2010 - cancer de l'intestin

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2010 - cancer de l'intestin

Messagepar admin » ven. 26 févr. 2010 11:18

Le Dr. méd. Reto Guetg, specialiste du cancer de l'intestin, répond à vos questions:


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question de DELLOBUONO:
Bonjour,
Au sujet des polypes au colon, mon papa doit se faire opéré pour la deuxième fois du colon polypes quel sont les risques et pourquoi il doit encore subir cette opération? Il se trouve en Italie la première opération c'était il y a 3 ans (sang dans les selles).

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Dellobuono,
Le cancer du colon débute presque toujours par la formation de polypes dans les muqueuses de l’intestin. Ces polypes, bien qu’ils soient au début bénin, peuvent en grandissant, se transformer en cancer. Une fois devenu malin, le cancer continue de croître à travers les couches musculaires et peut transpercer la paroi abdominale vers l’extérieur. Il peut aussi former des métastases à d’autres endroits. C’est pour cela il est très important qu’un polype est enlevé avant qu’il devient malin et qu’il s’infiltre plus profondément. C’est probablement la raison de la deuxième opération. Les risques se limitent à ceux de l’opération, si la tumeur n’a pas infiltré la paroi abdominale.

Le cancer du colon peut se développer pendant une longue période (des années) sans aucun symptôme. Un des symptômes le plus fréquent est la perte de sang par le rectum ou la présence du sang dans les selles.
D’autres symptômes sont :
• une perte de poids inexpliquée
• un faux besoin d’aller à selle
• des troubles inexpliqués du transit intestinal (diarrhées, constipation)
• des douleurs abdominales inconnues et persistantes
• perte d’appétit et fatigue chronique.

Plus d’information vous trouvez dans nos deux brochures
Non au cancer l’intestin? et Le cancer du côlon et du rectum.
Ces deux brochures existent aussi en italien et peuvent être téléchargé gratuitement.



Question de Jelena:
Bonjour! Atteinte d’un cancer de l’intestin à l’âge de 15 ans, je n’ai jamais pu me soigner complètement et je n’ai pas non plus bénéficié d’un soutien psychologique. A présent, neuf ans plus tard, je suis hantée par la peur d’avoir de nouveau une tumeur. Un test génétique a mis en évidence une anomalie génétique. La moitié de ma famille est décédée d’un cancer (de l’intestin pour la plupart). Je subis des examens (sanguins) tous les six mois. En ce moment, j’ai de nouveau des troubles. Les médecins recherchent uniquement les signes d’un cancer dans l’estomac et l’intestin. Parfois, j’ai peur qu’une tumeur puisse se déclarer dans un autre organe. Cela serait-il possible? Merci de votre réponse.

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Jelena,
Dans votre famille, plusieurs personnes ont eu un cancer et en sont décédées. A 15 ans, vous avez vous aussi été opérée d’une tumeur de l’intestin et vous subissez désormais des examens tous les six mois. Le cancer est très présent dans votre vie, et votre inquiétude est compréhensible. Que peut-on faire contre cette peur? On peut essayer de l’aborder selon différents angles. Voici deux pistes possibles:

S’informer sur la situation médicale: les résultats du test génétique que vous avez effectué montrent que vous avez une prédisposition à une forme héréditaire de cancer de l’intestin. S’agit-il d’un cancer colorectal héréditaire non polyposique (syndrome HNPCC) ou d’une polypose adénomateuse familiale (PAF)? A l’heure actuelle, on cherche à définir comment optimiser les critères pour le suivi dans le cadre de différentes études. Vous trouverez de plus amples informations sur ce thème sur ce
site. Outre l’examen de l’intestin, des contrôles gynécologiques réguliers sont importants. Vous trouverez des informations générales sur ce thème dans la brochure Prédispositions héréditaire au cancer.

Vivre avec la peur d’une rechute: comment peut-on gérer une «hypothèque génétique» qui pèse sur sa vie? Est-il possible d’apprendre à vivre avec la peur et l’incertitude? Vous trouverez de plus amples informations sur la question sous ce lien. (informations en allemand)

Une thérapie avec un psycho-oncologue peut également vous aider à mieux gérer vos craintes. La ligue contre le cancer de votre canton peut vous fournir les adresses de spécialistes dans votre région.

