2015 - Cancer de la prostate

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2015 - Cancer de la prostate

Messagepar admin » lun. 2 nov. 2015 15:01

Le professeur George Thalmann, urologue et directeur et chef de clinique et de la polyclinique urologique de l’hôpital de l’ile, répond à vos questions:

Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.



Question de jpot:
Agé de 56 ans, mon urologue a décelé en septembre 2015 un adénocarcinome de la prostate avec infiltration dans la vessie et un score de Gleason de 8. 12 biopsies sur 12 sont positives. Lors de celles-ci une résection de la tumeur dans la vessie a été pratiquée ce qui me permet aujourd'hui de vivre confortablement (miction presque normale, fréquence moins fréquente). Un CT scan a révélé un ganglion atteint et des micro nodules dans les poumons (métastases?). Une scintigraphie osseuse n'a pas révélé de métastase. Mon PSA est de 12, 3 en nov (10,4 en septembre). A ce jour, aucun traitement n'a été proposé et je suis dans l'attente d'un PET scan pour déterminer la présence ou non de métastases. Quels traitements proposeriez-vous : a) en présence de métastases (poumons et ganglions lymphatiques) b) en l'absence de métastases Comment peut-on mesurer la progression d'un CA de la prostate? Merci pour vos éclaircissements

Réponse du professeur Thalmann:
Bonjour Monsieur,
Heureusement que la chirurgie a permis de soulager les symptômes urinaires entraînés par la tumeur de la prostate.
Maintenant l’incertitude sur les traitements qui vous seront proposés dès que l’extension de la maladie sera connue en détail, vous pousse à interpeller un expert.
L’attente de résultats diagnostiques et d’une consultation médicale est très difficile à supporter pour toutes les personnes concernées.

Toutefois, pour une proposition de traitement personnalisée, vous pouvez demander un deuxième avis au près du département d’oncologie du
CHUV à Lausanne ou des Hôpitaux universitaires de Genève

Grâce à vos indications, je peux quand même vous donner les suivantes informations préalables générales:

Lorsque la tumeur est fixée à des structures avoisinantes comme la vessie, s’est propagée aux ganglions lymphatiques régionaux ou vers des emplacements éloignés comme un poumon, les options de traitement, outre la chirurgie, sont l’hormonothérapie, la radiothérapie et la thérapie biologique. Dans votre cas une combinaison de l’hormonothérapie et la chimiothérapie sera à discuter dépendante des résultats de l’imagerie.

Pour surveiller l’évolution de la maladie on utilise le test de l’antigène prostatique spécifique (PSA) que vous connaissez déjà.



Question de Morning :
Monsieur le docteur Thalmann,
Agé de 65 ans, j’ai subi une prostatectomie radicale en janvier 2012 avec lymphadénectomie bilatérale.
Diagnostic :
pT2c pN0/11 cM0
Score de Gleason 9 (4+5).
Jusqu’en août 2012, PSA non décelable –
Janvier 2013 PSA 0.06
Juillet 2013 PSA 0.83
Puis Lucrin Dépôt pendant six mois.
Octobre 2013 PSA 0.12 –
Juillet 2014 PSA 0.32 –
Janvier 2015 PSA 3.4 –
18 février 2015 TEP à la choline – Récidive locale dans la loge prostatique, pas de métastases à distance décelées.
Dès le 23 février 2015, blocage androgénique avec Lucrin Dépôt jusqu’à fin mai 2016.
Radiothérapie de sauvetage 8 avril 2015 – 28 mai 2015.
Au début, PSA à 2.4, à la fin à 1.4 –
Taux de PSA en novembre 2015 : 0.9

D’où ma question : je ne sais pas ce qui va se passer à présent. Le prochain contrôle chez l’urologue pour mesurer le PSA est prévu en août 2016. N’y a-t-il plus rien d’autre à faire à présent ? N’existe-t-il plus de possibilités de traitement ? Mon urologue avait l’air perplexe et n’a pas voulu se prononcer. Devrais-je demander un second avis ?


Réponse du professeur Thalmann:
Cher Morning,
Merci beaucoup de votre question. Puis-je résumer brièvement ? En janvier 2012, vous avez subi une ablation de la prostate. Comme le taux de PSA a plus que doublé en peu de temps, on vous a administré Lucrin Dépôt, auquel vous avez bien réagi.
En 2015, suite à l’augmentation du PSA, une tomographie par émission de positons à la choline a été réalisée et a mis en évidence une récidive locale, qui a à nouveau été traitée avec Lucrin. Une radiothérapie a suivi, ce qui a permis d’abaisser une nouvelle fois le taux de PSA. Cela signifie que vous avez à nouveau bien réagi au traitement avec Lucrin associé à la radiothérapie.

Il est compréhensible que vous souhaitiez savoir ce qui va se passer à présent et que vous vous interrogiez sur les possibilités de traitement. Le médecin traitant ne souhaite pas se prononcer actuellement sur les options thérapeutiques; il veut probablement attendre le prochain dosage du PSA, ce que je peux comprendre du point de vue médical. Demander un deuxième avis pourrait être judicieux ultérieurement, par exemple si le PSA repart à la hausse. Comme l’évolution de votre maladie vous préoccupe, je vous suggère de demander à votre urologue traitant si le dosage du PSA pourrait éventuellement se faire à intervalles plus rapprochés, par exemple tous les six mois.
Si la maladie continue à progresser, ce que l’on ne peut pas exclure pour le moment, je peux vous assurer qu’il existe des possibilités pour traiter votre carcinome de la prostate. Celles-ci dépendent des résultats des examens et de l’évolution de la maladie. Concrètement, une nouvelle hormonothérapie, une chimiothérapie ou une radiothérapie peuvent entrer en ligne de compte.



Question de Meus :
Bonjour,
Atteint d’un cancer de la prostate à 45 ans déjà, j’ai subi une prostatectomie radicale. Malheureusement, le cancer a récidivé huit ans plus tard. Après deux radiothérapies (vertèbres lombaires), nouvelle récidive aujourd’hui, le PSA étant passé de « non décelable » à 0.6. Avant de me soumettre à une hormonothérapie, qui constituerait le traitement classique (progression : doublement tous les trois mois), j’ai trouvé, en faisant des recherches sur Internet, deux autres méthodes : une immunothérapie ainsi qu’une forme de traitement appelée PSMA-617, qui a donné de bons résultats. Je suppose que, dans un système de santé aussi avancé que le nôtre, ces traitements sont également proposés. Pourriez-vous s.v.p. me donner des adresses en Suisse ?
Cordiales salutations, Ph. S.

Réponse du professeur Thalmann:
Bonjour Meus,
Les méthodes thérapeutiques auxquelles vous faites référence sont à classer dans les approches expérimentales : elles n’ont pas encore été suffisamment étudiées et par conséquent, elles ne constituent pas une alternative au processus thérapeutique établi. Les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, très prometteurs, sont pour l’instant utilisés exclusivement en cas de carcinome de la prostate résistant à la castration, c’est-à-dire lorsque le traitement hormonal n’est plus suffisamment efficace. Au vu de vos données, vous n’entrez pas dans cette catégorie pour le moment. Le PSMA-617 est une méthode extrêmement intéressante, mais les données disponibles sont très fragmentaires et cette thérapie n’est pas encore proposée en Suisse. Si elle l’est, ce sera certainement dans le cadre d’une étude clinique et plutôt pour un carcinome de la prostate avancé.

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