Reconstruction du sein et / ou tatouage de l’aréole après une mastectomie

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Question

« Voulant me faire tatouer le mamelon, je me suis déjà renseignée auprès d’une esthéticienne. Ma caisse maladie refuse cependant de payer l’intervention, pourquoi ? »
Voici la question d’une jeune femme souhaitant une reconstruction mammaire après avoir subi une mastectomie.


Réponse de Beatrice Bösiger, Chargée de communication et l’équipe de la Ligne InfoCancer.

Pour les personnes concernées, l’ablation d’un sein s’accompagne d’une épreuve physique et psychique. En l’absence d’un sein, l’image corporelle est altérée. Chacune vit la mastectomie de manière tout à fait personnelle. En aidant à retrouver une meilleure qualité de vie, la reconstruction mammaire peut alors représenter une étape essentielle pour les femmes touchées. La reconstruction du sein relève de l’assurance-maladie de base. Par ailleurs, les caisses prennent généralement en charge les interventions esthétiques au deuxième sein visant à rétablir une symétrie.
La reconstruction du mamelon fait partie intégrante du processus de reconstruction mammaire. Le tatouage constitue alors une solution permettant d’obtenir la même couleur d’origine de l’aréole que celle de l’autre sein. Sous certaines conditions, son coût est aussi pris en charge par la caisse-maladie.

De nos jours, les médecins tentent autant que possible de pratiquer des chirurgies conserva-trices. Si cela n’est pas envisageable, par exemple lorsqu’une radiothérapie subséquente s’avère impossible ou bien si la tumeur ne peut être ôtée avec une marge saine, il est néces-saire de procéder à une ablation totale du sein. Cette intervention est appelée la mastecto-mie.
Avant même l’opération, le chirurgien plasticien mammaire vous informera des méthodes de reconstruction envisageables. Toutefois, le souhait de la patiente reste le seul critère dé-terminant dans l’optique d’une reconstruction mammaire. Le processus prend cependant du temps : pour entamer une reconstruction, le cancer devrait être guéri ou inactif. Les chimio-thérapies ou radiothérapies devraient également être terminées. Dans certains cas, la re-construction mammaire peut être réalisée en même temps que la mastectomie.
Après les éventuelles interventions correctrices pour rétablir la symétrie et une fois la ci-catrisation complète, la dernière étape consiste à reconstruire le mamelon et l’aréole. Pour ce faire, on prélève souvent du tissu provenant du deuxième mamelon et de la peau de l’aine ou des lèvres de la vulve. Pour leur conférer un aspect naturel, le mamelon et l’aréole peuvent ensuite être tatoués. Il faut compter au moins six mois, souvent même une année entière, entre la première opération de reconstruction et la dernière étape de correction.
La micropigmentation médicale, ou tatouage des mamelons, est brève et peu pénible. Il s’agit de repigmenter les endroits souhaités. Toutefois, il faut parfois plusieurs séances pour que la peau prenne vraiment la couleur.
Pour trouver le bon prestataire, il est préférable de se renseigner auprès d’un centre du sein certifié, de la Ligne InfoCancer ou de votre Ligue cantonale ou régionale. Les esthéticiens et tatoueurs spécialisés disposent certes d’une grande expérience dans ce domaine, mais leurs prestations ne sont pas couvertes par les caisses maladie. Les caisses ne prennent en charge que les tatouages réalisés par des prestataires légalement autorisés. Il s’agit de chirurgiens plasticiens, de médecins, mais pas de tatoueurs ou d’esthéticiens.
Selon les informations des associations faîtières de caisses maladies, en tant que partie intégrante de la reconstruction mammaire, le tatouage des mamelons relève des prestations de l’assurance maladie de base. Mais le tatouage des mamelons n’étant pas explicitement inscrit dans le catalogue de prestations de l’assurance de base, les caisses décident au cas par cas. Avant de se faire tatouer chez le prestataire souhaité, il est donc recommandé de solliciter l’accord préalable de son assurance maladie afin d’éviter les mauvaises surprises.
Vous trouverez également des informations complémentaires dans la brochure « Un nouveau sein ? ».

Vous avez d’autres questions ? N’hésitez pas à nous les poser : www.liguecancer.ch/ligneinfocancer ou à contacter la Ligue contre le cancer de votre région.