2011 - alimentation et cancer

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2011 - alimentation et cancer

Messagepar admin » mer. 12 janv. 2011 16:16

Monsieur Tommaso Cimeli, diététicien diplômé ES de Zurich, répond à vos questions:


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question de Mélissa F.:
Bonjour,
Je suis actuellement étudiante au gymnase de Nyon en dernière année, et je fais mon Travail de Maturité sur "La radiothérapie, une arme éternelle pour la lutte contre le cancer?".J'ai principalement axé mes recherches sur les évolutions de la radiothérapie, puis, dans un second temps, sur toutes les nouvelles thérapies (immunothérapie, thérapie ciblée, hormonothérapie, médicaments intelligents etc.). Néanmoins, pour étoffer encore ce travail, je suis à la recherche d'un témoignage écrit d'une personne qui a guéri du cancer par une méthode "douce", ou "thérapie parallèle", car je sais que certains patients refusent tous traitements et s'orientent plutôt vers une alimentation saine, le fait de rester "optimiste", un mode de vie plus équilibré etc. Pouvez-vous me donner des renseignements à ce sujet ? Auriez-vous connaissance d'un tel patient que je pourrai contacter?

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Melissa,
Une nourriture saine et de l’optimisme ne suffisent pas pour guérir un cancer.
Mais une nourriture équilibrée, saine et adaptée aux malades et ses particularités peut aider à accélérer la guérison, soutenir le traitement et donner un sentiment de bien-être.
Malheureusement je suis dans l’impossibilité de vous fournir une adresse d’un de mes patients, car je suis lié au secret professionnel. Vu que vous avez placé le même appel sur forum français, j’espère que quelqu’un vous répondra.



Question de Tita:
Bonjour,
Un membre de ma famille âgé de 38 ans vient d'apprendre qu'il a le cancer des poumons (des non-fumeurs) au stade 4. Il a également des métastases au foie, au sternum, aux ganglions. Il va commencer ses traitements d'ici quelques jours. Actuellement, nous faisons tout notre possible pour trouver des conseils notamment sur l'alimentation pendant les traitements. J'aurai aimé savoir quels sont les aliments conseillés et ceux à éviter. Merci d'avance pour votre aide.
Meilleurs salutations Tita


Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Tita,
Sans savoir quels médicaments seront administrés à cette personne, il est difficile de vous conseiller quels aliments éviter. Une alimentation saine comme préconisée dans la brochure
Une alimentation équilibrée favorise la santé est à conseiller.
Si le traitement occasionne des nausées, la brochure intitulée
Difficultés alimentaires en cas de cancer vous donnera des conseils utiles.
Lorsque vous aurez le nom des médicaments que cette personne devra prendre, vous pouvez, si vous le désirez, prendre contact avec moi pour vous faire conseiller lors d’un entretien dans mon cabinet.

Si cette personne souffre déjà d’inappétence ou de perte pondérale, les recommandations suivantes peuvent être utiles (vous trouverez des détails dans la brochure mentionnée ci-dessus):

La notion de plaisir est primordiale, il n’y a pas de mauvais aliments ou d’aliments interdits

Privilégier une alimentation riche en énergie (beurre, crème, huile d’olives ou colza)

Ne proposer que de petites portions de crudités telles que de la salade ou des fruits, présenter des légumes cuits et des compotes de fruits avec de la crème fouettée

éviter les produits à base de blé complet qui sont difficiles à digérer et rassasiants. Préférer la baguette au pain complet !

Etre attentif à un bon apport protéinique : poisson, poulet, œuf, viande, produits laitiers…

Veiller à ce que les portions soient petites et réparties en cinq à six repas ou snacks par jour.


Voilà, je vous souhaite beaucoup de succès.



Question de Silvana1:
Un risque accru de cancer de l’intestin a été constaté dans ma famille. Mon grand-père, ma mère et sa sœur ont déjà eu la maladie et sont actuellement considérés comme guéris. Le médecin nous a conseillé d’effectuer des contrôles réguliers à partir de 40 ans pour déceler une éventuelle tumeur. J’aimerais savoir à présent s’il existe un régime alimentaire efficace pour prévenir le cancer de l’intestin. J’ai une alimentation très équilibrée à base de fruits, de salade et de légumes. En ce qui concerne la viande, je ne mange pratiquement que de la volaille, avec de temps à autre du bœuf ou du porc. Y a-t-il des aliments particuliers qui exercent une action bénéfique? Comme la famille de mon mari présente elle aussi un risque de cancer accru, j’aimerais également offrir la meilleure alimentation possible à nos enfants. Que faut-il éviter à tout prix?
Merci beaucoup de votre réponse.

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Silvana1,
Je suis heureux que vos proches se portent bien à présent.
Il est judicieux de suivre la recommandation de votre médecin et d’effectuer une coloscopie à intervalles réguliers à partir de 40 ans pour dépister une éventuelle tumeur. Vous trouverez de plus amples informations sur la prévention du cancer de l’intestin dans la brochure de la Ligue suisse contre le cancer
Non au cancer de l’intestin?

Vous avez déjà une alimentation exemplaire, mais vous souhaiteriez savoir si vous pouvez faire quelque chose de plus pour diminuer votre risque personnel de cancer du côlon.

Les études et les analyses réalisées ces dernières années attribuent avant tout des effets positifs aux légumes, aux fruits et aux fibres alimentaires. Les constituants de ces aliments peuvent fortifier l’organisme et favoriser la santé de multiples manières. Ces substances végétales dites secondaires ou bioactives exercent une action préventive et devraient être présentes en abondance dans une alimentation saine.
Les légumes de la famille des crucifères (chou, brocoli, choux de Bruxelles) et des alliacées (ail, oignon, ciboulette) contiennent une concentration particulièrement élevée de substances actives végétales qui peuvent protéger contre le cancer. Dans les épices, le curcuma et le curry sont nos meilleurs alliés contre le cancer. A cela s’ajoutent les fibres alimentaires contenues dans les produits à base de céréales complètes, qui exercent une action positive sur la flore intestinale.

