2011 - Cancer de l’intestin - alimentation et l’activité physique

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2011 - Cancer de l’intestin - alimentation et l’activité physique

Messagepar admin » mar. 1 mars 2011 17:23

Ces expertes répondent à vos questions:
Dr méd. Reto Guetg, cancer de l’intestin,
Mme Kerstin Zuk, alimentation
Mme Sonja Kaiser, activité physique


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question de piedade:
Il y a un an, je me suis fait opérer d’un cancer du rectum. J’ai encore mal pour les selles et j’ai encore beaucoup de gaz. On m’a dit que l’alimentation pouvait m’aider. Moi je ne sais pas trop quels sont les aliments que je peux manger et que j’aurais moins de gaz et de diarrhées. Merci de vos conseils.

Réponse de Kerstin Zuk:
Bonjour piedade,
Bien que l’intervention chirurgicale ait réussi, vous souffrez encore des séquelles de celle-ci et votre qualité de vie en est encore très affectée.
Il est primordial que vous veilliez à boire en suffisance. C’est-à-dire 1,5 à 2 litres par jour. Ceci a, entre autre, pour effet d’éviter des selles dures qui vous feront moins mal. Buvez de préférence de l’eau non-gazeuse, du thé, des jus de fruits/légumes, pas purs (= risques de formation de gaz!) mais mélangés à de l’eau. En ce qui concerne les produits lactés il vous faut essayer et voir ce qui vous convient. On trouve sur le marché des produits spécifiques (yoghourts, drinks) pour soutenir une digestion équilibrée. Evitez tous les aliments favorisant la formation de gaz: ail, oignon, échalotes, choux de toutes sortes, légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots blancs, noirs et rouges), produits à base de blé complet, car ils contiennent beaucoup de fibres, petits pois et les fruits secs, etc.
Lors de diarrhées mangez du riz cuit dans de l’eau, du Zwieback, des pommes râpées que vous laisserez brunir avant de les manger et buvez du bouillon non-gras (ceci afin de compenser la perte de sels minéraux) ainsi que du thé sucré. Si une amélioration s’installe, réintroduisez petit à petit un aliment après l’autre et surveillez attentivement la réaction de votre transit intestinal.
Dans la brochure de la ligue suisse contre le cancer intitulée
Une alimentation équilibrée favorise la santé vous trouverez encore d’autres informations.
Je vous recommande vivement un entretien avec un(e) diététicien(ne) qui pourra vous proposer une solution personnelle adaptée à vos problèmes intestinaux! Adressez-vous à votre médecin ou à un hôpital pour obtenir des adresses de professionnels en alimentation.
Sur le site Internet de la
Société suisse de nutrition vous trouverez aussi encore d’autres informations intéressantes. En particulier un fascicule concernant une nourriture légère.

Avec tous mes meilleurs vœux pour que vous puissiez régler rapidement votre problème, je vous envoie mes meilleures salutations.


Question d‘Amélie:
Bonjour Dr Guetg
J'ai 51 ans et j'entends partout qu'à partir de 50 ans il est judicieux de se faire tester pour le cancer du côlon. Mes questions: -Quel(s) test(s) préconisez-vous: l'Hemocult ou le test sanguin qui a pour objectif de détecter de faibles traces de 2 gènes qui sont fortement liés au cancer colorectal?
Comment puis-je évaluer mes risques d'avoir un cancer du côlon: depuis quelques années, suite à un grand stress professionnel, j'ai, à intervalles irréguliers, des épisodes de diarrhée ou/et crampes abdominales /réagissant bien à des prises de magnésium) er dernièrement (depuis 1-2 sem.) des épisodes de constipation. Dois-je m'inquiéter? Je n'ai pas du tout envie d'une colonoscopie... Alternative(s)?
Merci d'avance pour votre réponse

