2015 - cancer de l'intestin

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2015 - cancer de l'intestin

Messagepar admin » mar. 3 mars 2015 14:28

Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question:
Mon père s’est fait opérer récemment d’une tumeur maligne du gros intestin. Est-ce que nous, ses enfants, avons un risque accru de développer cette maladie? Devrions-nous nous soumettre à des examens à titre préventif?

Réponse de l’expert:
Le cancer d’un membre de la famille représente une difficile épreuve pour les proches qui, de plus, craignent souvent de développer eux-mêmes la maladie. Qu’en est-il de votre risque ? Chez les parents au premier degré – père, mère, frère(s), sœur(s) ou enfants –, le risque de cancer du gros intestin est effectivement majoré. Compte tenu de vos antécédents familiaux, il est recommandé que vous et vos frères et sœurs vous soumettiez à une coloscopie. De manière générale, les spécialistes recommandent une première coloscopie vers l’âge de 50 ans afin de déceler d’éventuels stades précurseurs du cancer de l’intestin (polypes). Le Département fédéral de l’intérieur a élargi le catalogue des examens de dépistage à charge de l’assurance-maladie obligatoire au cancer de l’intestin ; depuis le 1er juillet 2013, la coloscopie est remboursée par les caisses-maladie dans le cadre de l’assurance de base pour les personnes de 50 à 69 ans.
Vous devriez effectuer un contrôle médical – la coloscopie en fait partie – lorsque votre âge sera d’une dizaine d’années inférieur à celui du membre de votre famille au moment où la maladie s’est déclarée chez lui. Si un cancer de l’intestin a été diagnostiqué avant l’âge de 45 ans chez un membre de la famille, ses proches devraient donc se soumettre à un dépistage à partir de 30 à 35 ans.
Cet examen permet de déceler un éventuel cancer de l’intestin à un stade précoce, ce qui facilite le traitement et peut améliorer sensiblement le pronostic.
Conseils et informations
: www.liguecancer.ch/cancerintestin


Question:
Dans ma famille, plusieurs personnes ont eu un cancer de l’intestin. A quoi cela tient-il ? A l’alimentation, à l’environnement, au stress? En dehors des examens de dépistage recommandés, que puis-je faire pour me protéger de la maladie ?

Réponse de l’expert:
Chaque année en Suisse, plus de 4000 personnes se voient diagnostiquer un cancer colorectal. Dans certains cas, des familles entières sont effectivement touchées. Dans ces formes de cancer héréditaires, le père ou la mère, les frères, les sœurs et même les petits-enfants ont des tumeurs. Celles-ci sont souvent liées à une grave anomalie empêchant l’organisme d’éliminer les cellules cancéreuses. Par chance, ces cas sont très rares.
Des facteurs génétiques jouent également un rôle dans environ 10 % des autres cas où il n’y a pas cette grave anomalie. Le risque de cancer de l’intestin est surtout accru lorsque des parents au premier degré ont développé la maladie à un jeune âge, c’est-à-dire avant 60 ans. Des modifications génétiques au niveau de la muqueuse intestinale pourraient être à l’origine de ce phénomène, mais les mécanismes exacts n’ont pas encore été complètement élucidés.
Une occurrence élevée de cancers dans la parenté plus éloignée n’est pas forcément liée à une cause génétique ; elle peut être le fruit du hasard, les tumeurs pouvant survenir à la suite de mutations indépendantes les unes des autres dans les cellules de l’organisme. Certains facteurs environnementaux peuvent également jouer un rôle, car les personnes d’une même famille ont souvent un mode de vie similaire.
Une bonne hygiène de vie permet de réduire le risque de cancer de l’intestin. Un mode de vie sain inclut les mesures suivantes:

• Ne pas fumer; c’est là un facteur essentiel.
• Bouger beaucoup.
Chez l’adulte, on recommande la pratique d’une activité physique ou sportive d’intensité moyenne pendant au moins deux heures et demie par semaine, ou une activité physique d’intensité élevée pendant une heure et quart. Une activité d’intensité moyenne entraîne un léger essoufflement (vélo, jardinage), alors qu’une activité d’intensité élevée accélère la respiration tout en faisant transpirer (jogging, entraînement en salle de fitness).
• Manger des fruits et des légumes, de préférence cinq fois par jour, consommer peu de viande rouge, préférer les aliments naturels aux produits transformés.
• Éviter la surcharge pondérale.
• Consommer le moins d’alcool possible.