Vous trouverez des conseils sur les principes de base d’une alimentation saine dans la brochure de la Ligue suisse contre le cancer
Une alimentation équilibrée favorise la santé.

L’effet protecteur est davantage lié à une combinaison variée de ces constituants qu’aux différents aliments en soi.

Par ailleurs, vous pouvez essayer d’éviter les aliments réputés cancérigènes.

La consommation de viande rouge et de charcuterie provenant d’élevage intensif plusieurs fois par jour, l’alcool (notamment les alcools forts) et les aliments avariés ou brûlés augmentent le risque de cancer.

Des substances cancérigènes peuvent se former dans certains aliments lors de leur production, de leur entreposage ou de leur transformation:

- hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les aliments fumés, flambés ou grillés

- acétaldéhyde dans les boissons alcoolisées

- aflatoxine, avant tout dans les cacahuètes et les grains de certaines céréales

- acrylamide et amines hétérocycliques dans les aliments riches en hydrates de carbone rôtis ou cuits au four

Le rôtissage ou la cuisson au gril provoquent la formation d’importantes quantités de substances cancérigènes. Par ailleurs, la viande rouge provenant d’élevages industriels (bœuf, mouton, porc) semble accroître le risque de développer divers types de cancer. La viande de veau est un peu pus claire. La consommation de viande blanche comme la volaille ne semble en revanche présenter aucun risque pour ce qui est des maladies cancéreuses.

Même en faibles quantités, l’alcool augmente le risque de développer un cancer. L’alcool est transformé dans le foie en acétaldéhyde, une substance qui semble exercer une action fortement cancérigène. Un verre de vin à l’occasion pour accompagner un bon repas ne pose naturellement pas problème.

Les aliments hébergent divers micro-organismes, par exemple des bactéries, des levures et des champignons. En présence de conditions favorables, ces micro-organismes peuvent se multiplier et gâter les aliments. Les champignons peuvent alors former des métabolites appelés mycotoxines. L’une d’elles est l’aflatoxine, qui accroît le risque de cancer du foie.

Le fait de chauffer un aliment à plus de 100°C, soit sa cuisson en rôti, au four, en friture ou au gril, provoque son brunissement. Il y a alors réaction entre les hydrates de carbone et les protéines. Cette réaction peut donner naissance à des substances cancérigènes qui diffèrent selon le type d’aliment (acrylamide et amines hétérocycliques, par exemple). Une consommation importante d’aliments chauffés ainsi peut augmenter le risque de cancer de l’estomac et de l’intestin.

L’alimentation n’est pas le seul élément important dans la prévention du cancer. Il est également prouvé que le maintien d’un poids normal et la pratique quotidienne d’une activité physique (30 minutes au moins) peuvent réduire efficacement le risque de cancer de l’intestin.

J’espère que ces informations ne vous effrayeront pas. Je ne veux pas vous gâcher le plaisir de manger. Le choix des aliments ne devrait pas être dicté par la peur d’un cancer. L’essentiel, c’est le mode de vie en général; un ou deux écarts alimentaires ne portent pas à conséquence.

Tous mes vœux vous accompagnent!



Question de macciato:
Bonjour,
Ma mère a un cancer du pancréas pour lequel on ne peut plus faire de chimiothérapie. Elle se sent toujours mal et ne mange pratiquement plus rien depuis des semaines. A l’hôpital, on nous a donné une boisson à base de protéines, «Ensure Plus». Je pense toutefois que ce n’est pas une solution à long terme, car ce type de boisson ne sert que de complément, non? Y a-t-il d’autres possibilités?

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour macciato,
Les patients atteints d’un cancer du pancréas ont malheureusement souvent des nausées extrêmement pénibles, notamment au stade avancé, et souffrent d’un manque d’appétit et, parfois, de diarrhée (troubles digestifs). Or, quelqu’un qui se sent mal en permanence ne peut rien ou pratiquement rien manger.
Voir votre mère perdre de plus en plus de poids et s’affaiblir est sans doute extrêmement dur pour vous.

Pour retarder un peu la perte de poids, vous avez reçu à l’hôpital une boisson hypercalorique riche en protéines. Ce type de boisson peut être utilisé pour compléter ou remplacer les repas et apporte à votre mère de nombreuses substances nutritives indispensables sans surcharger inutilement son organisme avec des fibres.

Il existe des médicaments qui permettent d’atténuer les nausées ou qui facilitent la digestion (enzymes digestives) et qui contribuent ainsi à stimuler l’appétit ou l’envie de manger. Assurez-vous que votre mère prenne autant que possible ces médicaments à intervalles réguliers durant la journée ou avant les repas principaux; le médecin pourra prescrire ces enzymes (Creon).

Proposez entre deux de la tisane de menthe ou de gingembre à votre mère. Si vous le pouvez, installez un diffuseur d’huile essentielle de menthe dans sa chambre. Ces deux éléments peuvent également contribuer à atténuer les nausées.

Essayez d’inciter régulièrement votre mère à manger en lui présentant de petites portions et en lui proposant ce dont elle a envie sur le moment. En cas de nausées, les mets froids ou rafraîchissants sont mieux tolérés que les plats chauds. Si vous soignez votre mère à la maison, évitez autant que possible que les odeurs de cuisine parviennent jusqu’à elle, car elles sont souvent difficiles à supporter quand on souffre de nausées. Evitez les mets qui dégagent une forte odeur en soi. Des aliments neutres comme le riz, les pâtes, les pommes de terre, le maïs, la semoule ou le lait sont plus faciles à digérer et sont donc aussi mieux acceptés.
Vous trouverez d’autres informations utiles dans la brochure de la Ligue suisse contre le cancer
Difficultés alimentaires en cas de cancer, à partir de la page 15.