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Amélie,
Le risque d’être confronté à un cancer du colon augmente avec l’âge et à partir de 50 ans il est conseillé d’aborder le sujet avec votre médecin de famille pour décider quels contrôles seront adéquats et éventuellement à envisager.
Avant de faire une coloscopie, le médecin prescrit en générale un teste de recherche de sang occulte dans les selles. En ce moment, il y a deux tests qui sont utilisés :
Un test chimique, dont plusieurs échantillons des selles sont prélevés dans trois défécations consécutives (pas du même jour) et analysé par la suite. Certains aliments ou médicaments peuvent cependant falsifier le résultat de ce test : par ex. le boudin, la viande rouge, des radis, de la vitamine C à hautes doses, l’Aspirine ou des médicaments anti-inflammatoires.
L’autre test utilisé est un test immunologique qui peut être fait à la maison et analysé soit même. La collecte des échantillons de selles se fait également pendant trois jours. C’est un test rapide et fiable, mais là également certains médicaments peuvent fausser le résultat. Si un des tests s’avère positif, des examens plus approfondis doivent être entrepris.

Il est compréhensible, que vous n’avez pas envie de faire une coloscopie, mais il serait judicieux de parler de vos symptômes à votre médecin afin qu’il puisse vous conseiller, aussi en ce qui concerne un éventuel risque familial.
Dans la brochure de la ligue suisse contre le cancer
Non au cancer de l’intestin? vous trouvez beaucoup d’informations intéressantes et utiles, et si vous remplissez le questionnaire, vous pouvez vous-même évaluer votre propre risque de cancer du colon.
J’espère que la raison de vos symptômes pourra être trouvée et ainsi traitée, sans que vous deviez faire une coloscopie.



Question de Theres:
Bonjour. Ma mère va subir une opération de l’intestin ces prochains jours. D’après ce que j’ai compris, on va lui enlever un bout du côlon. Quelles conséquences cela aura-t-il au niveau de son alimentation? Ma mère pourra-t-elle se nourrir normalement ou devra-t-elle modifier ses habitudes alimentaires? Merci beaucoup, Theres

Réponse de Kerstin Zuk:
Bonjour Theres,
Votre mère va se faire opérer de l’intestin et vous êtes inquiète qu’elle ne puisse plus se nourrir comme avant.
Le côlon constitue la partie terminale de l’intestin. C’est là que les selles sont épaissies. Après l’opération, il peut arriver que celles-ci deviennent plus liquides.
En principe, on privilégie une alimentation saine et équilibrée après une opération de l’intestin. Il est conseillé de tenir un journal de ses repas afin de déceler d’éventuelles intolérances personnelles L’alimentation joue un rôle fondamental au cours des premières semaines après l’opération et jusqu’au moment où les selles retrouvent la consistance souhaitée. Le personnel soignant donnera très certainement toutes les informations nécessaires à votre mère. Au début, la consommation de féculents (riz, pain, zwieback, pâtes, pommes de terre, etc.) peut contribuer à régulariser l’activité intestinale. Il est important de veiller à un apport de liquide suffisant (2 à 3 litres par jour). Les premiers temps, mieux vaut éviter les mets très gras et les aliments qui provoquent des ballonnements. Par la suite, lorsque la digestion et les selles seront redevenues normales, votre mère pourra se nourrir comme elle en a habitude. A noter que les fibres alimentaires assument une fonction importante; elles facilitent et accélèrent en effet le passage des selles dans le gros intestin.
Vous trouverez de précieuses informations sur l’alimentation après une opération de l’intestin dans les brochures de la Ligue suisse contre le cancer
La colostomie (page 23) et Une alimentation équilibrée favorise la santé.

Tous mes vœux à votre mère pour son opération!


Question de JT:
En novembre 2009, j’ai appris que j’avais un cancer de l’intestin au stade T2. Après cinq semaines de chimiothérapie et de radiothérapie, j’ai subi une opération, suivie d’un nouveau cycle de chimiothérapie de quatre semaines. Le pronostic était très bon et j’ai bien récupéré. Aujourd’hui, je mène une vie quasi normale, mais j’ai malheureusement perdu 40% de mon énergie et de ma condition physique. Je pense que cela est dû au fait que mon organisme a besoin de plus de temps pour se remettre complètement que mon intestin. Je me demande si je devrais prendre des compléments alimentaires pour renforcer mon système immunitaire. Pourriez-vous me recommander un professionnel doté d’une solide expérience dans ce genre de questions?

