2021 – cancer de l’intestin et dépistage

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2021 – cancer de l’intestin et dépistage

Messagepar admin » mer. 10 févr. 2021 15:39

Avez-vous des questions ? Jusqu’à fin mars 2021, nos experts vous répondent par écrit.

Vous trouvez des informations supplémentaires et le lien pour le formulaire sur la page d’accueil du forum.

Les réponses suivantes correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez-vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.

Meilleures salutations
Les modératrices

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Cancer colorectale - tumeur et fistule

Messagepar admin » lun. 15 févr. 2021 16:15

Question de Valérie Parfait
Bonjour, ma sœur de 66 ans a un cancer colorectal diagnostiqué en septembre dernier. La tumeur est assez grosse, et il a été prévu 6 mois de chimiothérapie avant tout acte chirurgical. Le problème c'est que depuis le début de la chimio il y a une complication supplémentaire puisque la tumeur s'est fistulisée. Une opération est envisagée rapidement, mais du coup pourquoi ne pas opérer la tumeur en même temps ? J'ajoute que vu la localisation et la taille de la tumeur (8 cm environ), ma sœur doit suivre depuis maintenant 3 mois un régime sans résidu, ce qui l'affaiblit fortement. Nous pensons demander un 2ème avis pour être sûr qu'il n'y a pas d'autre solution que d'attendre mais le délai pour avoir un rdv est long.

Réponse de Professeur Dr méd. Urs Marbet, consultant senior de l'hôpital cantonal d'Uri, spécialiste en médecine interne, gastro-entérologie et hépatologie, spécialiste du cancer colorectal
Madame,

Les médecins traitants de votre sœur lui ont proposé une chimiothérapie néo-adjuvante (avant l’opération) à cause du site et de la taille de la tumeur. Le but de cette chimiothérapie est de réduire la masse de la tumeur afin de pouvoir l’enlever plus facilement lors de l’opération.

Une fistule est un fin canal qui peut se terminer n'importe où. Parfois, elle s'infiltre dans un autre organe comme la vessie, parfois elle se termine à l'aveuglette dans l'abdomen ou peut sortir sur la peau. Les fistules tumorales peuvent se produire pendant la chimiothérapie. Parfois, elles entraînent de graves complications, de sorte qu'une intervention chirurgicale rapide peut être nécessaire, parfois il est possible d'attendre. Il n'est pas rare que la tumeur soit enlevée en même temps que la fistule. Cela doit être évalué individuellement pour chaque patient.

Il serait probablement indiqué d’opérer maintenant la fistule pour éviter des complications. L’opération de la tumeur pourra alors avoir lieu plus tard, quand la chimiothérapie aura diminué sa taille.

Avez-vous pensé à poser votre question au médecin traitant ? C’est lui ou elle qui connaît la situation de votre sœur en détail et qui peut vous expliquer ses réflexions et la raison pour laquelle il / elle recommande une procédure en deux étapes. Si la réponse ne vous convainc pas, un deuxième avis est une option.
Meilleurs vœux et salutations.

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Coloscopie en cas de sténose anale

Messagepar admin » lun. 1 mars 2021 12:04

Question d’Anna
Je vis de plus en plus mal la préparation à la coloscopie du fait de lésions au niveau du canal anal (grave sténose/fibrose apparue après une radio-chimiothérapie). J’aurais aimé être avertie des effets douloureux de la préparation pour les personnes avec rétrécissement anal. Pourquoi cette absence d’informations ? La dernière fois, c’était terrible: le liquide s’est accumulé dans mon ventre (gonflé comme celui d’une femme enceinte) et la coloscopie a été pratiquée deux jours plus tard que prévu. Les autres examens, sans cette horrible phase de préparation, ne sont pas un problème pour moi ; mais à l’approche d’une coloscopie, je suis toujours très anxieuse. J’ai eu une dilatation au ballon, qui m’a apporté un peu de soulagement.

