2013 - Cancer du poumon

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Le Professeur Adrian Ochsenbein, de l’hôpital de l’Ile à Berne, spécialiste du cancer du poumon, répond à vos questions:


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.


Question de Diane
Bonjour,
Pour Mon dossier de fin d'année je souhaite parler d'un nez électronique qui permettrait de détecter facilement un certain nombre de cancer, notamment le cancer des poumons et de la prostate. Avez-vous entendu parler de ce "nez". Si oui croyez-vous à cet appareil? Pensez-vous que cela Pourrraisrévolutionner la détection des cancer et ainsi sauver des vies?

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour,

Merci pour votre très intéressante question.

J’ai déjà entendu parler de chiens renifleurs de cancers. Ceci a donné des idées à des chercheurs scientifiques. Ils sont en train de développer un appareil pour détecter certains cancers. Actuellement la recherche en est à la phase expérimentale de cet appareil qui analyse l’haleine.

Le principe : détecter par chromatographie (méthode physico-chimique pour séparer des éléments d’un échantillon) certains composés organiques volatils (VOC) contenus dans l’haleine. En effet, la production de VOC de patients atteints d’un cancer est différente des personnes « saines », d’où l’idée de détecter la présence de cancer par l’analyse de l’haleine.

Comme la validité prédictive du test de l’haleine pour détecter des VOC est trop faible, la méthode doit encore être affinée. La valeur prédictive d’un test repose sur sa sensibilité (proportion de malades détectés dans un groupe de personnes atteintes), sa spécificité (proportion de personnes non-atteintes détectées parmi un groupe de personnes saines) et la prévalence (fréquence) de la maladie dans une population donnée. Grâce à ces paramètres et des calculs compliqués la valeur prédictive d’un test peut être définie.

Il faut donc encore attendre quelques années avant que ce nez électronique soit peut-être opérationnel.


Question de Liechti
Bonjour Monsieur,
Mon papa a une tumeur au poumon gauche. Il doit subir 2 voir 3 séances de chimio avant une opération. Il a eu sa première chimio jeudi passé et depuis il a un hoquet persistant. Comment faire pour que cela s'arrête?

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour Liechti,
Votre papa souffre d’un hoquet persistant (dure plus de 48 heures) suite à une chimiothérapie.
Il existe des causes nombreuses et diverses au hoquet. Mais, selon la Société américaine du cancer, 30 % des patients souffrent du hoquet comme effet secondaire de la chimiothérapie. Il est difficile de déterminer exactement quels médicaments peuvent en être responsables. Les corticostéroïdes, qu'on emploie souvent pour prévenir la nausée et les vomissements causent le hoquet.
Pour dormir, respirer, boire et manger et pour toutes les activités impliquant la bouche ou la respiration le hoquet est très handicapant. A long terme il entraîne des insomnies, des troubles respiratoires, des troubles alimentaires et une déshydratation qui provoquent un épuisement et un affaiblissement considérable.
La manœuvre dite « de Van Wijlick » fonctionne dans 90% des cas de hoquet. Elle consiste à bomber la poitrine et rapprocher les omoplates en reculant les épaules le plus en arrière possible pendant plusieurs secondes (selon la fréquence du hoquet).
Certains remèdes maison pourraient aussi aider à soulager le hoquet, je vous en mets quelques uns :
- respirer lentement et profondément dans un sac en papier
- boire lentement un verre d'eau fraîche : y ajouter 1 à 2 c. à thé de sucre si l'on veut
- retenir son souffle pendant un court laps de temps
- frotter doucement le palais avec un coton tige d'avant en arrière
- avaler du sucre trempé dans du citron ou du vinaigre
Il existe aussi une sucette anti-hoquet à base de sucre et de vinaigre de cidre. Ces ingrédients mélangés déclenchent un signal qui sur-stimule les nerfs et annulent le message du hoquet. Demandez à un service d’oncologie d’un hôpital universitaire s’ils en ont, le cas échéant où vous en procurer.
Sinon les médicaments comme les anticonvulsivants, les relaxants musculaire, les antidépresseurs ou les plantes médicinales comme l’aneth odorant (calmant), l’anis vert (antidépresseur) ou l’estragon (relaxant musculaire) peuvent aider.
Si la méthode « Van Wijlick » et consorts ne donnent pas le résultat escompté, la consultation d'un médecin est nécessaire.
Bon courage et tous mes vœux de rétablissement à votre papa.


Question de la famille Gerber
Bonjour,
Mon mari fume depuis longtemps et nous craignons, mes enfants et moi, qu’il ne développe un cancer du poumon, car on lit régulièrement que le tabagisme peut provoquer le cancer. La cigarette électronique serait-elle moins dangereuse pour sa santé ? Une de nos connaissances est passée à l’e-cigarette et prétend qu’elle est nettement moins nocive que la cigarette classique. Est-ce vrai ? Cordiales salutations,
Fam. Gerber

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Les études réalisées à ce jour permettent de supposer que la cigarette électronique est moins nocive que la cigarette traditionnelle.

95 % des cigarettes électroniques contiennent de la nicotine. Si votre mari souhaite s’affranchir de sa dépendance à la nicotine, passer à l’e-cigarette ne constitue donc pas une solution judicieuse à long terme. Pour un sevrage tabagique, il serait plus efficace qu’il soit suivi par les conseillères de la ligne stop-tabac, au 0848 000 181
Si votre mari se satisfait d’une réduction des atteintes à la santé encore difficile à quantifier pour l’instant, la cigarette électronique peut être une solution.