovules de yam pourraient être efficaces, mais ils contiennent une substance analogue à la progestérone, non?
Je serais très heureuse que vous puissiez me dire ce qui pourrait me soulager.
Cordiales salutations

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica. Castiglione:
Bonjour Moira,
Vous souffrez de sécheresse vaginale et de douleurs lors de la pénétration. Il y a huit ans, vous avez eu un cancer du sein hormono-dépendant et vous souhaitez par conséquent trouver des médicaments qui ne contiennent pas d‘hormones.

Je vous recommande en premier lieu de consulter votre gynécologue, qui vous conseillera sur les possibilités de traitement.

Pour lutter contre la sécheresse vaginale, il existe des produits sans hormones à base d’extrait de grenade, d’acide hyaluronique, de paraffine et de paraffine/glycérine. Demandez à votre gynécologue de vous aider à choisir un produit en vente libre.
Il existe également des lubrifiants sans hormones à base d’eau ou de silicone. Demandez à votre gynécologue quelques échantillons à tester.
On ne dispose guère de données sur la sécurité d’un traitement local à base d’œstrogènes chez les femmes atteintes d’un cancer du sein.
Un traitement hormonal de la ménopause est contre-indiqué lors de la prise d’inhibiteurs de l’aromatase.

Chez les patientes sous tamoxifène, il est – en revanche – possible, lorsqu’un traitement complémentaire sans hormones ne donne pas de résultat, de discuter d’un traitement hormonal avec le spécialiste du cancer du sein.


Question de Madame Schmid:
Bonjour,
Il y a une année et demie, j’ai été opérée d’un cancer du sein; un ganglion lymphatique était atteint. Depuis, je dois prendre un traitement antihormonal. Sous Aromasin, j’ai eu des douleurs articulaires et musculaires et ma densité osseuse a diminué. Je suis donc passée au tamoxifène. Avec ce médicament, j’ai commencé à avoir des nausées. A présent, je prends Anastrozol-Teval avec des injections pour prévenir l’ostéoporose depuis une semaine. J’ai de nouveau beaucoup de nausées et je ne sais plus que faire. Les repas sont une véritable torture. Avez-vous une idée de ce que je pourrais faire? A la longue, ces nausées permanentes deviennent insupportables. On m’a donné du Zofran, mais cela ne me soulage pas. Merci d’avance de votre aide.
Cordiales salutations
Madame Schmid

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica. Castiglione:
Bonjour Madame Schmid,
Vous avez déjà testé plusieurs médicaments anti-hormonaux et tous ont eu des effets indésirables. En ce moment, vous souffrez de nausées et les repas deviennent une torture. Votre désarroi est tout à fait compréhensible. Ces effets indésirables diminuent sensiblement votre qualité de vie.
Des études cliniques ont montré que l’activité physique peut réduire sensiblement les effets indésirables d’un traitement antihormonal. Ce qui est important, c’est de trouver une activité qui vous plaise. Peut-être aimeriez-vous vous joindre à un groupe de sport qui réunit des personnes atteintes de cancer? Dans la brochure de la Ligue contre le cancer «Activité physique et cancer» vous trouverez des informations utiles et des exercices faciles.

Connaissez-vous la médecine intégrative – ou intégrée –, qui associe médecine traditionnelle et méthodes complémentaires? En Suisse alémanique, il existe trois centres de compétences à Berne, Zurich et Saint-Gall. En Suisse romande, vous trouverez un centre de compétence à Lausanne.
Des méthodes complémentaires/intégratives pourraient peut-être vous aider à soulager vos nausées et à améliorer votre qualité de vie.


Question de Ninive:
Selon le test EPclin, mon risque de récidive à dix ans est de 17 %. Me conseilleriez-vous une chimiothérapie ?

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica. Castiglione:
Bonjour Ninive,
Vous aimeriez savoir si une chimiothérapie pourrait vous être profitable. Pour le savoir, de plus amples informations sont nécessaires sur les caractéristiques biologiques de votre tumeur, votre état général et le fonctionnement de vos organes (foie, rein, etc.).
Pour un conseil concernant le traitement, vous pouvez vous adresser à un centre du sein certifié.