Vous pouvez bien sûr aussi vous adresser aux conseillères de la ligne InfoCancer.



Question de Helgard:
Ma femme a été opérée d’une marisque à l’anus dans le cadre d’une chirurgie ambulatoire, malgré la suspicion de cancer émise lors de la première consultation médicale. L’opération a été fixée sept semaines après cette première consultation. Des investigations plus poussées n’ont pas été jugées nécessaires, et il n’y a pas non plus eu de biopsie. Le traitement primaire devait être exclusivement chirurgical. Mes questions: 1. En cas de suspicion de cancer, un diagnostic plus précis ne serait-il pas nécessaire pour exclure ou confirmer une tumeur éventuelle? 2. Lors de la première opération, des prélèvements tissulaires ont été effectués. Le diagnostic histologique a mis en évidence un carcinome spinocellulaire du canal anal, situation R1, diagnostic L1, V1, G1, pT1/2. Une résection à l’aide d’un cautère électrique devrait être effectuée à présent pour obtenir une situation RO. Jugeant le diagnostic insuffisant et nourrissant des doutes quant au traitement primaire réalisé, nous avons interrompu le traitement chez ce médecin. Que nous conseilleriez-vous? Nous aurions tendance à ……

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Helgard,
Malheureusement, il manquait une partie de votre texte. Je vais néanmoins essayer de répondre à votre question.

Une marisque est un repli cutané situé sur le pourtour de l’anus, qui correspond souvent à une séquelle de thrombose. Habituellement indolore, elle peut toutefois rendre l’hygiène anale difficile et entraîner des démangeaisons ou de l’eczéma dans la région anale. Dans pareil cas, on procède à l’ablation de la marisque, généralement au bistouri électrique, sous anesthésie locale.

En présence d’une marisque, un examen histologique du prélèvement est effectué pour exclure d’autres pathologies comme un fibrome bénin, un condylome ou un carcinome anal.

En cas de carcinome spinocellulaire de la marge anale, on procède à une ablation chirurgicale sous anesthésie. Pour un carcinome G1, T1 d’un diamètre jusqu’à 3 cm, R0, sans invasion lymphatique, l’ablation de la tumeur est considérée comme une mesure thérapeutique suffisante.
Pour un carcinome T2, en cas d’atteinte des ganglions lymphatiques (L1), d’invasion veineuse (V1) ou de tumeur plus agressive (G2 ou G3), l’ablation chirurgicale ne suffit plus à elle seule; d’autres mesures thérapeutiques sont nécessaires.
Si la tumeur n’a pas pu être excisée sans reliquat (R0) lors de la première opération, il est nécessaire de procéder à une résection ultérieure. La cautérisation électrique empêche toutefois le contrôle histologique de la marge de résection, étant donné que les cellules à examiner sont détruites par la chaleur, ce qui complique l’évaluation.

En vous lisant, je vois que vous avez des doutes quant au diagnostic et au traitement proposé. J’estime qu’il est par conséquent judicieux que vous vous adressiez à un gastro-entérologue pour obtenir un deuxième avis avant de poursuivre un traitement.



Frage von jean-marie:
Bonjour Docteur, Opéré en urgence en septembre dernier pour un cancer colerectal qui commençait à perforer mon intestin, j'ai subi une nouvelle intervention en février pour un résidu. A cette occasion, le chirurgien a décelé des micrometastases sur le foie et le péritoine. Selon mon oncologue, on ne peut pas faire un pronostic précis sur la suite (un changement de chimio est programmé. Jusqu'é maintenant Folfiri et Avastin) J'ai pour moi une bonne constitution et à part mon problème, aucun autre souci de santé. Toujours selon mon oncologue s'appuyant sur des statistiques et tenant compte de mon cas particulier, il serait toutefois raisonnable de tabler sur 34 mois de pronostic vital même si, et je le sais, rien n'est programmable dans ma situation actuellement. Je serais donc curieux d'avoir votre avis sur ma situation et son évolution éventuelle. J'ajoute que pour l'instant, je me sens un peu fatigué mais en forme. Merci d'avance et meilleures salutations Jean-Marie

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Jean-Marie
Je comprends tout à fait votre exigence de connaître l’impondérable. Malheureusement je ne suis pas en mesure de me prononcer sur votre pronostic. Le but des thérapies futures sera de stabiliser la maladie et de vous garantir la meilleure qualité de vie possible à travers un contrôle efficace des symptômes. Je vous souhaite une bonne réponse au traitement qui vous est proposé.



