2012 - cancer du col de l’utérus

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Mme Monika Bénayat, Dr med., gynécologue, cabinet Gutenbergstrasse 21, 3011 Berne, répond à vos questions:


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.


Question de Mira K.:
Bonsoir Docteur,
Existe-t-il d’autres critères que le frottis pour dépister un cancer du col de l’utérus ?

Réponse du Dr Monika Bénayat:
Bonjour Mira,
Le prélèvement de tissu dans la portion vaginale du col utérin et dans le canal endocervical pour examen cytologique fait partie des tests de dépistage chez les patientes asymptomatiques.

Je suppose que par „critères“ vous voulez dire les symptômes, c’est-à-dire les signes de la maladie. Le cancer du col de l’utérus ne cause aucun symptôme précoce. D’où l’importance décisive de le dépister suffisamment tôt.

Par contre, seulement 20% des patientes qui ont une tumeur invasive manifeste n’ont pas de symptômes. Les symptômes sont :
- écoulement vaginal malodorant avec saignements
- saignements après le rapport sexuel
- saignement génital atypique irrégulier, par ex. saignement en dehors des menstruations

Symptômes en cas de tumeurs très avancées :
- douleurs (par ex. dans la zone des vertèbres lombaires ou dans la région des reins)
- stase lymphatique dans les jambes par atteinte des ganglions lymphatiques inguinaux
- plus rarement: difficultés à uriner et aller à la selle


Question de la famille K.:
Ma fille a 12 ans. Nous discutons en famille des risques et bénéfices d’une vaccination contre les papillomavirus. Il est vrai que la vaccination n’existe pas depuis longtemps: est-elle sûre?

Réponse du Dr Monika Bénayat:
Bonjour famille K.,
Les médecins sont obligés de signaler les effets indésirables d’une vaccination. Les patientes peuvent elles aussi faire un rapport. L’institut suisse de contrôle des médicaments (Swissmedic) tient un registre de toutes ces déclarations et assure ainsi une surveillance permanente de la sécurité des vaccins.

En règle générale, la vaccination est très bien tolérée. Aucun rapport d’effets secondaires graves n’a été fait en Suisse.
Il peut certes y avoir des rougeurs et des douleurs au point d’injection, des maux de tête passagers et de la fièvre peuvent se manifester. Mais ces effets indésirables disparaissent rapidement. Extrêmement rarement, un cas d‘urticaire ou des symptômes respiratoires allergiques peuvent se produire.


Question de Toni:
Bonjour,
Je suis un peu inquiète. Il y a quelque temps j’ai remarqué que mon doigt rencontre au fond du vagin une boule ronde avec une échancrure. Sur Internet j’ai vu des photos de carcinome cervical. Est-ce qu’on peut le sentir ou est-ce tout simplement l’entrée du col de l’utérus que je touche? Je fais un contrôle annuel chez mon gynécologue. J’ai déjà eu des rapports sexuels non protégés avec mes amis. Je suis actuellement à l’étranger jusqu’en mars. Me conseillez-vous de me faire examiner avant ou n’y a-t-il pas de raison de suspecter quelque chose? Merci de votre aide.

Réponse du Dr Monika Bénayat:
Bonjour Toni,
C’est très bien de vous faire examiner tous les ans. Le frottis annuel permet de déceler d’éventuels stades précoces de la maladie. Un examen régulier rend donc peu probable la découverte d’un cancer du col de l’utérus à un stade avancé.

Le vagin est un tube musculaire extensible d’environ 8 à 10 centimètres de long. Il est possible que vous ayez touché l’orifice de l’utérus, c’est-à-dire la dernière partie du col de l’utérus.
Pour être tout à fait rassurée, faites-vous examiner par un(e) gynécologue.
En général, plus une lésion précancéreuse ou une tumeur est découverte tôt, plus elle a de chances d‘être guérie.
Vous trouverez d’autres informations détaillées sur le thème „cancer du col de l‘utérus“ ici.


Question de laleh:
Bonjour,
J’aimerais savoir s’il existe des normes pour la réalisation du test PAP. P. ex. prélèvement de cellules du museau de tanche (partie du col de l’utérus qui est dans le vagin) et du col de l’utérus. Ou si les gynécologues sont libres d’effectuer le frottis comme bon leur semble (p. ex. prélèvement de cellules du museau de tanche uniquement). Si un gynécologue procède à un frottis «incomplet», cela pourrait-il avoir des conséquences pour lui? Merci de votre réponse!

Réponse du Dr Monika Bénayat:
Bonjour laleh,
Le test PAP doit son nom à George N. Papanicolaou, le médecin et anatomiste grec qui a développé cette méthode d’examen. C’est actuellement le moyen le plus utilisé pour dépister le cancer du col de l’utérus. La simple analyse de cellules prélevées sur le col utérin et le museau de tanche (frottis) permet de déceler des altérations cellulaires pathologiques qui pourraient évoluer vers une lésion précancéreuse.
Le col de l’utérus est la partie inférieure étroite de l’utérus qui s’ouvre sur le vagin. Il fait saillie dans ce dernier en constituant le museau de tanche. Lors de l’examen gynécologique, le médecin écarte délicatement les parois du vagin à l’aide d’un instrument en métal, le spéculum, afin de pouvoir observer précisément le museau de tanche et son environnement.
Pour réaliser le test PAP, il prélève ensuite des cellules à l’extrémité de l’utérus au moyen d’une petite brosse (Cervex- Brush) terminée par une partie effilée. La forme de la brosse permet de prélever simultanément des cellules du col de l’utérus et du museau de tanche; le laboratoire pourra ensuite déterminer si les cellules proviennent du col utérin ou du museau de tanche.
En principe, tous les gynécologues se conforment aux directives médicales pour réaliser correctement le test PAP.
Le test lui-même a toutefois bien sûr ses faiblesses, comme tous les procédés diagnostiques.
La principale est son manque de sensibilité: il peut arriver que des altérations cellulaires ne soient pas décelées ou, à l’inverse, que des cellules normales soient faussement considérées comme suspectes.
Voilà pourquoi il est important – entre autres raisons – de se soumettre à des frottis réguliers à des fins de dépistage. Sachez encore qu’il s’écoule un certain temps avant qu’une lésion précancéreuse ne se transforme effectivement en cancer.