2019 - Fertilité et cancer

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2019 - Fertilité et cancer

Messagepar admin » mar. 15 janv. 2019 12:58

Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.

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Fertilité après une thérapie par cellules souches

Messagepar admin » jeu. 7 févr. 2019 11:26

Question de Conny

Chers experts,

Atteinte de leucémie myélomonocytaire juvénile (LMMJ), notre fille a subi une greffe de cellules souches à l’âge de 2 ans. Malheureusement, son cancer a récidivé quand elle avait 4 ans et une deuxième greffe de cellules souches a été réalisée. À présent, la petite a 6 ans et nous sommes sur la bonne voie. Est-il éventuellement déjà possible d’émettre un pronostic concernant la fertilité ou faut-il vraiment attendre la puberté (équilibre hormonal) pour voir si elle pourra avoir des enfants ?
Merci beaucoup !


Réponse de Rebecca Moffat Ecker, Dr med.

Votre fille, âgée de 6 ans, a eu une leucémie à l’âge de 2 et 4 ans et a subi deux greffes de cellules souches dans le cadre de son traitement.

À présent, elle va bien, mais vous aimeriez savoir si elle pourra avoir des enfants un jour.

En principe, on peut partir de l’idée qu’une chimiothérapie et une radiothérapie entraînent moins d’effets négatifs avant la puberté qu’après.
Le risque d’atteinte à la fertilité est toutefois accru, en particulier chez les enfants qui ont reçu une chimiothérapie à haute dose et une greffe de cellules souches.
Il n’est généralement pas possible d’émettre un pronostic quant à la fertilité après une thérapie intensive. Dans le cas de votre fille, il est judicieux d’attendre la puberté.

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Azoospermie après une chimiothérapie

Messagepar admin » jeu. 7 févr. 2019 12:26

Question de Pia
Lorsqu’une azoospermie est constatée après une chimiothérapie et une radiothérapie, une amélioration est-elle possible au bout d’un certain temps (après quelques années, par exemple) ?

Réponse de Rebecca Moffat Ecker, Dr med.

Bonjour,
Le risque d’une azoospermie durable ou permanente après une chimiothérapie et une radiothérapie combinées dépend de différents facteurs. Le type et la combinaison de médicaments, de même que la dose administrée, jouent un rôle important. Avec la radiothérapie, les deux facteur clés sont la dose de rayons reçue et la région irradiée. Toutefois, la production de spermatozoïdes peut reprendre avec le temps. Après une chimiothérapie à base de CISPLATINE (dans le cas d’un cancer du testicule, p. ex.), la production de spermatozoïdes se rétablit après deux ans chez 50 % des hommes, alors que la qualité des spermatozoïdes s’améliore dans 80 % des cas après cinq ans.
Cette qualité peut toutefois ne pas être optimale. Dans cette éventualité, il est possible de procéder à la congélation de sperme avant le traitement. Si l’azoospermie persiste cinq ans après la fin de la chimiothérapie, le pronostic n’est pas bon.

Si la personne concernée souhaite avoir des enfants, il est conseillé de réaliser rapidement un spermogramme et de répéter cet examen à intervalles réguliers. Il est important de consulter un spécialiste des questions de fertilité, car si le couple envisage de fonder une famille, des investigations (perméabilité des trompes, réserve ovarienne, p. ex.) devraient aussi être réalisées sans tarder chez la partenaire.

Selon la cause exacte de l’azoospermie, il est parfois possible d’avoir malgré tout des enfants. Vos spécialistes en oncologie et en médecine de la reproduction évalueront volontiers les possibilités et les risques avec vous.

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Une grossesse après un sarcome d’Ewing ?

Messagepar admin » jeu. 7 févr. 2019 12:28

Question de Julia

Madame Moffat Ecker,

Il y a quatre ans, alors que j’avais 15 ans, mon ovaire gauche a été prélevé en vue d’une cryoconservation à Zurich. J’ai ensuite subi une chimiothérapie pour traiter un sarcome d’Ewing. Pendant le traitement, j’ai dû faire pendant plus d’une année et demie environ une piqûre tous les trois mois, ce qui a entraîné une sorte de ménopause.
Mes règles sont revenues au terme de la chimiothérapie et sont à nouveau régulières.

