2016 - Cancer du poumon

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2016 - Cancer du poumon

Messagepar admin » mar. 1 nov. 2016 12:19

Le Professeur Adrian Ochsenbein, de l’hôpital de l’Ile à Berne, spécialiste du cancer du poumon, répond à vos questions:


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question de Rellek:
Bonjour.
Agée de 73 ans, ma mère a un cancer du poumon, qui a été découvert par hasard lors d’un examen. Pour l’heure, elle ne ressent aucune douleur et ne présente aucun symptôme. Ma mère est en bonne forme physique. Mais le carcinome pulmonaire à petites cellules est bel et bien là. Il n’a pas encore formé de métastases visibles. Trois tumeurs sont logées dans un poumon, dont la plus importante mesure env. 2,5 cm. Le médecin vient de lui prescrire une radiothérapie pour réduire la taille des tumeurs, sans chimiothérapie. Celle-ci serait nécessaire seulement lors de l’apparition de douleurs, dans le cadre d’un traitement palliatif. La chimiothérapie ne présente-t-elle aucune utilité avant? Ou bien est-ce parce qu’elle altérerait profondément la qualité de vie de ma mère? La guérison n’est-elle plus envisageable? Est-ce vraiment le cas pour les cancers à petites cellules ? Merci d’avance pour votre réponse.

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour Rellek.
Votre mère souffre d’un carcinome pulmonaire à petites cellules, qui semble avoir été diagnostiqué à un stade précoce. Le médecin traitant a proposé uniquement une radiothérapie. Vous vous demandez maintenant si l’espoir de guérison est inexistant pour votre mère et pourquoi une chimiothérapie n’a pas été suggérée.
Sans connaître le détail des faits, il est difficile de s’exprimer au sujet de la thérapie proposée à votre mère. D’une manière générale, on peut dire que la chimiothérapie représente le traitement standard d’un carcinome pulmonaire à petites cellules et qu’à un stade précoce, elle est habituellement associée à une radiothérapie. Diagnostiqué à un stade précoce, le cancer peut dans certains cas être guéri.
N’hésitez pas à discuter de la marche à suivre avec votre mère. Avec son consentement, vous pourrez vous tourner vers l’oncologue traitant, qui connaît les antécédents de votre mère et qui pourra vous expliquer pourquoi il a proposé une radiothérapie seule.
Votre mère a également la possibilité de demander un second avis médical, p. ex. auprès d’un hôpital universitaire.



Question de Momo:
Bonjour Monsieur Ochsenbein,
Je travaille dans une menuiserie depuis 13 ans et je suis beaucoup en contact avec la poussière de bois, les adhésifs, etc., et je ne porte pas toujours un masque de protection. Je me demande si un examen de dépistage est recommandé dans mon cas et quel en serait le coût approximatif.
Meilleures salutations
Momo

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour Momo,
Vous travaillez dans une menuiserie et de par votre activité, vous êtes exposé à différentes substances. Vous entrez notamment en contact avec des particules de poussière de différentes essences de bois et de taille variable. Vous manipulez également des adhésifs. En principe, le port d’un masque de protection constitue une solution appropriée pour éviter que des particules ne pénètrent dans les voies respiratoires. Mais selon vos dires, ce n’est pas systématiquement le cas dans votre quotidien professionnel. Les examens de dépistage réalisés dans des cabinets de médecine générale sont recommandés dès l’apparition de symptômes, affectant en particulier les voies respiratoires.
Pour l’heure, les examens de dépistage du cancer du poumon ne sont pas proposés en Suisse. Toutefois, n’hésitez pas à parler de votre situation à votre médecin généraliste en vue d’engager des mesures le cas échéant.

Pour des informations détaillées sur les particules fines et les mesures de prévention, j’aimerais attirer votre attention sur quelques informations fournies par la Suva.
La Suva propose en effet
une feuille d’information consacrée à la pollution de l’air et aux particules fines.