Si les conseils ci-dessus n’apportent pas d’amélioration, je vous recommande une consultation diététique personnelle pour votre mère; les troubles alimentaires liés au cancer du pancréas sont extrêmement complexes, de sorte que le traitement doit souvent être défini individuellement.



Question de Madame G. de Z.:
Bonjour,
Que conseillez-vous à un homme de 71 ans atteint d’un cancer du poumon avec des métastases osseuses qui se trouve en pleine chimiothérapie et radiothérapie et qui n’a que très/trop peu d’appétit? Sa femme lui cuisine de bons petits plats, mais il n’a pas envie de manger. Avez-vous des aliments à conseiller qui aiguisent l’appétit ou qui sont particulièrement nourrissants? A quoi faut-il particulièrement faire attention? Je vous pose ces questions à la demande d’une connaissance. Merci de votre réponse, je la lui transmettrai.

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Madame G.,
Le cancer et les traitements qui l’accompagnent sont souvent très pénibles physiquement et psychiquement; ils mettent le corps et l’âme à rude épreuve et peuvent entraîner un manque d’appétit. Vous écrivez que le mari de votre connaissance n’a pas envie de manger malgré les bons petits plats que sa femme lui prépare et vous demandez s’il existe des moyens pour aiguer son appétit et des aliments particulièrement nourrissants.
Voici quelques astuces que vous pouvez transmettre à votre connaissance:

Un apéritif – un petit jus de fruits, un jus de légumes relevé ou, si rien ne s’y oppose médicalement, un petit verre de vermouth ou de vin - peut ouvrir l’appétit et améliorer la qualité de vie.

Il convient d’éviter les boissons entre les repas, car elles remplissent l’estomac et donnent le sentiment d’être rassasié. Mieux vaut boire avec les repas.

Proposez de petites portions. Préparez les plats préférés du malade à l’avance et gardez-les en réserve en petites portions, par exemple au congélateur; préparez une provision de petites collations ou de friandises que vous ayez rapidement sous la main en cas d’envie.

Laissez le patient manger ce qu’il désire.

Enrichissez éventuellement les mets avec de la crème entière ou du beurre. Les matières grasses fournissent de l’énergie, renforcent les goûts et donnent davantage de saveur aux mets.

Proposez régulièrement de petits repas hyper énergétiques. Même si le patient mange très peu, cela introduit un certain rythme auquel le corps s’habitue.

Pour le moment, évitez les mets pauvres en calories, mais qui remplissent l’estomac tels que salades, fruits et légumes (crudités en général) ou proposez-les uniquement en très petites portions, car ils entraînent rapidement un sentiment de satiété.

En cas de difficultés respiratoires lors des repas, des aliments réduits en purée constituent une bonne solution.

Dans la mesure du possible, évitez que les odeurs de cuisine parviennent jusqu’au patient lors de la préparation des repas.

Une atmosphère détendue et une table joliment dressée donnent envie de manger.

L’activité physique (même si ce n’est que quelques pas) et l’air frais aiguisent l’appétit.



Question de 180402:
Monsieur,
A votre avis, la prise régulière d’acide aminé L-glutathion est-elle conseillée? J’ai lu que ce complément était recommandé avec la prise quotidienne de vitamine C 1000 mg encapsulée dans des liposomes pour en faciliter l’absorption. Merci de votre réponse. M. H.

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour 180402,
Le glutathion est principalement en vente dans le commerce sous forme de complément alimentaire. Il est considéré comme un antioxydant ou une substance qui neutralise les radicaux libres. Le glutathion se compose de trois acides aminés différents, la cystéine, l’acide glutamique et la glycine; il est produit avant tout dans le foie. D’après certaines observations, le glutathion administré par voie orale est mal assimilé, de sorte qu’on conseille l’adjonction de vitamine D.
Pour ce qui est du cancer, on attribue au glutathion une action aussi bien protectrice qu’inhibitrice. Par ailleurs, le glutathion atténuerait les effets secondaires lors de certaines chimiothérapies et améliorerait ainsi la qualité de vie. Les avis sont toutefois partagés sur la question; il est aussi tout à fait imaginable que la prise de glutathion pendant une chimiothérapie réduise l’efficacité de cette dernière.
En cas de stress, les besoins en glutathion augmentent. Le problème, c’est que le cancer a lui aussi besoin de glutathion pour son métabolisme. Je dirais donc que la prise de glutathion à titre préventif ne pose pas problème. Par contre, je déconseillerais ce supplément pendant le traitement; après la thérapie, tout dépend de la situation.

Vitamine C:
Chez l’adulte en bonne santé, le besoin journalier en vitamine C est de 100 mg pour les non-fumeurs et de 150 mg pour les fumeurs. Dans certaines conditions, par exemple lorsqu’une alimentation saine et équilibrée ne peut pas être assurée, il peut être judicieux de prendre de la vitamine C en complément sous la forme d’une préparation multivitamines qui fournisse également des oligoéléments et des sels minéraux. La vitamine C ne peut pas être stockée dans l’organisme; l’excédent est éliminé par les urines. Une prise de vitamine C à haute dose n’a donc aucun sens.
A ce jour, l’effet protecteur ou thérapeutique de la vitamine C lors d’un cancer n’a pas pu être établi. Vous trouverez de plus amples informations sur les vitamines dans la documentation du Groupe suisse d’étude des méthodes parallèles et complémentaires en cas de cancer (SKAK)
Vitamines et alimentation en cas de cancer.

Pour les deux compléments alimentaires que vous mentionnez (acide aminé L-glutathion et vitamine C 1000 mg encapsulée dans des liposomes), il s’agit sans doute de produits commercialisés sous cette appellation particulière pour améliorer les ventes.
Important: Aucun supplément ne remplace une alimentation variée et équilibrée; une alimentation saine reste aujourd’hui encore le meilleur moyen de se prémunir contre le cancer.