Frage von mimi:
salut, ma soeur elle à de l'ymphome non hodgkinien de haut grade (B?)médiastinal, elle souffre depuis longtemps je veux voir tout de cette maladie merci

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Mimi,
Il est triste que votre sœur souffre depuis longtemps à cause de cette maladie. Vous trouvez des informations sur les lymphomes dans notre brochure
les lymphomes hodgkiniens et non hodgkiniens.


Question de lumpi:
Fin 2006, j’ai été opérée d’un carcinome ovarien, opération suivie de plusieurs cycles de chimiothérapie. En 2009, le carcinome est réapparu. Durant ces trois ans, j’ai non seulement suivi les traitements contre le cancer mais j’ai aussi subi trois opérations à l’intestin en raison d’un étranglement de l’intestin grêle. Est-ce que ces symptômes pourraient déboucher un jour sur un cancer de l’intestin?

Réponse du Dr Reto Guetg:
Chère Madame,
Qu’elles soient bénignes ou malignes, les tumeurs de l’intestin débutent souvent par des symptômes d’occlusion. Les tumeurs à d’autres organes de l’abdomen peuvent comprimer des segments intestinaux.

Toutefois, dans votre cas, l’intervention chirurgicale à l’abdomen en 2006 semble avoir provoqué des adhérences. Une forme particulière d’occlusion intestinale est l’étranglement de l’intestin par la bride cicatricielle, un cordon plus ou moins fin qui s’enroule autour de l’intestin et ainsi l’étrangle. D’après votre description, je présume que vos trois occlusions intestinales étaient dues à des adhérences et n’étaient par conséquent pas de nature tumorale.

Et bien, ni les adhérences ni les occlusions intestinales à répétition n’augmentent le risque de cancer.

La peur d’une récidive est le lot de tout patient atteint d’une tumeur. Chaque malade développe sa stratégie pour apprendre à vivre avec des sentiments comme la peur et l’incertitude. Une de ces stratégies est d’approfondir la connaissance de sa maladie. Les échanges d’expériences avec d’autres personnes touchées par la même maladie dans des groupes d’échanges comme celui de la
ligue contre le cancer dans votre région ou sur une plateforme virtuelle, comme celle animée par la Ligue suisse contre le cancer peuvent également être d’un grand soutien pour certaines personnes.

Question de capri:
Depuis 3 à 4 semaines, je souffre sans arrêt de ballonnements parfois accompagnés de gaz malodorants. En juillet 2009, j’ai déjà effectué une gastro-coloscopie à la suite de troubles analogues. Ces examens n’ont rien révélé de particulier. Etant donné que les troubles ci-dessus persistent depuis près de 4 semaines comme je l’ai dit plus haut, je commence à m’interroger sur les causes possibles. Pourriez-vous me donner une explication plausible ou dois-je me soumettre à un nouvel examen approfondi? Merci et cordiales salutations.

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour capri,
Les ballonnements de ce type sont très désagréables; ils peuvent être douloureux et entraîner des crampes d’estomac. Lorsque les ballonnements s’accompagnent de gaz, on parle de flatulences dans le jargon médical. Celles-ci peuvent être d’origine nerveuse, alimentaire ou organique.
Les gaz intestinaux sont un phénomène normal de la digestion; ils se forment lorsque les bactéries présentes dans l’intestin s’attaquent aux substances que l’estomac n’a pas digérées et s’échappent 10 à 20 fois par jour par l’anus

Les haricots, les oignons, le chou, le poireau, les légumes secs, les noix, certains fruits, les boissons gazeuses, les aliments contenant de l’amidon, etc. peuvent favoriser une production excessive de gaz dans le tractus gastro-intestinal. Des habitudes alimentaires irrégulières, la nervosité et le stress, une part importante de fibres alimentaires, certains médicaments, des intolérances alimentaires, par exemple au lactose, des édulcorants ou une flore intestinale perturbée peuvent également provoquer des ballonnements. Des dysfonctionnements du pancréas, du foie ou des reins peuvent aussi être à l’origine de ballonnements et de crampes.