Trois facteurs entrent en ligne de compte pour choisir un demi-masque de protection respiratoire et un filtre adaptés: le type de poussière, la concentration dans l’air sur le lieu de travail et les valeurs limites d’exposition définies par la Suva pour la concentration de substances nocives dans l’air. La Suva a élaboré
un feuillet d’information à ce sujet.
Vous pouvez consulter la prise de position de la Suva quant à la prévention en médecine du travail en cliquant sur ce
lien.


Question de Gipsy:
Bonjour. Après de nombreuses analyses, radios et scanners, on m'a diagnostiqué en mars dernier un cancer du poumon. Suite à cela, on m'a prescrit une chimio et une radiothérapie. J'ai effectué 33 séances de radiothérapie et 2 cycles de chimio! A l'issue des derniers traitements, on a constaté une réduction de près de 50% de la tumeur cancéreuse. Le test pulmonaire qui a suivi a révélé d'excellents résultats compte tenu de mon âge – c'est ce qu'a affirmé l'oncologue. On me conseille à présent une intervention chirurgicale pour retirer au moins la moitié du poumon droit! Je dois naturellement ajouter que l'établissement dans lequel je suis suivie est l'hôpital universitaire de Chulalongkorn, situé à Bangkok où je vis depuis 33 ans! Ma question est la suivante: une opération de ce type présente-t-elle un gros risque à mon âge (68 ans)? L'intervention est-elle réellement nécessaire? PS: pour l'instant, aucune métastase décelée dans d'autres organes! Sincères salutations, Gipsy

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour Gipsy,
Merci pour votre question. Vous avez suivi deux traitements (chimiothérapie et radiothérapie), auxquels votre corps a réagi positivement. Les médecins de l'hôpital universitaire de Bangkok souhaitent à présent procéder à une intervention chirurgicale. Compte tenu de la réussite des thérapies précédentes, vous vous demandez si cette opération est vraiment nécessaire et si elle ne pourrait pas présenter un risque du fait de votre âge. Il est difficile de répondre à la question du risque lié à l'âge sans connaître votre état de santé général ou la présence d'autres pathologies éventuelles. Si vous êtes en bonne condition physique, votre âge seul ne constitue pas une contre-indication pour cette opération.
L'intervention chirurgicale peut s'avérer la méthode la plus efficace pour certains types de cancers du poumon préalablement traités par une chimiothérapie appelée chimiothérapie néoadjuvante. Dans d'autres cas, après une radiothérapie à visée curative (traitement en intention de guérir), l'opération peut, à l'inverse, être contre-indiquée. L'intervention chirurgicale peut en revanche être une possibilité de traitement curatif dans le cas de tumeurs de stade localement avancé, sans métastases détectées. Je vous fais ici une réponse d'ordre très général. Souhaitez-vous obtenir un deuxième avis médical émanant d'un hôpital universitaire de Suisse? Vous pouvez alors vous adresser à l'Hôpital de l'Ile (Inselspital) de Berne, ou à tout autre hôpital universitaire. Les collaboratrices de la
«Ligne InfoCancer» vous fourniront volontiers toutes les coordonnées qui vous intéressent.


Question de khairi:
Depuis 2015 environ, plusieurs médecins en Suisse m'ont dit que j'avais l'IBF.… Depuis à peu près avril 2016, ils me parlent d'une petite tumeur cancéreuse dans le poumon droit.… 2 x 2,5 cm… Alors, qu’ai-je au juste? Cancer, IBF et rhumatismes et éventuellement aussi BPCO… Merci et à bientôt. khairi

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour khairi,
Si je comprends bien votre message, vous vous êtes adressé depuis 2015 à différents médecins pour traitement ou consultation. Vous ne savez toujours pas à ce jour de quelle pathologie vous souffrez exactement. Vous avez un peu de mal à supporter cette incertitude.
Vous parlez d'IBF…. Voulez-vous en réalité parler de la fibrose pulmonaire idiopathique (IPF)? La présence d'une IPF peut compliquer l'établissement du diagnostic. Dans le cadre de cette maladie, le poumon forme des cicatrices et les fonctions pulmonaires se trouvent fortement entravées.
Essayez d'en parler à l'équipe médicale qui vous suit. Votre premier interlocuteur peut très bien être ici votre médecin de famille. Il reçoit en effet tous les rapports et documents émis par les différents médecins que vous avez vus.