Question d’Angela:
Bonjour,
Je suis tombée sur ce site par hasard. Je fréquente une école de maturité pour adultes en Argovie tout en travaillant dans une pharmacie avec service «homecare». A présent, je dois rédiger un travail de maturité. Je m’intéresse beaucoup à la thématique du cancer. Mon grand-père est décédé d’un cancer, ma grand-mère a une tumeur et je suis également souvent en contact avec des personnes touchées par cette maladie dans le cadre de ma profession. J’ai du mal à choisir mon sujet, le problème étant que je dois fournir un travail personnel. J’espère que vous pourrez peut-être m’aider.
Merci beaucoup d’avance. Cordialement, Angela

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Angela,
Le cancer est un thème extrêmement vaste qui comporte de multiples aspects. Il ne touche pas seulement le patient, mais aussi ses proches. Il suscite d’innombrables questions et entraîne de nombreux bouleversements sur les plans physique, psychique, financier et social. C’est une maladie grave qui peut entraîner la mort.
On sait aujourd’hui qu’il est possible de prévenir un grand nombre de maladies cancéreuses. La prévention du cancer pourrait donc être un thème approprié pour votre travail de maturité.

L’alimentation joue elle aussi un rôle important dans la prévention du cancer et peut influencer le traitement et l’évolution de la maladie.

Sur le site de la
Ligue suisse contre le cancer, vous trouverez un large éventail d’informations, de brochures et de documents qui pourront vous aider à trouver votre sujet. Si vous le souhaitez, vous pouvez également appeler la ligne InfoCancer.
Les conseillères discuteront volontiers avec vous pour vous aider à faire votre choix.
Si vous optez pour la prévention, je vous recommande le livre de Richard Béliveau et Denis Gingras «Les aliments contre le cancer ».



Question de Marfink:
Mon père a subi une radiothérapie du visage il y a six mois et n’a plus beaucoup de salive. Est-il possible de stimuler la production de salive en ayant recours à certains aliments, comme le jus d’orange ou de citron, ou la salive artificielle est-elle la seule option? Merci de votre réponse, Marfink

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Marfink,
La sécheresse buccale est un effet secondaire gênant.
Pour atténuer les symptômes, on lutte sur deux fronts: d’une part, on s’efforce de stimuler la production de salive, d’autre part, on essaie d’humidifier la bouche et on utilise de la salive artificielle.

Lorsque les glandes salivaires fonctionnent encore partiellement, il est possible de stimuler la production de salive en suçant ou mâchant des bonbons sans sucre durs ou mous, des dés d’ananas frais, des chewing gums ménageant les dents (avec du xylitol, prévient la carie) ou de l’eau au gingembre. La vitamine C et l’acide citrique attaquent l’émail et favorisent la parodontose. Pour remplacer les comprimés effervescents de vitamine C, les rinçages buccaux avec de l’eau contenant de l’acide citrique et le jus de citron, on peut utiliser un diffuseur d’huile essentielle de citron. Les patients qui souffrent d’une sécheresse buccale sévère – notamment après une radiothérapie – peuvent être soulagés par l’administration de chlorhydrate de pilocarpine par voie buccale (préparé en pharmacie, ou disponible dans le commerce sous forme de comprimés de Salagen®) et de Sulfarlem S25 dragées. Les effets secondaires possibles sont une transpiration accrue, des maux de tête, un besoin d’uriner plus fréquent, éventuellement des yeux larmoyants.

Les patients se plaignent souvent que l’effet du Glandosan® Spray ne dure pas longtemps. De ce fait, plus de la moitié préfèrent garder un verre d’eau à proximité pour boire à petits coups. Autres possibilités: rincer ou humecter fréquemment la bouche avec de l’eau, de la tisane (pas de thé noir) ou une solution de sel de cuisine à 0,9 %, sucer des glaçons, utiliser Emofluor® Spray, un spray humidifiant fluoré, Oral Balance® et un humidificateur. En général, les patients trouvent qu’Oral Balance® a un goût agréable et est efficace. Il s’agit d’un substitut de salive de nouvelle génération dont la composition biochimique est très proche de celle de la salive naturelle. A l’heure actuelle, on déconseille fortement les bâtonnets de glycérine au citron. On s’est en effet rendu compte que le jus de citron stimule la production de salive au départ, mais que la glycérine absorbe l’eau des tissus, de sorte que la combinaison citron–glycérine finit par dessécher encore plus la bouche. Les soins des lèvres – de préférence avec de la pommade Bepanthen® – ne doivent pas être négligés.

Enfin, vous pouvez donner à votre père ses boissons préférées et des mets qui contiennent beaucoup de liquide (sauces, bouillon garni), mais qui doivent être mastiqués, ce qui stimulera la production de salive (rôti, pâtes variées).

J’espère que ces conseils seront utiles à votre père!



Question de Madame L:
Bonjour,
J’ai un goût amer dans la bouche qui apparaît et disparaît indépendamment de la prise de nourriture. Je suis au milieu d’un cycle de chimiothérapie. Comment me débarrasser de ce goût désagréable? Que me conseillez-vous?

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Madame L,
Ce goût amer est très désagréable et gâche le plaisir de manger.

Les altérations du goût sont liées à une action toxique temporaire que la chimiothérapie exerce sur les papilles gustatives situées sur la langue. En général, elles disparaissent rapidement à la fin du traitement. Malheureusement, il n’y a pas de recette miracle pour y remédier. Dans la brochure de la Ligue suisse contre le cancer
Difficultés alimentaires en cas de cancer, vous trouverez un chapitre avec des conseils sous le titre «Altération du goût et de l’odorat». En principe, les aliments neutres tels qu’accompagnements divers et mets froids à base de produits laitiers sont bien tolérés.
Les mets qui ont un goût prononcé en soi sont plus difficiles à supporter:
fromage salé ou plats de viande et de poisson accompagnés de sauces relevées.