Que pouvez-vous faire? Pendant environ deux semaines, tenez un journal de ce que vous mangez et à quelles heures, de la manière dont votre intestin réagit. Ensuite, parlez-en avec votre médecin. Le fait de tenir consciencieusement un journal et son évaluation ultérieure peut aider à trouver la cause de vos ballonnements et flatulences. Par la suite, vous pourrez supprimer de vos menus les déclencheurs possibles. Si ces mesures s’avèrent inutiles, il faudra chercher d’autres causes possibles en coopération avec votre médecin. Dans la mesure où une coloscopie a été effectuée récemment avec un résultat rassurant, on peut pratiquement exclure une tumeur. Un nouvel examen n’est pas nécessaire.

Des médicaments antispasmodiques qui neutralisent les gaz accumulés dans l’intestin et normalisent son activité peuvent être utilisés pour apaiser vos symptômes.



Question de Klaus:
Depuis quelques temps, j’ai remarqué du sang dans ou sur mes selles. Est-il possible qu’en cas de cancer colorectal il y ait parfois du sang?

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Klaus,
En cas de présence de sang dans les selles, il faut déterminer son origine. Dans ce contexte, il n’est pas important que le saignement se produise régulièrement ou seulement de temps à autres.

Le sang peut aussi provenir d’hémorroïdes, de petites blessures cutanées externes ou d’aliments particuliers. Toutefois, il faut exclure d’autres causes, par exemple un cancer colorectal.
En cas de sang dans les selles, de perte de poids inexpliquée, de faux besoins d’aller à la selle, de modifications du transit intestinal, de douleurs abdominales inconnues ou persistantes, un contrôle médical est nécessaire. Il doit aboutir à l’identification des causes de ces maux.

Quasiment toutes les maladies colorectales et donc également le cancer colorectal peuvent être traitées. Pour ce type de cancer, le dépistage précoce prend une importance vitale. Les chances de guérison sont d'autant plus importantes que la maladie est diagnostiquée de manière précoce.

Informez votre médecin du fait que vous constatez de temps à autre la présence de sang dans vos selles. Si nécessaire, il vous renverra vers un gastroentérologue, un spécialiste des maladies gastro-intestinales.



Question de Susanne:
Ma mère va être opérée d’un cancer colorectal. Elle a terriblement peur qu'on lui place un anus artificiel. Elle s’inquiète de la manipulation mais également du fait qu’elle ne serait plus «apte à vivre en société». Doit-elle vraiment s’attendre à la pose d’un anus artificiel ou peut-on éviter cette démarche? Pourquoi doit-on poser un anus artificiel? Merci de votre réponse.

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Susanne,
La règle générale est la suivante: grâce à l'évolution des techniques chirurgicales, les anus artificiels permanents sont de nos jours plus rares. Toutefois, selon la situation et la taille de la tumeur, il n’est pas toujours possible d’y renoncer. La priorité absolue est de traiter efficacement le cancer. Vous ne pourrez savoir si la pose d'un anus artificiel est absolument indispensable qu'en en parlant avec le médecin traitant. Parfois, la décision doit se prendre au cours de l’opération. Toutefois, s'il faut s’attendre à une telle solution, on l’explique à la patiente avant l’opération.

Il est possible que le chirurgien pose un anus artificiel pour une durée limitée, à des fins de protection (environ trois mois) pour soulager certaines parties du gros intestin. La brochure
Le cancer du côlon et du rectum vous informera sur les multiples options thérapeutiques, les décisions étant prises actuellement par une équipe pluridisciplinaire et avec la patiente.