Information sur les facteurs de risque:

http://www.liguecancer.ch/fr/prevention ... _de_risque_/

Recommandations concernant l’activité physique:
http://www.liguecancer.ch/fr/prevention ... _beaucoup/

Recommandations de la Ligue contre le cancer concernant la consommation d’alcool:
http://www.liguecancer.ch/fr/prevention_/alcool/


Le professeur Dr. méd. Urs Marbet, spécialiste du cancer du côlon, de l'hôpital cantonal de Uri, répond à vos questions:

Questions de louisevano:
1re question:
bonjour j aimerai savoir si les polypes peuvent ils se transformer en cancer sur 5 ans.
2e question:
J ai subi en 2009 une coloscopie on m a retiré un polype benin! je dois en repasser une bientot ! j aimerai savoir combien de temps mets un polype pour se transformer en cancer merci

Réponse du Prof. Marbet:
Chère louisevano,
Les polypes intestinaux susceptibles de devenir cancéreux sont les adénomateux ou adénomes. Un grand nombre d’entre eux ne le deviennent jamais, surtout s’ils sont de petite taille. On estime qu’il s’écoule une dizaine d’années avant qu’un adénome bénin ne dégénère en tumeur maligne. Mais cela peut aller plus vite pour certains types d’adénomes: il s’agit surtout des adénomes sessiles ou plans, qui siègent principalement dans le côlon droit. D’après les connaissances actuelles, ceux-ci peuvent devenir malins après quelques années déjà, en particulier s’il y en a plusieurs à différents endroits. On suppose que ce processus est lié à un dysfonctionnement des mécanismes d’autocontrôle des gènes.
Un autre problème s’ajoute à cela lorsque des polypes ont été découverts et éliminés chez un patient. Les personnes touchées présentent plus souvent que la moyenne d’autres petits polypes parfois indécelables à la coloscopie. Pour cette raison, dans ces cas-là, on recommande un nouveau contrôle après cinq ans ou même trois ans déjà. Si les recommandations ne sont pas les mêmes pour tout le monde, c’est parce que les risques varient d’un individu à l’autre. Lorsqu’une personne a des polypes de très grande taille ou un grand nombre de polypes, ou encore des polypes qui, du point de vue histologique, font partie d’un groupe un peu plus à risque, on recommande de procéder à des contrôles plus rapprochés que si on n’a découvert qu’un ou deux petits polypes. La Société suisse de gastroentérologie a formulé des recommandations pour la surveillance après polypectomie que les médecins peuvent consulter sur Internet
www.sggssg.ch.


Question de Denis:
En Suisse et à l’étranger, de quels nouveaux médicaments dispose-t-on dans le domaine de l’immunothérapie pour soigner le cancer de l’intestin ? Lesquels en sont encore au stade de l’étude clinique ?

Réponse du Prof. Marbet:
Je ne suis pas sûr de ce que vous entendez par « immunothérapie ». Peut-être voulez-vous savoir si la stimulation des défenses naturelles de l’organisme peut se révéler efficace. A ma connaissance, on ne dispose malheureusement pas de données qui démontrent qu’une simple stimulation immunitaire pourrait combattre avec succès un cancer de l’intestin, comme c’est le cas pour certaines leucémies ou pour le mélanome.
En Suisse, nous suivons les directives internationales relatives au traitement du carcinome colorectal. Au stade avancé du cancer de l’intestin, on administre une thérapie à base d’anticorps qui agit sur la croissance des cellules ou la formation de vaisseaux sanguins par la tumeur. Les anticorps monoclonaux les plus utilisés lors d’un cancer colorectal métastatique sont :
- le cetuximab (Erbitux®) ;
- le bevacizumab (Avastin®) ;
- le panitumumab (Vectibix®).

Pour le moment, il n’y a pas, à ma connaissance, d’études ouvertes aux patients dans le domaine des tumeurs gastro-intestinales.



Question d’Italiano:
Monsieur le Professeur,
Sur la base des recherches que j’ai menées en autodidacte, je peux affirmer avec une certitude absolue qu’il est nécessaire d’AUGMENTER la pO2 artérielle mesurable au moyen d’une gazométrie artérielle pour obtenir la rémission de n’importe quel cancer. En augmentant la pO2, on obtient un taux plus élevé d’oxygène PARAMAGNETIQUE dissous qui produit de l’énergie électrochimique dans le sang. L’augmentation constante du taux d’oxygène paramagnétique dans le sang active l’automatisme qui provoque la REGENERATION CELLULAIRE, ce qui entraîne une rémission complète.
Les traitements suivants permettent d’augmenter la pO2 artérielle : (1) une activité physique aérobie constante, (2) l’oxygénothérapie hyperbare, (3) la ventilation en pression positive continue (CPAP). Monsieur le Professeur, vérifiez l’importance de ces quelques lignes : il suffit de contrôler la pO2 artérielle des patients ; chez toutes les personnes touchées, la pO2 artérielle est largement inférieure à la normale.
Meilleures salutations, P. F.