J’espère que ce goût amer partira de lui-même au plus tard après la fin de votre chimiothérapie.
Bon courage!



Question d'eli:
Mon papa âgé de 73 ans a un cancer de l'estomac (connu depuis 3 mois). La tumeur ne peut pas être enlevée chirurgicalement et il ne fait pas de chimio. Il a subi une intervention pour créer un "by-pass" entre l'estomac et l'intestin. Il n'arrive pas à manger car il dit qu'il n'a pas d'envies. Il a perdu 20 kilos et a du mal à reprendre des forces suite à son opération. Comment puis-je l'aider à retrouver l'envie de manger? Y a-t-il des compléments alimentaires qu'il pourrait prendre?

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour eli,
La situation de votre papa est très difficile et devient précaire au vu de sa perte de poids et de ses forces, qu’il a subie. Il est très important que votre papa ait accès à sa nourriture préférée chaque fois qu’il en a envie. Si vous connaissez ses préférences, essayez de les lui présenter en petites quantités plusieurs fois par jour.
Peut-être que de la nourriture liquide (jus de fruits et légumes, soupes, laitages divers, etc.), qui pourrait tout le temps être à sa disposition dans un verre ou dans sa tasse préférée, faciliterait la prise d’aliments?
Des tisanes aidant la digestion (menthe, fenouil ou des préparations de thé spéciales en droguerie ou pharmacie) pourraient peut-être aussi faire renaître un peu d’appétit.
Ayez aussi toujours sous la main des choses, riches en calories, à grignoter. Cela pourrait être du fromage, des préparations à base de lait (flans, yoghourts, crèmes, etc.), des crackers, des biscuits, du chocolat.
Est-ce que certaines odeurs, comme celle d’un pain sortant du four p.ex., pourrait éveiller son appétit? Un bol d’air frais avant de manger (aérer la pièce où il mangera, ou encore mieux, quelques pas à l’extérieur) peuvent aussi aviver l’appétit.
Il existe des compléments alimentaires et des suppléments nutritionnels (protéines en poudre, graisses spécifiques, boissons isotoniques, etc.). Les compléments alimentaires sont prescrits par le médecin après concertation avec un(e) diététicien(ne). Pour les suppléments nutritionnels, il est aussi recommandé d’avoir recours aux conseils d’un(e) spécialiste en nutrition ceci afin de mieux cibler les éventuels manques.
Dans la brochure de la Ligue suisse contre le cancer
Difficultés alimentaires en cas de cancer vous trouverez encore d’autres idées.
Comme la situation est ici très complexe, je vous conseille, en plus d’essayer les idées proposées, un entretien avec un(e) diététicien(ne). Une dénutrition latente pourrait ainsi, éventuellement être évitée.
Dans l’espoir que ces quelques informations vous soient utiles, je souhaite à vous et votre papa tout de bon pour cette difficile étape.



Frage von Lurdes71:
Bonjour,
Je souhaite savoir quels sont les aliments que l’on peut manger quand on a des troubles intestinaux. Je souffre de cela depuis que je me suis faite opérée d’un cancer du rectum et j’ai encore beaucoup de mal à savoir ce que je dois manger. J’ai 39 ans et j’aimerais savoir quoi faire pour pouvoir travailler et sortir, choses que je ne fais plus depuis une année.
Merci pour votre réponse

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Lurdes71,
Vous souffrez de votre situation pénible qui vous empêche d’avoir une vie sociale active et satisfaisante. Il est difficile de répondre à votre question car vous ne décrivez pas en quoi consistent vos troubles intestinaux. Souffrez-vous de diarrhées, constipation ou ballonnements ? Ressentez-vous des douleurs ?
Dans les brochures de la ligue suisse contre le cancer sur
La colostomie et L’iléostomie, au chapitre «Manger et boire» vous trouverez des informations et recommandations concernant un intestin devenu sensible après une intervention chirurgicale. Vous pouvez commander ou télécharger ces brochures. Un entretien avec un/une diététicien/ne peut vous apporter une aide et un soulagement.

Vous pouvez aussi, durant environ quinze jours, faire un protocole de tous les aliments et boissons que vous ingurgitez et quels troubles ils vous occasionnent. Ceci mettra en évidence les produits qui vous causent problèmes. Vous pourrez ainsi les éviter.
Je vous recommande un entretien avec un(e) diététicien(ne) qui pourra vous proposer une solution adaptée à vos problèmes intestinaux qui, comme j’ai cru comprendre, durent déjà depuis quelque temps.

Avec mes meilleures salutations, je vous souhaite plein succès dans votre recherche.



Question de Faby:
Bonjour, je souhaiterais savoir quelle est l’alimentation adaptée en cas de tumeur au sein. Quels sont les aliments à éviter et ceux qui sont recommandés ? Merci beaucoup.

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Faby,
Etant donné que vous ne l’évoquez pas, je pars du principe que vous n’avez pas de problèmes alimentaires spécifiques liés à la maladie et que votre poids est normal.

Il n’y a ni aliments interdits, ni régime spécifique conseillé en cas de cancer du sein. Toutefois, le fait de s’alimenter de façon équilibrée et de pratiquer une activité physique adaptée à vos conditions actuelles de santé peut avoir une influence positive sur le cours de la maladie et empêcher une rechute. Sur ce point, je vous conseille de lire les brochures éditées par la Ligue contre le cancer:

Une alimentation équilibrée favorise la santé et Activité physique et cancer.
Vous avez la possibilité de les télécharger sur le site de la Ligue suisse contre le cancer ou de les commander en ligne gratuitement au format papier.