S’il devait apparaître qu’un anus artificiel constitue la thérapie la plus sûre et la plus efficace pour votre mère, le chirurgien en discuterait avec elle avant l’opération. Il existe de nombreux exemples positifs de personnes qui ont appris à mener une vie heureuse en dépit de cette situation (très pénible au début). Vous trouverez plus de détails dans la brochure
La colostomie sur la manière de continuer à bien vivre avec une stomie et les personnes qui pourront vous y aider. Il pourrait être très utile à votre mère de faire la connaissance d’une personne qui a appris à bien assumer son anus artificiel. Au bout de quelques mois, presque tous les patients avec une stomie se sentent assez sûrs pour poursuivre sans difficulté leur vie antérieure, rencontrer des gens et sortir. Il n’y a plus d’odeurs désagréables et les petites poches collent bien à la peau.

J’espère qu’avec ces informations vous pourrez clarifier les questions qui se posent lors du prochain rendez-vous de votre mère avec son médecin et qu’elle abordera cette période difficile avec confiance.



Question de Zuckerzwergli:
Docteur, je voudrais vous demander si un diverticule peut dégénérer en cancer. Combien de temps faut-il pour qu’un polype diagnostiqué se transforme en carcinome. Je vais subir un opération et bien sûr, j’ai peur. J’ai subi une coloscopie en 2003 et en mars de cette année. Comment dois-je me comporter. Je suis contente de pouvoir bientôt entrer à l’hôpital. Meilleures salutations.

Réponse du Dr Reto Guetg:
Les diverticules sont de petites excroissances de la muqueuse intestinale, et sont localisés généralement à gauche en bas du gros intestin. Un diverticule ne provoque de véritable maladie avec maux de ventre, douleurs, problèmes de transit et fièvre que pour une personne sur cinq. Les saignements et les abcès sont rares.

En l’état actuel des connaissances, la diverticulite ne provoque pas de cancer. Mais une tumeur cancéreuse peut se dissimuler dans un diverticule. Après la guérison, il faudrait effectuer une coloscopie afin de ne pas manquer de diagnostiquer une éventuelle tumeur cancéreuse.

Le cancer colorectal débute presque toujours à un stade bénin, dans la muqueuse de l’intestin. Lors du nécessaire remplacement régulier des cellules de la muqueuse intestinale, il peut se produire une production excessive de cellules à l'origine de tumeurs bénignes (polypes de la muqueuse). Selon des estimations, il faut environ dix ans pour que des polypes bénins se transforment en tumeurs malines.

Vous allez subir une opération et il est normal que vous soyez inquiète. Malheureusement, vous ne précisez pas de quelle opération il s'agit et quelle maladie a été diagnostiquée en mars. Probablement qu’un polype a évolué en début de cancer qu’il vaut mieux retirer par opération. Dans ce cas, vous avez de la chance. Votre médecin de famille ou le spécialiste pourra certainement vous expliquer beaucoup mieux les détails.
Je vous présente tous mes vœux pour votre séjour à l’hôpital.



Question de Burgili:
Que pensez-vous de la coloscopie virtuelle? Ma première coloscopie, il y a environ 15 ans, ne s’est pas bien passée à cause de fortes adhérences. Connaissez-vous un bon hôpital? Quel est le prix approximatif ? Je pourrais aussi le prendre à ma charge. Merci de votre réponse!

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Burgili,
Pour une coloscopie virtuelle, un ordinateur calcule une reproduction en trois dimensions du gros intestin à partir des données d’une tomographie par résonance magnétique ou informatique. Même si aucun appareil n’est introduit, les préparatifs pour une coloscopie virtuelle sont semblables et tout aussi importants que pour une coloscopie traditionnelle. En d’autres termes, l’intestin ne doit contenir ni restes d’aliments, ni restes de selles. Cette méthode d'examen ne permet pas toujours de dépister de petits polypes ou des modifications inflammatoires de la paroi intestinale. Si la coloscopie virtuelle donne un résultat, il faudra que soit effectué ultérieurement un prélèvement de tissus ou une ablation d'un polype dans le cadre d'une coloscopie traditionnelle.

Les cliniques universitaires proposent des coloscopies virtuelles et les coûts s’élèvent à plusieurs centaines de francs.