Réponse de Martin Wilhelmi, Dr méd., médecin-spécialiste en gastro-entérologie et hépatologie, expert en nutrition
Bonjour Anna,
Je suis désolé de lire que la préparation à la coloscopie est si difficile pour vous. En règle générale, le problème ne se pose pas. La diarrhée provoquée par la solution laxative est certes pénible, mais non douloureuse. Vous rapportez que l’on a constaté chez vous un rétrécissement anal (sténose), lequel est certainement à l’origine de vos difficultés à évacuer les selles. Peut-être présentez-vous aussi un transit intestinal un peu lent (constipation)? Au moyen d’un ballon spécial, il est parfois possible de dilater ce type de rétrécissement rectal, ce qui, semble-t-il, a déjà été pratiqué dans votre cas. Peut-être pourriez-vous envisager de renouveler l’opération. De manière générale, je suis tenté de vous proposer de procéder plus lentement et avec davantage de précaution durant 2-3 jours pendant lesquels vous utiliserez des laxatifs plus doux et passerez à une alimentation liquide. Vous pouvez également essayer une solution laxative buvable à plus faible dose (Picoprep par exemple). De la vaseline et des crèmes légèrement anesthésiques (Emla par exemple) appliquées au niveau de l’anus peuvent en outre soulager l’inflammation et réduire les douleurs que vous ressentez.
J’espère avoir pu vous aider par cette réponse et vous souhaite le meilleur pour la suite!

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GIST: tumeur stromale gastro-intestinale

Messagepar admin » lun. 1 mars 2021 17:55

Question de JEG
Y a-t-il de nouvelles avances sur les traitements des sarcomes avancés Merci

Réponse du Professeur Dr méd. Urs Marbet
Madame,
Vous aimeriez savoir quelles sont les nouvelles avancées dans le traitement des sarcomes avancés.

Les sarcomes sont des tumeurs malignes rares du squelette et du tissu conjonctif, qui peuvent très rarement se développer aussi dans l'estomac. Cependant, elles n'appartiennent pas aux tumeurs habituelles du côlon. La tumeur stromale gastro-intestinale (GIST), qui provient du mésenchyme et se trouve dans le tractus gastro-intestinal, est apparentée aux sarcomes, mais son traitement est différent des autres sarcomes.
Comme vous nous avez contacté par le formulaire de la rubrique « Questions aux experts » qui a pour thème en ce moment le cancer de l’intestin, j’en déduis que vous souffrez peut-être d’une tumeur stromale gastro-intestinale (GIST).
Comme le diagnostic et le traitement des sarcomes des tissus mous sont complexes, il existe en Suisse le « swiss sarcoma network ». Il s’agit d’une instance d’experts qui vise à améliorer et à garantir la qualité des soins aux patients atteints de sarcomes en Suisse. Lors de tumor board (colloques pluridisciplinaires), des professionnels d'horizons différents: des oncologues, des pathologistes, des biologistes, des généticiens, des bioinformaticiens, etc. se réunissent et consultent votre histoire médicale transmise par votre/vos médecin(s) traitant(s) afin de discuter du traitement le plus approprié à votre situation.
Au cours des dernières années des progrès ont été réalisés dans plusieurs domaines. Le pronostic des tumeurs stromales gastro-intestinales (GIST) localement avancées, par exemple, a été considérablement amélioré par l'utilisation d'inhibiteurs de la tyrosine kinase*. Cependant, il est indispensable que des spécialistes de différentes disciplines travaillent ensemble pour trouver LA thérapie optimale dans votre situation.

Comme je ne suis pas un spécialiste des sarcomes, je ne peux donc pas vous aider plus en détail.

Tyrosine kinase : sortes d’« interrupteurs » d'activation ou d'inhibition de nombreuses fonctions cellulaires.

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Polypes du côlon – Diagnostic d’AFAP

Messagepar admin » jeu. 25 mars 2021 13:54

Question de Sabine
Bonjour, quelques brèves informations sur ma personne : je suis une femme âgée de 65 ans. Il y a un an, plus de 180 polypes ont été découverts dans mon côlon et un adénome a été retiré dans le rectum. L’analyse génétique a conclu à une AFAP. Selon le centre de génétique humaine, une opération de l’intestin n’est pas impérativement nécessaire ; un contrôle annuel serait suffisant. Mon gastro-entérologue estime que cela ne sert à rien et me conseille de m’adresser à un centre spécialisé dans les maladies de l’intestin. Du coup, je suis très inquiète. Mon fils de 39 ans a subi une colectomie cette année, car il présentait un grand nombre de polypes. D’où ma question : que me conseillez-vous ?