Question de Werner:
Bonjour Monsieur Cimeli.
Deux membres de ma famille ont malheureusement déjà eu un cancer. L’alimentation est un sujet qui fait régulièrement chez nous l’objet de discussions animées. Connaissez-vous un régime adapté que vous puissiez recommander?
Merci pour vos conseils. Cordialement, Werner

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Werner,
A ce jour, il n’y a aucune preuve que certains régimes permettent de prévenir, de guérir, d’influencer ou d’empêcher les maladies cancéreuses.
Soyez méfiant vis-à-vis des théories alimentaires qui promettent une guérison du cancer. Selon notre savoir actuel, il ne peut s’agir que d’offres peu sérieuses.
La Ligue suisse contre le cancer et la Société Suisse de Nutrition conseillent aux personnes en bonne santé comme à celles qui sont atteintes d’un cancer les brochures suivantes:
Une alimentation équilibrée favorise la santé, qui présente les principes de base d’une alimentation permettant de diminuer le risque de cancer, et Difficultés alimentaires en cas de cancer, qui donne des recommandations alimentaires aux personnes malades du cancer.
Le cancer est souvent accompagné de difficultés à manger, qui peuvent avoir différentes causes. D’une manière générale, une alimentation riche en protéines et en énergie peut être judicieuse durant une maladie cancéreuse. Des aliments liquides spéciaux riches en calories peuvent représenter dans certains cas un bon complément ou une bonne alternative aux aliments solides.

Si vous ou vos proches avez d’autres questions concernant l’alimentation et le cancer, je vous invite à contacter les conseillères de la Ligne InfoCancer.
Numéro gratuit 0800 11 88 11, du lundi au vendredi de 10h00 à 18h00



Question de daisy:
J’ai un cancer du sein et je suis très intéressée de savoir s’il me serait possible de contribuer à mon bien-être, voire même à lutter contre la maladie, en modifiant mon alimentation. Ma question est la suivante: est-il conseillé pour moi de manger ou non des phytoestrogènes et des produits au soja? Sur internet, je tombe sur des opinions différentes… Bonjour de W., Daisy

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Daisy,
Une alimentation équilibrée et variée permet sans aucun doute d’accroître votre bien-être physique et psychique et de renforcer vos défenses immunitaires. Toutefois, il n’existe pas de régime spécifique contre le cancer.

Une alimentation de qualité avec beaucoup de fruits et légumes de saison ainsi que des produits complets est le meilleur garant que le mix de vitamines, sels minéraux, oligo-éléments et substances végétales secondaires dont a besoin le corps lui sera apporté dans un rapport équilibré.

La brochure
Une alimentation équilibrée favorise la santé de la Ligue suisse contre le cancer vous en apprendra davantage sur la façon de se nourrir sainement.

Les propriétés anti-cancérigènes des phytoestrogènes naturels, soit des hormones végétales contenues dans les aliments tels les légumineuses, le soja et les produits au soja, ne sont pas encore prouvées et il n’est pas définitivement établi qu’ils protègent du cancer du sein. Comme ces aliments contiennent de nombreuses substances protectrices utiles à la prévention générale, je conseille de les consommer régulièrement.
En cas de cancer du sein, les experts déconseillent toutefois la prise de préparations ou compléments nutritifs végétaux contenant des phytohormones, étant donné que les phytoestrogènes ont un impact endocrinien.
Mes pensées sont avec vous!



Question de Zypern:
J’ai eu un premier cancer de l’ovaire en 1995, un second en 2007 traité par chimio (carboplatine + taxol) et un troisième en 2007 accompagné d’une stomie au niveau du côlon sigmoïde et traité par irradiation et brachythérapie. Suite à la formation accrue de chéloïdes, je porte du côté gauche une éclisse urétérale qui me fait mal, c’est pourquoi on m’a prescrit 2x20 mg de Targin et 4x40 gouttes de Novalgin. En outre, j’ai eu des complications digestives qui se sont traduites par cinq occlusions intestinales en deux mois. Normalement, j’aime bien manger, mais désormais, il arrive régulièrement que la nourriture me dégoûte; et même avec les aliments liquides Fresenius (200ml), il peut arriver que je sois prise de vomissements après avoir bu une demie bouteille. J’ai fortement maigri, car j’ai entretemps presque peur de manger, chaque repas est accompagné par la suite de maux d’estomac et de nausées. Le matin, je prends une cuiller à soupe de Laktulose et 2-3 Movicol. J’essaie de répartir la nourriture sur six repas moins chargés, et depuis une semaine, je ne mange que des liquides (bouillon, yaourt avec des flocons d’avoine trempés, purée de……(texte manquant)

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Zypern,
Bien que votre texte n’ait pas été transmis en intégralité (trop long), je pense qu’il me sera tout de même possible de répondre à votre question.
Vous êtes dans une situation très difficile, avez dû faire face à une maladie grave, ce à quoi s’ajoutent dorénavant des problèmes avec la nourriture. Manger est quelque chose d’agréable tant qu’on peut y prendre plaisir. Mais quand ça devient un "chemin de croix", je peux bien m’imaginer que chaque repas provoque en vous une certaine peur.
Le fait d’avoir commencé à prendre six petits repas répartis sur toute la journée est très judicieux. Cependant, les flocons d’avoine peuvent favoriser les ballonnements.

Les patientes et patients porteurs de stomie n’ont pas besoin de régimes spécifiques. Cependant, il peut être utile de tenir un "journal alimentaire" durant une à deux semaines afin de définir exactement quels aliments sont bien digérés et quels sont ceux qui posent des problèmes.
Le principal est que votre alimentation subvienne à vos besoins afin de prévenir les carences alimentaires. L’expérience montre que nombre de patients ayant une colostomie ont des problèmes de ballonnement parfois accompagnés de diarrhées et sont sujets à la déshydratation et à des carences en sels minéraux. Voici quelques indications qui pourront peut-être s’avérer utiles pour le choix des aliments appropriés:

Aliments ballonnants:
Toutes les sortes de chou, oignons, ail, légumineuses, pain frais, céréales complètes

Aliments laxatifs:
Aliments très gras, aliments frits, friture épicée, épices fortes, fruits verts

Aliments produisant des odeurs:
Poisson, œufs, viande, différentes sortes de fromage, épices, chou, ail, petits pois, haricots, en grande quantité.