Vous indiquez que votre dernière coloscopie d’il y a quinze ans a été difficile et douloureuse en raison d’adhérences. Vous pouvez prier le médecin pratiquant l’examen de prescrire, avant celui-ci, une bonne thérapie analgésique et calmante. Il existe aussi une possibilité d’effectuer une coloscopie sous anesthésie générale. La coloscopie traditionnelle reste toujours nettement supérieure à sa version virtuelle, notamment car elle permet de prélever et d'examiner des tissus.



Question de jojo:
J’ai une nette prédisposition familiale au carcinome colorectal (mère, 2 tantes, autres cas de cancers divers du côté maternel et paternel). Dans le cadre d’une coloscopie, on a constaté divers polypes sans indication d’instabilité microsatellitaire, dans le même temps de nombreux diverticules ainsi que, à divers endroits de l’intestin, des colites chroniques superficielles de taille moyenne légèrement actives resp. des colites chroniques ainsi que des fragments d’adénome tubulaires avec colite chronique de taille moyenne. Je n’ai jamais eu de diarrhée mais depuis toujours, je souffre de constipation. Quel est mon pronostic, que puis-je faire pour soulager mon intestin, existe-t-il d’autres possibilités alternatives d’agir positivement? Je ne mange pas beaucoup de viande, ne bois que très modérément de l’alcool et mange beaucoup de fruits et de légumes. Ma fille de 25 ans doit-elle suivre des règles comportementales précises? Merci d’avance de vos bons conseils!

Réponse du Dr Reto Guetg:
Je déduis de votre mot que vous êtes traitée par un médecin spécialiste et que vous avez déjà subi des examens complets.

On admet aujourd’hui qu’au maximum 10 pour cent de prédispositions congénitales sont à l’origine d’un cancer. Toutefois, plusieurs cas de cancer au sein d’une même famille n’ont rien d’inhabituel. L’accumulation de cancers ne résulte donc pas forcément d’un facteur génétique. Vous trouverez plus de détails à ce sujet de la page 8 à la page 11 de la brochure
Prédispositions héréditaires au cancer.

Un examen pour déterminer une instabilité microsatellitaire est courant dans le cadre du diagnostic d’un carcinome non polypeux héréditaire du gros intestin de type HNPCC (voir brochure Prédispositions héréditaires au cancer,
à partir de la page 9).

La description de vos symptômes ne semble pas indiquer d’inflammation chronique de la muqueuse de gros intestin (colite ulcéreuse). Toutefois, dans la mesure où l’inflammation temporaire du gros intestin augmente le risque de développer un cancer, vous devrez subir régulièrement des coloscopies. Pour connaître l’intervalle auquel un tel examen de contrôle est recommandé dans votre cas, le mieux sera d’en parler avec votre gastro-entérologue. Il n’existe pas de règle générale à ce sujet.

Selon les connaissances actuelles, les inflammations de la muqueuse intestinales ne sont pas causées par des facteurs alimentaires et ne peuvent pas être soignées par un régime spécial. Une alimentation variée et équilibrée et la suppression des mets que l’on supporte mal est recommandée. La tenue d’un journal des aliments consommés sous accompagnement compétent peut être très utile pour définir les intolérances individuelles. Le conseil diététique vous aidera à trouver des alternatives pour les aliments auxquels vous renoncerez. Un diététicien diplômé sera votre interlocuteur pour les questions d’alimentation. Les diététiciens sont soit indépendants, soit travaillent au sein d'une structure hospitalière. En suivant le
lien vous trouverez des adresses de diététiciens à proximité de votre domicile. Si vous êtes envoyé par un médecin, les coûts du conseil en diététique sont pris en charge par la caisse-maladie.

Si votre fille souffre également de problèmes de digestion ou s’inquiète des cas de cancer au sein de la famille, elle peut en parler avec un spécialiste. Comme nous vous l’avons indiqué plus haut, le risque d’une prédisposition héréditaire est faible. Dans la brochure
Mobilisez-vous, réduisez votre risque de cancer vous trouverez de nombreuses règles comportementales utiles.