Réponse de Kerstin Zuk:
Bonjour JT,
Je suis heureuse que vous ayez bien récupéré de votre cancer de l’intestin et que vous ayez retrouvé une vie quasi normale. Malheureusement, un grand nombre de patients sont confrontés au même problème que vous: ils se sentent fatigués et sans énergie alors que la maladie est derrière eux.
Vous souhaitez savoir si vous devriez prendre des compléments alimentaires pour renforcer votre système immunitaire.
En l’absence de problèmes médicaux, il n’est pas nécessaire de prendre des compléments alimentaires pour renforcer les défenses de l’organisme si vous pouvez de nouveau vous alimenter normalement. Privilégiez une alimentation équilibrée avec beaucoup de fruits et de légumes; ceux-ci contiennent une quantité de vitamines et de sels minéraux, de même que des fibres et des substances végétales secondaires importantes dont les compléments alimentaires sont souvent entièrement ou partiellement dépourvus.
Vous trouverez de nombreux conseils et informations utiles sur
le site de la Ligue suisse contre le cancer dans les pages consacrées à une alimentation saine, ainsi que dans le dépliant Mangez-vous beaucoup de fruits et de légumes?

Si vous souhaitez discuter de votre alimentation avec un professionnel, prenez rendez-vous chez une diététicienne ou un diététicien, qui analysera très précisément votre alimentation avec vous et vous proposera des changements le cas échéant. Vous trouverez des adresses de spécialistes auprès de l’Association suisse des diététicien-ne-s diplômé-e-s ou de la Société suisse de nutrition.

L’activité physique, à raison de 30 minutes par jour, améliore le bien-être et la condition physique. Essayez également d’avoir un poids stable et/ou d’éviter les kilos superflus.

Avez-vous signalé votre manque d’énergie à votre médecin? Il serait également bon d’en discuter avec lui, car des raisons d’ordre médical ou psychique peuvent parfois être à l’origine de la fatigue.



Question de Robert:
Bonjour,
J’ai été opéré de l’intestin il y a cinq mois et demi. Avant l’opération, j’étais très sportif: je faisais une séance de musculation et deux de jogging chaque semaine. Pensez-vous que je peux reprendre ces activités comme avant ou cela entraînerait-il des risques pour ma santé? Salutations, Robert.

Réponse de Sonja Kaiser:
Bonjour Robert,
Vous avez subi une opération de l’intestin il y a cinq mois et demi. Je suppose que vous avez bien récupéré depuis et que vous n’avez plus de limitations physiques.
Un entraînement ciblé est tout à fait judicieux et recommandé pour rétablir votre résistance générale. Des exercices spécifiques associés à une activité sportive sont bénéfiques pour la santé; ils permettent d’éliminer la fatigue, de reprendre confiance en son corps et d’améliorer la qualité de vie.
Avant de reprendre votre entraînement, discutez-en avec votre médecin. En l’absence de contre-indications médicales à un entraînement de renforcement musculaire et de condition physique, vous pouvez recommencer progressivement vos exercices, de préférence sous la direction d’un physiothérapeute, d’un thérapeute sportif ou d’un entraîneur spécialement formé dans le domaine du sport chez les personnes atteintes de cancer, afin d’améliorer votre endurance, votre souplesse et votre force. Il est essentiel d’augmenter l’effort très graduellement et de ne pas vous surmener.
Vous trouverez de nombreux conseils et informations utiles dans la brochure de la Ligue suisse contre le cancer
Activité physique et cancer
Je vous souhaite beaucoup de plaisir et de succès dans vos activités sportives.

Remarque:
La Ligue zurichoise contre le cancer propose, en collaboration avec différents partenaires, un service de conseil et d’information gratuit à Zurich sur le thème «Mouvement et sport pendant et après un cancer» avec Sonja Kaiser comme interlocutrice.


