Survivants du cancer - Cancer Survivors

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Question

J’ai entendu récemment le terme « survivants du cancer ».
Mon frère a eu une leucémie, il y a 22 ans, lorsqu’il était encore enfant. Il est aujourd’hui guéri. Ma mère s’est vue diagnostiquer l’an dernier un cancer du sein et vient tout juste d’achever son traitement. Peut-on dire qu’ils sont tous deux des « survivants du cancer »?


Réponse donnée par Anna Barbara Rüegsegger, spécialiste Cancer Survivors et Rita Lang, conseillère Ligne InfoCancer

Le terme « survivants du cancer » se rapporte à toutes les personnes qui, au cours de leur vie, ont été touchées par le cancer. On compte ainsi parmi elles des survivants de longue durée comme votre frère, autrement dit des personnes pour lesquelles le diagnostic de la maladie remonte à plus de 20 ans. Celles-ci peuvent encore souffrir de séquelles tardives liées aux tumeurs ou d’effets secondaires à long terme des traitements. La majeure partie des survivants du cancer sont toutefois des personnes chez lesquelles la maladie a été diagnostiquée il y a un à cinq ans, comme dans le cas de votre mère.
Les « survivants du cancer » ont souvent des besoins très différents. Presque tous cependant expriment le désir d’un « retour à la normalité », qui parfois prend la forme d’un « retour dans une nouvelle normalité ». Vivre au quotidien avec la maladie et ses répercussions représente un véritable défi. C’est pourquoi la Ligue contre le cancer s’engage toujours plus activement auprès des « survivants du cancer » et de leurs proches.

Selon les estimations actuelles, quelque 320 000 individus résidant aujourd’hui en Suisse se sont vu diagnostiquer un cancer à un moment de leur vie, ce qui correspond à environ 4 % de la population.
Grâce aux énormes progrès accomplis en matière de dépistage et aux avancées de la médecine, les spécialistes prévoient une augmentation de ce chiffre dans les années à venir.

Le groupe des « survivants longue durée » a connu la plus forte croissance ces dernières années. Les « survivants du cancer » peuvent à tout moment avoir à subir des effets tardifs de la maladie (problèmes cardio-vasculaires, troubles cognitifs, ostéoporose, fatigue, etc.).

Pour la majeure partie des « survivants du cancer », le diagnostic aura été posé un à cinq ans auparavant. Pendant cette phase, la plupart d’entre eux effectuent des examens réguliers de suivi et ont recours à des traitements complémentaires.

De nombreux patients atteints du cancer doivent faire face à deux chocs consécutifs. Il y a tout d’abord le choc du diagnostic, fréquemment suivi de thérapies intensives et d’une surveillance médicale très étroite.
Le second choc arrive souvent à l’issue du traitement. Dans cette phase de transition vers le « retour à une nouvelle normalité », il s’agit avant tout de s’habituer à vivre dans de nouvelles conditions. La peur de la récidive (réapparition de la maladie) et les incertitudes liées à des symptômes ou des effets secondaires inexpliqués occupent souvent le premier plan. Pour de nombreux « survivants du cancer », l’année qui suit la fin du traitement est la plus difficile. Par ailleurs, une fois le traitement achevé, il n’est pas rare que l’environnement social s’attende à la reprise rapide des activités quotidiennes, ce qui constitue pour les patient-e-s une difficulté supplémentaire. Pendant cette période, la personne touchée par la maladie peut alors avoir le sentiment qu’en dépit de ses efforts, elle ne réussira pas à renouer avec la vie qu’elle menait avant la maladie ni à satisfaire à ses propres attentes.

Tous les « survivants du cancer » peuvent être touchés par des séquelles tardives de la maladie. Celles-ci sont de nature physique ou psychique en égale proportion et apparaissent souvent aussi simultanément.
Par la suite, il peut arriver que des malades considérés comme guéris ne soient cependant absolument pas en bonne santé. Ces effets tardifs de la maladie exercent souvent une action négative sur la qualité de vie et les performances dans le quotidien et le travail.

De nombreuses personnes touchées par le cancer doivent ainsi surmonter le fait que la maladie a changé leur vie et continue de la changer. Il s’agit alors de retrouver un nouvel équilibre. Les expériences intenses vécues pendant la maladie et son traitement peuvent même amener certains patients à devoir redéfinir totalement leurs objectifs de vie.

Il apparaît donc que les « survivants du cancer » et leurs proches ont des besoins d’accompagnement différents et très variés, ce qui place le système de santé face à un défi de taille.

Pour toutes les questions concernant les « survivants du cancer », les patients et leurs proches peuvent d’ores et déjà se tourner vers leur ligue régionale ou cantonale.

Posez-nous vos questions: www.liguecancer.ch/ligneinfocancer