Aliments permettant de palier aux ballonnements:
Airelles, myrtilles, cumin, fenouil cuit à la vapeur

Aliments constipants:
Chocolat, cacao, bananes, thé, biscuits secs

Aliments neutralisant les odeurs:
Myrtilles, airelles, persil, salade verte, yaourt, épinards

Si vos problèmes alimentaires persistent, je vous recommande de consulter un conseiller individuel en diététique afin de prévenir le risque élevé de carences alimentaires.

J’ai jeté un œil sur vos médicaments. Le Targin peut provoquer des douleurs stomacales et des nausées qui peuvent aller jusqu’au vomissement. Peut-être qu’il serait bon de consulter le médecin traitant au sujet de votre traitement analgésique afin de pouvoir éventuellement remplacer le Targin par un autre médicament.

J’espère que ces quelques lignes pourront vous être utiles et que vous retrouverez le plaisir de manger.



Question de sh1192:
Bonjour Monsieur Cimeli,
J’ai un cancer du sein depuis le milieu 2010, qui a été suivi d’une opération et d’une thérapie antihormonale. L’Arimidex favorise généralement la prise de poids, mais souhaitant perdre 10 kg (IMC actuel 26.8) avec un régime à 1300 calories/jour, je suis parvenue à perdre 13 kg jusqu’ici (e-balance depuis 6 mois). La mesure de la densité osseuse a établi que j’ai déjà de l’ostéoporose au niveau de la colonne vertébrale. Le médecin m’a prescrit des bisphosphonates et du calcium et m’a conseillé de manger beaucoup de poissons/fromages gras etc. Quand je mange "normalement" (ni sucre, ni pain, ni graisses animales, viande blanche, poisson maigre, beaucoup de légumes et de salade), je prends immédiatement du poids. Ma question est la suivante: Comment puis-je modifier mon alimentation afin d’influer positivement sur l’apport de calcium et de vitamine D3 tout en perdant encore environ 5 kg – et que mon poids reste stable par la suite? C’est compliqué, n’est-il pas vrai?
Je vous remercie de votre réponse.

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour sh1192,
Votre alimentation saine à teneur en calories réduite vous a permis de maigrir avec succès.
Cependant, une réduction trop stricte des calories risque à long terme de nuire à votre métabolisme! Le corps s’habitue très rapidement au peu d’énergie et gère en conséquence.

Ne planifiez pas votre alimentation en fonction d’un nombre précis de calories et choisissez des aliments à haute teneur en calcium tels:
Le lait et les produits laitiers (½ l de lait par jour couvre environ 60% des besoins journaliers en calcium). Le lait entier et les produits laitiers au lait entier sont particulièrement recommandables car ils contiennent en plus de la vitamine D et que le lactose (glucide du lait) accroît encore la disponibilité du calcium. 60 g de fromage par jour (2 tranches) suffisent.
Les légumes de couleur vert sombre tels le brocoli, le chou frisé et les épinards sont relativement riches en calcium, de même que le fenouil et les salsifis. Les amandes, les noisettes et les noix du Brésil sont également riches en calcium.
L’acide citrique favorisant la résorption du calcium, il est également conseillé de manger des fruits, particulièrement des mandarines et des oranges.
Fraîches, les herbes aromatiques aussi sont riches en calcium.
L’eau minérale contient du calcium en concentration diverse (voir mention sur l’étiquette à partir de 300 mg/l).
Le principal facteur de couverture des besoins en vitamine D chez l’homme est la lumière du soleil.
En effet, notre corps contient ce que l’on pourrait qualifier d’éléments préliminaires à la vitamine D, qui sont transformés en vitamine D3 par la photosynthèse de la lumière du soleil. Seuls quelques aliments contiennent de la vitamine D, par exemple les poissons gras (anguille, hareng, truite, saumon), ou encore les champignons de Paris, les cèpes et les œufs. Comme vous le voyez, une alimentation saine a également besoin d’aliments riches en graisse afin qu’elle fournisse tous les éléments dont nous avons besoin.

Le plus important concernant la réduction de poids:
30 minutes quotidiennes d’activité physique d’endurance sont indispensables à une perte de poids saine; de la sorte, vous augmentez votre dépense énergétique.
A côté de l’alimentation, une activité sportive adaptée a également un effet positif sur la densité osseuse.



Question de MagdaLena:
Bonjour Monsieur Cimeli.
J’ai 50 ans et reçu voici quelques temps un diagnostic de cancer du sein. Je prends actuellement le médicament Herceptin. Dès le début du traitement, je me suis sentie extrêmement fatiguée. Cette question est probablement trop vaste, mais dans certaines situations, on se raccroche à la moindre branche: est-il possible d’exercer une influence positive sur cette fatigue par le biais de l’alimentation?
Cordialement, MagdaLena

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour MagdaLena,
La fatigue liée à la thérapie à l’Herceptin est un effet secondaire connu. Elle a souvent plusieurs facteurs, tels par exemple: anémie (carence en fer), hydratation insuffisante, nausées, vomissements, dénutrition (pas assez de protéines, de sels minéraux et de vitamines), abattement, ou dépression.

Une alimentation variée et équilibrée permet de donner au corps les éléments nutritifs qui le soutiendront dans son combat contre la maladie et peuvent atténuer la fatigue.

Une alimentation équilibrée comprend beaucoup de fruits et légumes de saison (frais), de légumineuses ainsi que de céréales complètes, riches en fibres alimentaires, et leurs produits.
Un apport de liquide suffisant (deux litres par jour) est indispensable et peut combattre l’état de fatigue. Les jus de fruits et de légumes de bonne qualité sont également très indiqués afin de remplir vos réserves de vitamines et de sels minéraux. Planifiez une à deux portions par jour.