Question de Karin:
Mon mari a terminé sa chimiothérapie en janvier dernier. Pendant combien de temps devons-nous utiliser un moyen de contraception? Nous aimerions encore un troisième enfant. Merci beaucoup de votre réponse! Karin

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Karin,
La chimiothérapie peut endommager les cellules sexuelles chez l’homme comme chez la femme. Les spermatozoïdes se renouvellent toutefois régulièrement. Avec le temps, les cellules reproductrices endommagées par la chimiothérapie meurent tandis que de nouveaux spermatozoïdes sains se forment. L’examen des spermatozoïdes au microscope permet de contrôler leur mobilité. D’après les spécialistes, des spermatozoïdes dotés d’une bonne mobilité sont en mesure de féconder l’ovule et ne contiennent plus d’information génétique modifiée. Suivant les médicaments utilisés, il faut compter plus ou moins longtemps jusqu’à ce que les spermatozoïdes redeviennent complètement opérationnels. Les spécialistes conseillent d’attendre 1 à 2 ans. Le médecin qui traite votre mari connaît les médicaments qu’il prend et pourra très certainement vous conseiller plus en détail.



Question d’Annette:
Depuis que j’ai été anorexique durant mon adolescence il y a une trentaine d’années, je souffre de constipation chronique et de ballonnements. Des tests de laboratoire ont montré que j’ai une flore intestinale normale. J’ai tout essayé pour stimuler l’intestin, mais à part la relaxation pendant les vacances, je n’ai rien trouvé de vraiment efficace à long terme. Des examens réalisés à la suite d’une fatigue extrême il y a onze ans ont révélé une faiblesse hépatique et une forte accumulation de toxines. A la suite de cela, j’ai fait une cure pour détoxifier l’organisme. Cela n’a pas apporté d’amélioration durable au niveau des intestins. Depuis, je consomme quotidiennement 4 à 5 portions de légumes/fruits, je bois 2 à 3 litres d’eau et je ne mange que de la viande maigre. Je fais de l’exercice 1 x 2 h et 2 à 3 x 30 minutes chaque semaine et j’évite le stress. Malgré cela, je n’ai pas constaté d’amélioration. Je crains que ce problème de constipation ne favorise l’apparition d’un cancer de l’intestin. Est-ce que j’ai un risque de cancer accru? Que pourrais-je faire de plus pour me protéger?

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Annette,
Vous avez constaté que votre intestin réagit bien à la relaxation pendant les vacances. Pensez-vous qu’il vous serait possible d’intégrer des moments de détente dans votre vie de tous les jours? Pourriez-vous vous imaginer commencer et terminer la journée par des exercices de relaxation? La relaxation musculaire progressive selon Edmund Jacobson est une possibilité; vous en trouverez une description sur Internet. Mais vous pouvez également vous détendre avec des exercices de respiration et de visualisation, du yoga, du training autogène, etc.

La constipation chronique n’est pas un symptôme justifiant des examens médicaux pour dépister un éventuel cancer de l’intestin. Le fait que les aliments ne restent pas trop longtemps en contact avec la muqueuse intestinale est bien sûr un avantage; cela permet d’éliminer d’éventuelles substances toxiques cachées avant qu’elles ne soient absorbées. Mais en principe, la constipation chronique n’augmente pas le risque de cancer de l’intestin.



Question de Kseniya:
Bonjour!
Même si je ne souffre pas d’un cancer, j’aimerais que mon mari et moi fassions un contrôle. J’aimerais savoir où on peut effectuer des analyses pour doser les marqueurs tumoraux. Ces analyses sont-elles valables pour tout le corps ou faut-il procéder à des examens séparés pour la tête, l’abdomen, etc.?
Merci de votre réponse!

Réponse du Dr Reto Guetg:
Bonjour Kseniya,
A ce jour, il n’existe pas d’analyses basées sur les marqueurs tumoraux pour diagnostiquer un cancer de l’intestin ou un cancer en général. Les marqueurs tumoraux sont des substances produites par l’organisme. Ce sont des glycoprotéines, c’est-à-dire des molécules constituées de protéines et de glucides (sucres), que l’on peut mesurer dans le sang ou dans d’autres liquides corporels. La plupart sont utilisés pour surveiller l’évolution d’une maladie cancéreuse.
Le seul marqueur tumoral que l’on utilise à des fins de dépistage est l’antigène spécifique de la prostate (PSA) chez l’homme à partir de 50 ans.

Vous trouverez pour vous et votre mari des informations pour réduire votre risque de cancer dans la brochure
Mobilisez-vous, réduisez votre risque de cancer. Les examens de dépistage à faire régulièrement y sont détaillés à partir de la page 21.

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