Question de Hope46:
Ma femme souffre d'un cancer de la vessie incurable, lequel a commencé à former des métastases sur le poumon et le foie. Les chimiothérapies avec Gemzar avaient donné au départ des résultats encourageants mais qui ne se sont malheureusement pas confirmés sur le long terme. Le passage à l'immunothérapie n'a rien donné non plus. Ma femme n'a ensuite pas supporté le retour à la chimiothérapie avec Javlor. A l'heure actuelle, mon épouse a retrouvé une bonne forme physique et nous souhaitons maintenir aussi longtemps que possible cette qualité de vie. Que me conseillez-vous? Existe-t-il une autre chimiothérapie, facilement supportable et offrant de meilleures chances de succès? Devrions-nous chercher la préservation de notre qualité de vie dans les médecines complémentaires? Homéopathie, phytothérapie, acupuncture?

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour Hope46,
Il est tout à fait réjouissant que votre femme se trouve actuellement en bonne forme physique. Vous souhaitez conserver aussi longtemps que possible cette qualité de vie.

Sans avoir connaissance du dossier médical de votre femme, il m'est impossible de vous faire une suggestion de thérapie. De manière générale, je peux toutefois vous dire qu'il est rarement judicieux d'opter pour une 4ème ligne de traitement mettant en œuvre d'autres cytostatiques. Les chances de réussite des chimiothérapies entamées après d'autres demeurées sans succès sont souvent faibles. Dans le cas concret de votre femme, je vous conseille de vous adresser à l'oncologue qui la suit. Si vous souhaitez obtenir un second avis médical, vous pouvez aussi contacter la Ligne InfoCancer qui vous fournira la liste de tous les Centres des tumeurs avec leur adresse.
Le but de toutes les thérapies entamées à partir de maintenant doit être la préservation de la qualité de vie dans le sens de la médecine palliative. Le rôle que peuvent jouer ici les médecines complémentaires n'est pas très clair.

Les établissements médicaux suivants proposent des consultations pour les patient-e-s atteint-e-s de tumeurs qui s'intéressent aux médecines complémentaires:

Institut de médecine complémentaire de l'université de Berne (IKOM)
Institut de médecine complémentaire et intégrative de l'hôpital universitaire de Zurich (IKI)
Centre de médecine intégrative de l'hôpital cantonal de Saint-Gall


Question d’idieh:
Mon mari (58 ans) s'est vu diagnostiquer fin mai un adénocarcinome de stade 3 avec des métastases au cerveau. Il souffre de paralysies partiellement fortes du côté droit et a eu plusieurs crises d'épilepsie (traitées par Kepra).
En juillet: 10 séances de rayons (sur l'ensemble du cerveau). Les paralysies ont en partie disparu mais il se plaint d'importants maux de tête. Il n'a pas supporté la chimiothérapie.
Mi-septembre, on lui a administré pour la première fois Avastin (perfusion). Suite à cela, il a fait une embolie pulmonaire mais n'avait plus de maux de tête. Il a été possible de réduire les doses de cortisone. Grâce aux anticoagulants, il a pu recevoir une 2ème perfusion d'Avastin.
La semaine dernière, il a eu une forte poussée de fièvre et des douleurs dans la poitrine au niveau des poumons ainsi que dans les hanches, etc... Sur la radio passée à l'hôpital, on a pu voir que la tumeur avait été détruite. Hier, il a reçu sa première perfusion d'Otivo. Cette nuit, il a fait une crise d'épilepsie (bras droit). Je lui ai donné du Temesta. A présent, il dort profondément et transpire beaucoup.
Question: est-ce un effet secondaire d'Optivo? Les effets bénéfiques d'Optivo sur la durée de vie signifient-ils aussi une amélioration de l'état de santé? La destruction de la tumeur est-elle un signe encourageant? A quoi peut-on s'attendre pour la suite? Merci pour votre réponse.

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour idieh
Depuis mai, vous savez que votre mari souffre d'un adénocarcinome de stade 3 au poumon.