La brochure
Une alimentation équilibrée favorise la santé de la Ligue suisse contre le cancer donne des conseils sur la façon de se nourrir sainement.

Durant une maladie cancéreuse et son traitement, l’alimentation est souvent insuffisante et le besoin en protéines accru. S’il n’est pas possible d’assimiler suffisamment de protéines avec la nourriture, il peut être bon de compenser par des aliments liquides riches en protéines et calories.

Vous trouverez d’autres conseils sur les difficultés alimentaires en cas de cancer en cliquant sur ce
lien.

Sur le thème de la fatigue et comment composer avec elle, je vous conseille la brochure Fatigue, à nous deux de la Ligue contre le cancer.


Question de Reckingen:
Cher Tommaso Cimeli,
Ma mère, qui a un cancer du sein avec des métastases dans tout le corps (os, foie, cerveau), ne mange presque plus rien et ne pèse plus que 40 kg. Elle a un traitement d’opiacés contre la douleur et est (presque) grabataire. Dans cette situation, est-il toujours important de manger davantage afin de recevoir une certaine dose de vitamines, de sels minéraux etc.? L’objectif n’est pas de repousser l’échéance du décès, mais de maintenir le niveau de bien-être.
Je vous remercie de votre réponse. Cordialement

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Reckingen,
Vous vous inquiétez pour votre mère. Manger signifie vivre, conserver ses forces et prendre soin de soi. Toutefois, plus la maladie avance, plus l’envie de manger décline, car le corps a besoin de moins de nourriture. En tant que proche, on se sent souvent impuissant, car on voit une personne chère s’affaiblir toujours plus et manger de moins en moins.
Préparer les repas est une marque d’attention et d’amour.
Cependant, une attention trop prononcée peut aussi s’avérer très lourd pour votre mère au niveau émotionnel. Dans la phase actuelle de son existence, son corps n’a probablement pas besoin d’autant de nourriture que durant la thérapie ou après une opération. Le plus important est désormais le bien-être de votre mère; l’apport calorique devient de plus en plus secondaire. Comme vous le dîtes vous-mêmes, il n’est plus question maintenant de prolonger la vie, mais de lui permettre encore un maximum de qualité de vie.

Voici quelques conseils pour stimuler l’appétit:
- pas d’obligation de manger,
- si possible, se tenir à des horaires de repas fixes afin de créer un rythme auquel pourra s’habituer le corps,
- prendre un peu l’air ou aérer la pièce avant de manger,
- ne manger et ne boire que de petites quantités,
- des mets préparés de façon appétissante,
- prendre en compte les souhaits de la personne

L’idéal est de manger plusieurs petites portions réparties sur toute la journée, soit en "grignotant" (biscuits, produits laitiers, jus, etc.), soit sous forme de petits menus. Affinez les plats avec du beurre ou de la crème; les graisses sont riches en énergie et apportent du goût. En espérant que ces quelques conseils pourront contribuer à alléger la situation, je vous souhaite ainsi qu’à votre mère beaucoup de force et de courage dans cette difficile phase de l’existence.



Question de bandini:
Bonjour,
À l’automne, on a diagnostiqué chez moi un cancer de l’estomac. J’ai fait une chimio de mi-décembre à mi-février, et serai opéré fin mars. On va probablement m’enlever tout l’estomac. Je me demande comment je vais pouvoir me nourrir après l’opération. Existe-t-il des brochures?

Réponse de T. Cimeli:
Bonjour Bandini,
L’opération est accompagnée d’une certaine inquiétude liée à l’incertitude concernant votre alimentation par la suite.
Vu qu’il s’agit d’une intervention prévue, je vous conseille de consulter un/e diététicien/ne à l’hôpital suite à l’opération. Dans la majorité des cas, une adaptation des habitudes alimentaires est nécessaire, particulièrement au début, afin de prévenir les troubles consécutifs.
Voici quelques recommandations:
Afin de mieux trouver ce qui vous convient, il vous serait possible après l’opération de tenir un journal de ce que vous mangez et de l’analyser ensuite avec le/la diététicien/ne.
Suite à une ablation totale de l’estomac, quelques adaptations seront nécessaires en matière d’alimentation. La nourriture sera directement dirigée vers l’intestin, à moins que l’on ne vous fasse une "poche de remplacement" à partir d’une partie de l’intestin. La nourriture ne restant plus dans l’estomac, cela peut entraîner la perte d’éléments nutritifs importants, et donc des carences. Mangez lentement, calmement, et mâchez bien. Mangez ce qui vous fait envie et préférez de petites portions plus fréquentes (5-6 repas par jour) à trois repas chargés.
Faites quelques pas avant de manger ou, si votre état de santé le permet, une petite promenade. Cela ouvre l’appétit. Une fois le repas terminé, restez assis pendant un moment ou allongez-vous avec le buste légèrement surélevé.
La Ligue suisse contre le cancer a publié différentes brochures; voici les liens internet des deux brochures
Cancer de l’estomac et Difficultés alimentaires en cas de cancer.
Dans l’hôpital où vous serez opéré, demandez un rendez-vous avec une diététicienne ou un diététicien. En connaissance de votre anamnèse, il ou elle sera le mieux en mesure de vous conseiller.
Je vous souhaite bon courage pour l’opération et ce qui suivra.



Tommaso Cimeli, diététicien diplômé ES, a son propre cabinet à Zurich et dispose d’une longue expérience en oncologie et en alimentation préventive. Si vous souhaitez des conseils diététiques personnalisés, vous pouvez le contacter directement.
Vous trouverez de plus amples informations ainsi que les coordonnées de Monsieur Tommaso Cimeli sur son
site web (en allemand).

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