Question de Gema:
Il y a environ cinq semaines, on a diagnostiqué chez moi un cancer du colon. Depuis, j’ai commencé un traitement préopératoire. Il s’agit d’une combinaison de chimiothérapie et de radiothérapie (avec XELODA). Cette thérapie dure cinq semaines – cinq fois par semaine, je vais à la radiothérapie. Ensuite (après une pause d’environ six semaines), une opération est prévue. Elle sera suivie de six mois de chimiothérapie. Ma question est la suivante: comment peut-on mesurer / évaluer le résultat de ce traitement préliminaire?

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Gema,
En cas de carcinome du rectum, il existe une possibilité de traitement néo-adjuvant. On qualifie de traitement néo-adjuvant une thérapie qui précède l’opération et vise à réduire une tumeur existante afin de pouvoir la retirer de manière plus douce par la suite.
En cas de carcinome du rectum, la thérapie néo-adjuvante consiste en une radiochimiothérapie préopératoire.

Le résultat de la thérapie néo-adjuvante se mesure en général par une procédure d’imagerie. Il peut s'agir: de radios, d’ultrasons ou de tomographie informatique, etc. Le médecin traitant décide de la technique utilisée dans un cas précis, selon la situation spécifique.

Vous trouverez plus d’informations dans la brochure
Le cancer du côlon et du rectum de la Ligue suisse contre le cancer.


Question de Gema:
La pose (limitée dans le temps) d’un anus artificiel est-elle indispensable lors du retrait par opération d’un tronçon du rectum? Existe-t-il d’autres alternatives?

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Gema,
Pour les opérations à proximité sphincter, il est souvent nécessaire de poser provisoirement un anus artificiel (stoma) pour permettre une guérison sans problèmes. Le chirurgien pose un anus artificiel en faisant passer une circonvolution du gros intestin sur l’avant du ventre et en l’ouvrant. Les selles, généralement sous forme de bouillie, de la partie supérieure de l'intestin se vident dans le stoma provisoire car la voie de digestion est raccourcie. Aucune selle ne se vide par la partie de l’intestin située en dessous de la cicatrice opératoire et la suture est protégée. Après guérison des tissus de la cicatrice, le chirurgien peut fermer le stoma provisoire et rétablir la circonvolution du gros intestin.
Il n’existe pas d’alternative à cette procédure. Votre chirurgien traitant vous expliquera volontiers toutes les raisons de l'opération et de la pose provisoire d’un anus artificiel.

Vous trouverez plus d’informations dans la brochure
Le cancer du côlon et du rectum de la Ligue suisse contre le cancer.


Question de Marlies:
Bonjour Docteur. On a diagnostiqué en début d’année un cancer du colon chez mon père, avec des métastases dans le foie et les poumons. La tumeur dans l’intestin a été opérée avec succès. Malheureusement, la chimio qui a suivi n’a pas donné les résultats espérés. Maintenant, il est traité avec de l’Irinotecan. Et on va aussi lui donner du Bevacizumab. A quoi sert précisément ce médicament et qu’apportera-t-il à mon père? Quels sont les effets secondaires à prévoir? Merci et meilleures salutations, Marlies.

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Marlies,
Le médicament Bevacizumab (non de marque Avastin) est un anticorps contre le facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF). Il empêche la fixation du VEGF à son récepteur et donc la constitution de nouveaux vaisseaux sanguins dans le tissu tumoral. Avec ce médicament, on essaie d’empêcher la création de nouveaux vaisseaux sanguins dans le secteur de la tumeur et de réduire voire bloquer l'apport de sang ce qui équivaut à affamer en quelque sorte la tumeur.

L’Avastin est un médicament standard pour le traitement du cancer du colon à métastases.

Les effets indésirables peuvent être les suivants: saignements des muqueuses du nez, de l’estomac, de l’intestin, des gencives (souvent sans gravité), hausse de la pression sanguine ou maux de tête. Dans les jours voire les semaines suivant la thérapie, il existe un risque légèrement plus important de thromboses veineuses et de dégradation du travail du rein (élimination accrue des protéines).

L’oncologue traitant de votre père répondra certainement volontiers à vos autres questions.



Question de Ralf:
Bonjour. Mon père a eu un cancer de l’intestin grêle à 65 ans environ. Mon médecin de famille m’a dit que ce type de cancer (contrairement au cancer normal du colon) est héréditaire et qu’il existe pour moi-même et mes frères et sœurs un risque accru. Est-ce exact? Merci de votre réponse.


Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Ralf,
Un maximum de 10% des patients et patientes atteints d'un cancer présentent une disposition héréditaire au cancer. Vous trouverez plus d’informations dans la brochure
Prédispositions héréditaires au cancer.

Les causes du développement des tumeurs de l’intestin grêle sont globalement inconnues. Le contact avec des substances nocives dans la nourriture constitue un facteur de risque possible. Le cancer de l’intestin grêle est beaucoup plus rare que le cancer du colon, ce qui pourrait être lié au fait que la durée de passage de la nourriture est plus courte dans l’intestin grêle que dans le gros intestin.

Avec certaines maladies intestinales, le risque d’une tumeur de l’intestin grêle est accru. En font partie les maladies inflammatoires chroniques comme la maladie de Crohn ou le syndrome de Peutz-Jeghers. Ce dernier est lié à un facteur héréditaire et apparaît tout d’abord dans la constitution de tâches pigmentaires sur les lèvres et les muqueuses. Par ailleurs, des tumeurs bénignes sont présentes dans tout l’intestin. Avec le temps, elles risquent de dégénérer et devenir malignes.

D’autres maladies héréditaires, appelées aussi syndromes de polypose familiale génèrent la formation de polypes généralement localisés dans le gros intestin mais pouvant concerner aussi le reste du conduit gastro-intestinal. Les polypes comportent un risque de dégénérescence en cancer.

Si vous-même ou vos frères et sœurs ne souffrez pas de l’une des maladies ci-dessus, il n’existe aucun risque accru de contracter un cancer du colon.

Vous trouverez plus d’informations dans la brochure
Non au cancer de l’intestin ?.


Question de Schütze 82:
J'ai 28 ans. Dans ma famille, personne encore n’a eu de cancer colorectal. Mais depuis six mois, j’ai des bruits bizarres dans l’intestin et, de temps en temps, cela « tape » dans la partie gauche de mon bas-ventre. J’ai déjà consulté un médecin pour des flatulences, mais il ne m’a pas examiné et a estimé que c’était normal quand on est jeune. Devrais-je voir un autre médecin ou faire confiance à mon médecin de famille?


Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour,
Probablement que les symptômes que vous décrivez sont pénibles mais bénins. Maintenez toutefois votre surveillance. Si vos maux devaient se prolonger ou se renforcer, adressez-vous à nouveau à votre médecin de famille ou à un autre médecin pour avoir un deuxième avis. Quelques vérifications permettront au médecin de distinguer s’il s’agit d’une simple « nervosité intestinale » ou d’une maladie physique plus sévère.

Pour le cancer colorectal, le dépistage précoce prend une importance vitale. Les symptômes qui nécessitent un examen médical sont les suivants: perte de poids inexpliquée, présence de sang dans les selles, faux besoin d'aller à la selle, troubles du transit intestinal, douleurs abdominales inconnues ou persistantes.



Question de Johanus:
Voilà deux fois qu’un morceau d’intestin de 2 cm de long est sorti de mon siège alors que j’étais aux toilettes. Dois-je faire une coloscopie et dois-je pour cela consulter mon médecin de famille ou directement un spécialiste? Où puis-je trouver un bon médecin pour cela? Merci de votre réponse rapide!

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Johanus,
Un prolapsus rectal doit être traité de manière différente selon son avancement. On peut envisager des mesures physiothérapeutiques, médicamenteuses ou une intervention chirurgicale. Afin d’éviter des complications, je vous recommande de consulter un médecin.

Vous pouvez vous adresser soit à votre médecin de famille, soit directement à un gastroentérologue. Renseignez-vous toutefois au préalable auprès de votre caisse-maladie sur vos conditions d’assurance. Selon la police que vous avez conclue, le preneur d’assurance doit en effet s’adresser d’abord à un médecin généraliste qui le renverra vers un spécialiste le cas échéant.
Vous devez rechercher vous-même un bon médecin en vous renseignant auprès de vos amis, de vos connaissances et de votre famille. Si le premier médecin que vous avez choisi ne vous inspire pas confiance, vous pouvez en changer pour autant que votre contrat d’assurance le prévoie.

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