Quatre questions principales se posent à vous, auxquelles je vais tenter de répondre sur la base de mes compétences:

1) Les métastases au cerveau sont également susceptibles de provoquer des crises d'épilepsie. Opdivo® (Nivolumab) peut théoriquement accentuer l'inflammation autour des métastases et de ce fait générer une crise d'épilepsie par l'activation du système immunitaire.
2) Opdivo® augmente les chances de survie. Si le patient le tolère bien, Opdivo® peut stopper la progression de la maladie et en réduire ainsi considérablement les symptômes, par exemple les paralysies ou les crises d'épilepsie. Cela permet donc d'envisager une amélioration de l'état de votre mari pour l'avenir.
3) La destruction de la tumeur est naturellement l'objectif visé par toute thérapie anticancéreuse. Elle constitue donc un signe porteur d'espoir.
4) L'oncologue qui suit votre mari peut dans tous les cas vous donner des informations sur l'évolution probable de la maladie à l'avenir. N'hésitez pas à lui demander des explications à l'occasion d'un entretien.

Il ressort de votre message que vous vous occupez actuellement de votre mari à votre domicile. Je suppose que vous faites cela très volontiers pour votre conjoint, mais que les soins que vous lui apportez représentent également une grande responsabilité et une forte sollicitation pour vous. Il est toujours triste et douloureux de voir souffrir une personne que l'on aime. Vous savez ce que vous avez à faire en cas de crise d'épilepsie. Néanmoins, ces crises peuvent aussi être très angoissantes pour vous. Bénéficiez-vous du soutien nécessaire? Si vous rencontrez d'éventuels soucis ou si vous vous posez d'autres questions, n'hésitez pas à contacter les conseillères de la
«Ligne InfoCancer». Au téléphone ou sur Internet, celles-ci vous accompagnent et vous prodiguent leurs conseils volontiers et gratuitement.


Demande de idir messis:
Bonjour,
J'ai mon pere qui a etait diganostique d'un cancer du poumon .Il reside en Algerie .il na pas commence' son traitment .J'aimeria lui prendre un rendez vous avec un specialist du cancer du poumon afin de voir les traitemnt possible a Geneve. Comment faire pour voir un expert ? merci beaucoup de votre reponse . Idir Messis

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour idir messis,
Vous souhaitez demander un deuxième avis médical ici en Suisse, si possible à Genève, pour votre père en Algérie, malade d’un cancer des poumons. Vous pouvez vous adresser au
centre d’oncologie des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).


Demande de Pascal08:
Bonsoir professeur,
Ma question concerne les rayons cérebraux de précautions post-traitement. J'ai terminé mon traitement en janvier 2014,(cancer pet cellules limité poumon droit) mais suspicion de tumeur encore présente, donc pas de rayon. Juin 2014, la tumeur est en fait une brulure (nécrose) faite par les rayons donc rémission en juin 2014, toujours pas de rayon car, dixit médecin, trop de temps passé depuis fin de traitement. Suis-je de ce fait plus en danger d'une rechute de ce cancer à petites céllules, même 3 ans après ? merci

Réponse du Prof. Ochsenbein:
Bonjour Pascal08,
Merci pour votre demande.
Une irradiation prophylactique cérébrale (IPC) est indiquée lors d’un carcinome du poumon à petites cellules au stade limited disease, c’est-à-dire lorsque l’invasion est limitée à un côté de la cage thoracique (affection limitée). Apparemment une IPC n’a pas été faite car il y avait suspicion d’une tumeur restante. Sur le plan purement statistique, le risque d’une récidive intracérébrale est plus élevé, mais après trois ans sans récidive le risque est petit.

L'objectif d’une IPC est de prévenir d'éventuelles métastases cérébrales. Elle n’a donc pas d’influence sur une récidive pulmonaire.

Le risque de récidive d’un cancer du poumon à petites cellules est très variable et étroitement lié au stade d'évolution du cancer au moment de son diagnostic et à la poursuite ou non du tabagisme. La plupart des rechutes surviennent dans les deux ans qui suivent le traitement. Parfois les récidives peuvent être beaucoup plus tardives.
Une étroite surveillance permet de détecter une rechute. Dans ce cas un nouveau traitement est alors mis en place.

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