Réponse du Dr méd. Martin Wilhelmi
Bonjour Sabine,

Vous avez reçu un diagnostic d’AFAP d’un centre de conseil en génétique humaine.
La FAP atténuée, ou AFAP, est une variante moins sévère de la polypose adénomateuse classique (FAP) ; par rapport à celle-ci, elle se caractérise par le développement de la maladie à un âge plus tardif et par un moins grand nombre de polypes (<100) dans le côlon. Malgré ces caractéristiques plus favorables, le risque de cancer du côlon sur la vie entière est aussi élevé que pour la polypose adénomateuse classique. L’AFAP et la FAP se manifestent par l’apparition d’une multitude de polypes d’abord bénins (des adénomes sur le plan histologique), essentiellement localisés dans la région du gros intestin. Il s’agit de néoformations tissulaires qui se développent à partir de la muqueuse glandulaire de l’intestin. La taille des adénomes va de quelques millimètres à plusieurs centimètres. C’est un de ces adénomes qui a été enlevé dans votre cas.

Un très grand nombre de polypes ont également été diagnostiqués chez votre fils.
Le gène modifié chez les patients atteints de FAP est appelé APC. Les enfants nés d’un parent touché par une AFAP ont, indépendamment de leur sexe, un risque de 50% d’avoir hérité du gène muté et présentent par conséquent un risque accru de cancer.

Le centre de génétique humaine vous a recommandé un contrôle annuel alors que votre gastro-entérologue vous conseille de vous adresser à un centre spécialisé dans les maladies de l’intestin et envisage une opération du côlon.

Vous pouvez demander un deuxième avis médical dans un centre spécialisé dans le cancer du côlon d’un hôpital d’une certaine importance ou d’une clinique universitaire afin de connaître les options thérapeutiques possibles pour votre fils et vous-même.

Je vous adresse tous mes vœux à tous les deux.

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Une néoplasie constitue-t-elle déjà un cancer ?

Messagepar admin » jeu. 25 mars 2021 14:07

Question d’Alex
Messieurs,
Bref résumé des faits concernant ma maman :
Résultat de l’examen histologique : néoplasie intraépithéliale anale AIN III avec forte suspicion de carcinome épidermoïde du canal anal causé par un papillomavirus humain (HPV) ; au moins trois métastases dans les ganglions lymphatiques péri-rectaux, pas de métastases à distance. Taille de la tumeur : 8 x 5 cm. Envahissement probable du sphincter, pas d’envahissement des organes gynécologiques.

S’agit-il d’un cancer ou d’un état précancéreux ? Une AIN peut-elle se propager au stade avancé ?
Le médecin ne peut hélas pas nous indiquer précisément la classification TNM, jusqu’à T3 vu la taille de la tumeur.
Compte tenu de la taille de la tumeur, une hyperthermie ou une curiethérapie est-elle conseillée ?
De manière très réaliste, quel est le pronostic ?

Merci beaucoup d’avance.
Alex

Réponse du Dr méd. Martin Wilhelmi
Bonjour Alex,

Il y a hélas lieu de supposer qu’on e[bst très certainement en présence d’une situation tumorale, donc d’un cancer, étant donné notamment que des métastases ont déjà été découvertes.

En règle générale, le traitement dans ce cas devrait être une radiochimiothérapie (radiothérapie combinée avec une chimiothérapie). Le pronostic dépend de la réponse à ce traitement.

L’expérience montre que ces tumeurs réagissent très bien à une radiochimiothérapie. Actuellement, la thérapie standard consiste à irradier la tumeur ainsi que les ganglions lymphatiques inguinaux et pelviens en administrant simultanément une chimiothérapie par voie intraveineuse. Vous trouverez de plus amples informations sur ces deux formes de traitement dans les brochures de la Ligue suisse contre le cancer
« La radiothérapie » et « Les traitements médicamenteux du cancer ».

Il est essentiel que chaque cas soit discuté dans le cadre d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (tumorboard) et que les décisions prises quant au traitement soient documentées..

Mes meilleurs vœux vous accompagnent


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