Réflexion au sujet du deuxième avis médical

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Des connaissances me conseillent de demander un deuxième avis. Je ne suis pas sûr de moi. Que pensez-vous de la demande d'un deuxième avis médical en général ? Qu'est-ce que cela m'apporte ? Et qui va le payer ?

C'est avec cette question qu'un homme atteint d'un cancer s'est adressé à Gabriella Pidoux, conseillère spécialisée de la Ligne InfoCancer.

Le plus souvent la prise en charge thérapeutique d’un cancer est pluridisciplinaire, c’est-à-dire que le choix des traitements les plus adaptés à proposer au malade n’est pas réalisé par un∙e seul∙e médecin, mais par une équipe de plusieurs professionnel∙le∙s de santé. Cette équipe, nommée tumor board, réunit des oncologues, chirurgien∙ne∙s, médecins spécialistes de l’organe touché, radiothérapeutes, psychologues, infirmier∙ère∙s, etc. Ils discutent du cas de chaque malade au cours de réunions de concertation pluridisciplinaire afin d’élaborer la meilleure stratégie thérapeutique possible en fonction des caractéristiques de la maladie, de la localisation, de l’étendue, de l’évolution et de l’état général du malade. Cette concertation est un gage de meilleure qualité de la prise en charge du malade. Malgré tout, l’incertitude du malade quant à la thérapie proposée peut le pousser à demander un deuxième avis.

Même s’il peut engendrer des oppositions de la part de certain∙e∙s médecins concerné∙e∙s, le deuxième avis est aujourd’hui non seulement un droit largement reconnu, mais aussi un outil de qualité recommandé. Il permet au malade, principalement lors de traitements lourds, de faire son choix en connaissance de cause. Il ne constitue pas un acte de défiance face aux médecins du tumor board, qui doivent transmettre le dossier à leurs collègues neutres en charge du second avis, mais facilite une décision dans un cas où le malade a des doutes ou des interrogations sur l’utilité du/des traitement(s), n’est pas tout à fait sûr de la voie à suivre, n’a pas bien compris pourquoi les médecins recommandent un traitement et pas un autre ou s’il trouve que tout va trop vite.

Pour se préparer à l’entretien qui mènera au deuxième avis, le malade, son/sa médecin de famille ou les médecins du tumor board, doivent faire parvenir l’ensemble du dossier aux médecins qui seront appelés à donner un deuxième avis. Les deuxièmes médecins pourront ainsi se préparer adéquatement. Le malade devrait apporter une liste de questions afin d’obtenir des réponses à ses interrogations et de lever les éventuels doutes qui subsistent. Voir à ce sujet Conseils pour votre première visite médicale. Enfin, il est recommandé au malade de se faire accompagner d’une tierce personne, qui pourra entendre la discussion.

Lorsque le deuxième avis diffère de celui des médecins du tumor board il faut garder à l’esprit que les spécialistes font une recommandation au meilleur de leurs connaissances. Ils n’ont ni l’intention d’attirer le malade dans leur camp ni de cautionner ou de réfuter les propos de leurs confrères. Au final, le malade reste maître de sa décision : lui seul se positionne en faveur ou en défaveur du/des traitement(s) proposé(s).

Différentes caisses-maladie proposent un service de demande de deuxième avis médical. La plupart des assureurs-maladie prennent en charge le second avis, lorsqu’il s’agit de prestations couvertes par l’assurance de base. Cependant, il est plus sûr de se renseigner par écrit auprès de son assureur, avant de consulter des médecins pour un deuxième avis. Dans le cas où la caisse-maladie accepte la prise en charge, la franchise et la quote-part restent à la charge du patient.

Certaines caisses-maladie prennent en charge la totalité des coûts, dans le cas où le patient s’adresse à un médecin agréé par l’assureur ou au médecin-conseil de l’assurance.