2017 - Cancer du sein

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2017 - Cancer du sein

Messagepar admin » mar. 26 sept. 2017 15:37

Avez-vous des questions au sujet du cancer du sein? Prof. Dr. med. Monica Castiglione, oncologue expérimentée et spécialiste du cancer du sein, répondra jusqu’à fin octobre aux questions que vous lui aurez posées par écrit.

Vous trouvez des informations supplémentaires et le lien pour le formulaire sur
la page d’accueil du forum.

Toutes les questions et les réponses du Prof. Dr. med. Monica Castiglione seront publiées ici jusqu’à la mi-novembre.

Meilleures salutations

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La thérapie antihormonale - Tamoxifène, Femara : à suivre ?

Messagepar admin » mar. 17 oct. 2017 15:44

Question de S.G. :
Bonjour Docteur.
Je me suis vu diagnostiquer un cancer du sein à l’âge de 51 ans. Le mamelon gauche ainsi que 14 ganglions lymphatiques m’ont été retirés, dont un qui était atteint. J’ai ensuite subi six séances de chimiothérapie et 30 séances de radiothérapie. Après deux ans de Tamoxifène, je suis sous Femara depuis maintenant cinq ans. Cela fait donc sept ans que je prends ces médicaments. Voici ma question à ce sujet : dois-je maintenant envisager d’arrêter le Femara après cinq ans ? Ou bien continuer d’en prendre pendant encore cinq ans ? Les deux années de Tamoxifène auront-elles été utiles ou pas ? Il existe un risque de rechute après l’arrêt du Femara. Je crains ainsi de ne plus être protégée, mais quels sont les risques si je poursuis le traitement ? Le PET scan était bon. La mammographie et l’échographie se sont aussi révélées satisfaisantes. Comment prendre une décision ?

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione :
Bonjour Madame S.G.,
Vous avez surmonté un cancer du sein et les examens de suivi donnent des résultats réjouissants. Vous vous demandez maintenant s’il faut poursuivre le traitement antihormonal que vous suivez à titre de thérapie « ultérieure » pour réduire encore le risque de rechute.
Le Tamoxifène et le Femara sont deux médicaments complémentaires utilisés pour traiter les cancers du sein à récepteurs hormonaux positifs : si le tissu tumoral présente des récepteurs aux hormones sexuelles féminines naturelles (récepteurs d’œstrogènes et de progestérone), l’on recommande une « thérapie antihormonale ». Celle-ci vise à prévenir les rechutes en diminuant le taux d’œstrogènes dans l’organisme.
Les deux médicaments se distinguent par leurs mécanismes d’action : le Tamoxifène est un anti-œstrogène utilisé chez les femmes avant la ménopause tandis que le Femara est un inhibiteur d’aromatase qui inhibe une enzyme (l’aromatase) essentielle à la production de précurseurs d’œstrogènes. Les inhibiteurs d’aromatase sont utilisés chez les femmes ménopausées ou préménopausées en association avec une castration ovarienne chimique.
De vastes études de longue durée ont démontré qu’une thérapie antihormonale sur cinq à dix ans après le début de la maladie permettait d’obtenir les meilleurs résultats. La question de savoir s’il faut privilégier une thérapie de dix ans au lieu de cinq doit être évaluée à l’aune de facteurs tels l’atteinte des ganglions lymphatiques que vous avez évoquée ou la fréquence et la gravité des effets secondaires possibles. Selon les connaissances actuelles, les résultats des études laissent aussi penser que continuer la thérapie plus de dix ans ne présente aucun avantage pour les anciennes patientes.
C’est pourquoi je vous recommande de consulter encore votre médecin pour déterminer quels facteurs doivent être considérés avant de prendre une décision.
Je vous souhaite une bonne continuation

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Peur des métastases - suivi et prise en charge à long terme

Messagepar admin » mer. 15 nov. 2017 16:10

Question de EstherKi :

Atteinte d’un cancer du sein il y a cinq ans, je vais bien à présent, mais depuis quelque temps, je suis inquiète à l’idée que je pourrais peut-être avoir des métastases, car j’ai lu que celles-ci pouvaient aussi apparaître plus tard. J’aimerais savoir s’il ne serait pas judicieux de faire des examens pour en avoir le cœur net. Cela a été fait il y a cinq ans, mais plus depuis. Quel est le risque d’avoir des métastases plusieurs années après ?

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione :
Bonjour Madame

La plupart des femmes n’ont plus de problèmes une fois le cancer du sein diagnostiqué et traité.