Réponse du Prof. Marbet:
Cher Italiano,
Vous abordez l’emploi de l’oxygénothérapie dans le traitement du cancer, une thèse intéressante qui suscite depuis longtemps des discussions. Malheureusement, l’efficacité de cette thérapie n’a pas suffisamment été démontrée sur le plan scientifique à ce jour, de sorte que ce traitement ne saurait, à mon avis, être recommandé en dehors d’études.



Question d’ELO:
Mon beau-frère a malheureusement un cancer de l’intestin. Les comprimés qu’il doit prendre provoquent des douleurs dans les mains et les pieds. Comment y remédier ?

Réponse du Prof. Marbet:
Bonjour ELO,
Votre beau-frère souffre sans doute du syndrome main-pied (érythrodysesthésie palmo-plantaire, EPP), un effet indésirable fréquent des agents chimiothérapeutiques.
Le traitement du syndrome main-pied comporte les mesures ci-après :
- diminution de la dose ou arrêt temporaire de la chimiothérapie à l’origine des troubles, d’entente avec l’oncologue traitant ;
- prise de pyridoxine (vitamine B6) pour une courte période sur prescription médicale (efficacité non garantie) ;
- traitement local avec une crème hydratante et des corticostéroïdes forts ;
- bains froids en évitant de frotter vigoureusement la peau.

Mesures que votre beau-frère peut prendre de lui-même :
- Eviter les chaussures étroites et les vêtements ajustés, les chaussettes et les gants serrés ;
- Ne pas porter de vêtements au tissu rêche ;
- Dans la mesure du possible, ne pas porter de bagues ;
- Des gants et des chaussettes en coton ou des chaussures à semelles absorbant les chocs peuvent éviter les blessures ;
- Ne pas soulever ou porter de choses lourdes ;
- Eviter le contact avec le produit vaisselle et les produits d’entretien ménager ; si ce n’est pas possible, porter des gants en caoutchouc ;
- Eviter l’eau bouillante, la vapeur et les bains de soleil prolongés ;
- Ne pas ouvrir de bouteilles à capsule les mains nues ;
- S’asseoir / se coucher sur des surfaces rembourrées ;
- Surélever les jambes le plus souvent possible ;
- Eviter les activités qui font beaucoup transpirer et les longues promenades ;
- Renoncer aux activités qui exercent une contrainte mécanique élevée au niveau des mains ;
- Ne pas frotter la peau vigoureusement ;
- Ne pas sécher la peau en la frottant, mais en la tamponnant ;
- Ne pas utiliser de produits de soins qui contiennent des huiles essentielles ou des parfums ;
- Hydrater les mains et les pieds avec une crème contenant de la vaseline ou une lotion à la lanoline.



Question de Rolf:
Je fume une dizaine de cigarettes par jour depuis 33 ans. Je sais que ce n’est pas bon pour mes poumons, mais est-ce que la nicotine augmente aussi mon risque de cancer de l’intestin ? Dans ma famille, par chance, personne n’a de cancer. J’ai 49 ans et je me demande si je devrais me soumettre à une coloscopie. Merci de votre réponse !

Réponse du Prof. Marbet:
Le tabagisme est clairement un facteur de risque du cancer de l’intestin. Une bonne hygiène de vie permet de réduire le risque de développer la maladie. Ne pas fumer en fait partie. La consommation de tabac est le principal facteur de risque du cancer de l’intestin que la personne peut influencer. Les conseillères de la Ligne stop-tabac , au 0848 000 181, vous conseilleront et vos soutiendront avec tact et compétence pour bien négocier le sevrage tabagique.
De manière générale, le risque de cancer de l’intestin augmente à partir de 50 ans. Il est donc conseillé d’aborder la question du dépistage avec votre médecin ou de prendre rendez-vous chez un gastro-entérologue (spécialiste de l’estomac et de l’intestin) pour une coloscopie dès cet âge-là.
La coloscopie permet de détecter avec une très grande fiabilité des polypes (excroissances bénignes de la muqueuse intestinale) et des tumeurs de petite taille. Les polypes peuvent être éliminés directement au cours de l’examen, ce qui évite qu’ils ne se transforment en cancer. La coloscopie est en principe indolore : si le patient le souhaite, on peut lui administrer un tranquillisant. Seule la procédure de nettoyage du côlon à faire la veille est généralement perçue comme désagréable.
Au 0800 11 88 11, les conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer vous expliqueront en détail volontiers le déroulement de l’examen ou d’autres mesures préventives. Vous trouverez également des informations sur le thème du dépistage du cancer de l’intestin sur
cette page .
L’assurance de base prend en charge les coûts du dépistage du cancer de l’intestin pour les personnes de 50 à 69 ans ; elle rembourse un test de sang occulte dans les selles tous les deux ans ou une coloscopie tous les dix ans. Les examens ne sont toutefois pas exemptés de la franchise.

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