La recommandation émise sur la base de données probantes pour la recherche de métastases est la suivante : « Des examens poussés au moyen de techniques médicales et d’analyses de laboratoire (radiographie du thorax, scintigraphie osseuse, tomodensitométrie, tomographie par émission de positons (TEP) ou IRM, hémogramme, analyses biochimiques du sérum sanguin ou dosage des marqueurs tumoraux) relèvent du diagnostic des métastases, et non du suivi standard et ne sont indiqués qu’en présence de signes cliniques. » (cf. page 282,
recherche de métastases – suivi et prise en charge à long terme, en allemand).
En d’autres termes, il est normal que le médecin traitant ne définisse les examens et méthodes d’investigation qui entrent en ligne de compte qu’à partir du moment où il y a des signes de métastases.

Discutez néanmoins de ce qui vous tracasse et de ce que vous aimeriez faire avec le spécialiste du cancer du sein qui s’est occupé de votre suivi jusqu’ici. Si vous le souhaitez, vous pouvez également demander un deuxième avis médical à un
centre du sein certifié.

Seul le spécialiste du cancer du sein qui vous traite peut évaluer votre risque de métastases. Il connaît les caractéristiques biologiques des cellules cancéreuses qui ont été prélevées chez vous il y a cinq ans, la taille de la tumeur et d’autres facteurs importants qui permettent le cas échéant un pronostic.

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Risque de récidive d'un cancer du sein

Messagepar admin » jeu. 23 nov. 2017 14:06

Question de Polagnat:
Quel est le risque de récidive d'un cancer du sein ? En mars 2016, j'ai été diagnostiquée avec un carcinome canalaire invasif. J'ai été prise en charge au CHUV. On m'a enlevé le ganglion sentinelle (une seule micro métastase) et posé un portacat. La chimio neoadjuvante a commencé fin avril 2016. 2 protocoles de 3 mois chacun. Plus des anticorps en sus du 2e protocole. Opération en novembre. Rayons en janvier et février (25 séances). J'ai fini les anticorps fin août. Je n'ai donc plus "que" l'hormonothérapie. Je renouvelle ma question : quel risque de récidive ? Peut-on récidiver en étant sous hormonothérapie ?Merci de votre aide.


Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione :
Madame,
Vous avec reçu le diagnostic de cancer canalaire du sein en 2016. Entre-temps, vous avez subi une longue thérapie : opération, radiothérapie, chimiothérapie ainsi que des perfusions d’anticorps spécifiques. L’ensemble de ce traitement a probablement été très exténuant par moments, et je tiens à vous féliciter de votre persévérance.

Vous vous demandez s’il y a un risque de récidive. En fait, il n’est pas possible de complètement éliminer ce risque, et on ne peut pas exactement évaluer la probabilité individuelle d’une récidive. Cependant, le but de la thérapie antihormonale est justement la prévention. Les expériences et les perspectives générales sont très bonnes. Parlez-en à votre équipe traitante. Je vous souhaite tout de bon et que les résultats de vos contrôles de suite pourront vous rassurer.

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Qualité de vie - thérapie

Messagepar admin » mar. 5 déc. 2017 10:38

Question de Margrith :
Arimidex, puis essai avec Exémestane = effets secondaires très marqués, arrêt des médicaments. Le médecin me conseille de continuer néanmoins à prendre un médicament. Je privilégie la qualité de vie, y a-t-il une autre solution ? À 75 ans, dois-je impérativement prendre un inhibiteur de l’aromatase ? Opération d’un adénocarcinome canalaire invasif (aucun type particulier), tumeur de 9 mm, G2, pas de carcinome canalaire in situ détecté, récepteurs aux œstrogènes et à la progestérone positifs Ak 6F11, Ak 1A6, HER2 (méthode FISH) : négatif. Indice de prolifération Ki67 : 5 % de noyaux cellulaires positifs (Ak mib1). Merci beaucoup.


Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione :
Il existe des thérapies anti-hormonales que vous n’avez pas encore essayées, comme le tamoxifène, un anti-œstrogène (Tamoxifen®, Nolvadex®)

Demandez à votre médecin si l’un ou l’autre de ces médicaments serait judicieux dans votre cas. Comme leur mode d’action est différent, il se pourrait qu’ils aient des effets secondaires moins marqués. Toutes les patientes ne réagissent pas de la même façon à un même inhibiteur de l’aromatase. Par ailleurs, il est possible qu’un anti-œstrogène puisse être envisagé dans votre cas.

Si votre médecin traitant vous déconseille de changer encore une fois de médicament, vous avez également la possibilité de poursuivre le traitement anti-hormonal en prenant des médicaments contre les effets indésirables et de le compléter par des méthodes complémentaires vérifiées scientifiquement.

Discutez de vos souhaits avec votre médecin et, si vous êtes intéressée par une méthode complémentaire, demandez-lui de vous adresser à un service de consultation spécialisé.

Si vous avez encore des questions qui sortent du cadre purement médical après la discussion avec votre médecin, les
conseillères du service d’information de la Ligue suisse contre le cancer y répondront volontiers.

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Coloration capillaire et risque de cancer du sein

Messagepar admin » mar. 5 déc. 2017 11:16

Question de F.G. :
Bonjour, y a-t-il un lien entre le cancer du sein et le fait de se teindre les cheveux ? Combien de temps faudrait-il attendre après une opération conservatrice du sein pour faire une coloration ? Merci beaucoup, meilleures salutations. F.G.

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione :
En l’état actuel des connaissances, il n’y a pas de lien de cause à effet entre des colorations régulières et l’apparition d’un cancer du sein.

Il n’y a pas de recommandation concernant le temps à attendre avant de se teindre les cheveux quand on a subi une opération conservatrice du sein.

Les teintures n’augmentent pas la probabilité d’avoir un cancer, mais elles peuvent provoquer des allergies. Les substances problématiques ont été interdites il y a une trentaine d’années déjà, de sorte que les personnes qui utilisent des produits pour colorer ou décolorer les cheveux ne risquent pas de développer un cancer. Compte tenu des réactions allergiques qu’ils peuvent provoquer, un grand nombre de colorants capillaires ne sont toutefois pas anodins. Demandez conseil à votre coiffeur ou coiffeuse pour choisir un produit doux.

Vous trouverez
ici la position de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire concernant les produits de soins capillaires.

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Tout en ordre? Inquiétude

Messagepar admin » mar. 5 déc. 2017 11:21

Question de Justine :
Opération conservatrice du sein en 2010, ganglion sentinelle sain, chimiothérapie et radiothérapie, tous les contrôles ultérieurs OK. Le sein est dur comme du caillou, ce qui est très désagréable. Y a-t-il un traitement ? J’ai peur de la prochaine mammographie. Dans le creux de l’aisselle, je ressens souvent une forte chaleur qui me gêne et que je n’arrive pas à décrire. La gynécologue n’a jamais rien entendu de tel, pour elle tout est en ordre. Mais cela m’inquiète. Qu’en pensez-vous ? Merci de votre réponse. Cordiales salutations, R.F.

Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione :
Votre description révèle une évolution plutôt réjouissante. Mais comme vous l’écrivez, vous êtes inquiète à présent parce que votre sein est très dur et que vous éprouvez souvent une sensation de chaleur dans le creux de l’aisselle. En vous examinant, la gynécologue n’a rien trouvé, mais cela ne vous a pas rassurée pour autant. L’imagerie médicale pourrait permettre d’en avoir le cœur net. La plupart des femmes qui ont eu un cancer du sein redoutent la prochaine mammographie. Vous ne dites pas ce qui vous fait peur : si on fait abstraction de la crainte d’une réapparition du cancer, avez-vous peur que la mammographie soit douloureuse parce que votre sein est dur ? Une IRM permettrait d’éviter les douleurs. Je vous conseille de parler de vos craintes à votre gynécologue et de lui demander si la prochaine mammographie pourrait éventuellement être remplacée par une IRM.

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Génétique et cancer du sein

Messagepar admin » jeu. 14 déc. 2017 9:43

Question de Michele :
Mon père a eu un cancer du testicule qui a d’abord pu être provisoirement « guéri ». Au bout d’un an (en 2014), il est cependant à nouveau tombé malade. On lui a alors trouvé des métastases au cerveau, au foie et au poumon, et il est décédé un an plus tard. Etant sa fille (aujourd’hui âgée de 17 ans), je me demande si le cancer est héréditaire et si je risque par exemple d’avoir un cancer du sein. Ma grand-mère (maternelle) est elle aussi décédée des suites d’un cancer (de l’intestin). Merci de votre réponse et de votre aide.


Réponse de la Prof. Dr méd. Monica Castiglione :
Bonjour Michele,

Votre père et votre grand-mère ont tous deux été touchés par le cancer et n’ont pas survécu à la maladie. Vous vous demandez si vous êtes exposée à un risque plus élevé de contracter un cancer du sein.

L’état actuel des connaissances nous indique que les membres de la famille d’une personne atteinte de cancer ne sont en règle générale pas plus exposés que d’autres à la maladie.
Dans certaines familles, la prédisposition à contracter certaines formes de cancer se transmet toutefois de génération en génération. Le cancer du testicule ne compte pas au nombre des cancers héréditaires.
En ce qui concerne le cancer de l’intestin, sur 4000 personnes touchées, seuls 5 à 10% des patients présentent une forme héréditaire de la maladie.

Le cancer du sein peut quant à lui être lié à certaines prédispositions familiales. La forme héréditaire de la maladie apparaît généralement à un âge encore jeune (avant la 40e année) et souvent lorsque des parentes de premier degré (mère, sœur) ont aussi été touchées.
Si dans votre famille, aucune parente de premier degré n’a eu de cancer du sein, vous n’êtes pas plus exposée qu’une autre au risque de contracter la maladie.

Vous trouverez dans la brochure
« Prédispositions héréditaires au cancer » de la Ligue suisse contre le cancer de plus amples informations sur ce thème.


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