On m’a dit qu’il est fort possible que j’aie une ménopause précoce. Peut-on savoir à l’avance si ce sera le cas ? Existe-t-il des études sur les répercussions des cytostatiques utilisés dans le traitement du sarcome d’Ewing sur la fertilité ?
Y a-t-il beaucoup de gens qui ont des enfants après une chimiothérapie comme celle que j’ai reçue ? Et le risque que ces enfants souffrent d’un handicap est-il accru ?

J’aurais encore de nombreuses questions auxquelles j’aimerais avoir une réponse dans ce domaine et je suis par conséquent extrêmement heureuse d’avoir la possibilité de m’adresser à vous dans le cadre de cette consultation d’experts.

Merci beaucoup d’avance.

Réponse de Rebecca Moffat Ecker, Dr med.

Bonjour,
Vous avez eu un sarcome d’Ewing à l’âge de 15 ans. Au terme du traitement, vos règles sont revenues et elles sont à nouveau régulières. Mais vous avez encore de nombreuses questions auxquelles vous aimeriez avoir une réponse.

Plus une femme est jeune lorsqu’elle subit une chimiothérapie, mieux les ovaires se rétablissent. Le type de traitement anticancéreux joue également un rôle important. Certains cytostatique affectent peu les ovaires, alors que d’autres entraînent des dégâts importants. Il existe toujours plus d’études sur le sujet (voir lien ci-dessous). Il est important de savoir quels médicaments vous avez reçus et à quelle dose. Une radiothérapie peut elle aussi avoir un impact considérable sur le fonctionnement des ovaires et de l’utérus.

Il est beaucoup plus difficile d’estimer le moment où une femme aura ses dernières règles (ménopause). Il existe certes des marqueurs (l’hormone antimüllerienne AMH, p. ex.), mais un nombre suffisant d’études ont révélé que l’AMH ne permet pas de dire de manière fiable quand la ménopause surviendra et si une grossesse est possible ou non. Une étude de grande envergure (Childhood Cancer Survivor Study CCSS) dans le cadre de laquelle des enfants atteints de cancer et leurs frères et sœurs en bonne santé ont été « observés » pendant plusieurs décennies a montré que les filles qui avaient reçu une chimiothérapie étaient effectivement ménopausées plus tôt que leurs sœurs qui n’avaient pas subi de traitement.

Cette
étude a aussi clairement mis en évidence le fait que le risque de malformations ou de handicaps n’était PAS plus élevé chez les enfants des femmes qui avaient subi un traitement contre le cancer dans leur enfance.

Après un sarcome, une grossesse spontanée est tout à fait possible. Vous devriez donc utiliser un contraceptif jusqu’au moment où vous souhaitez tomber enceinte.

Vous trouverez
ici de plus amples informations (en allemand et en anglais) sur l’étude FeCt (FeCt=Fertilité après une chimiothérapie et une radiothérapie durant l’enfance et l’adolescence)

Je vous encourage à discuter des questions qui vous préoccupent avec l’équipe soignante ou à vous adresser à un centre de fertilité pour faire un bilan. Vous trouverez peut-être
ici une adresse près de chez vous.

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Orgasme sans éjaculation

Messagepar admin » jeu. 14 févr. 2019 11:26

Question d’Alain

Bonjour,
J’ai suivi une chimiothérapie intensive pendant quatre mois.
Lors d’un rapport sexuel, il m’arrive à présent d’avoir un orgasme sans éjaculation.
Est-ce normal après une chimiothérapie? Est-ce que tout rentre dans l’ordre avec le temps?

Merci de votre attention et cordiales salutations,

Alain

Réponse du Dr med. Rebecca Moffat Ecker
Vous avez suivi une chimiothérapie intensive pendant quatre mois. À présent, vous vous demandez si l’absence d’éjaculation est une conséquence de la chimiothérapie et si vous pouvez espérer récupérer sur ce plan.

Les quelques informations communiquées ne suffisent pas pour apporter une réponse individuelle à votre question. Par conséquent, ma réponse n’a qu’une portée générale. Le type de chimiothérapie pratiquée ainsi que les doses administrées peuvent affecter la production de sperme ainsi que l’éjaculation à proprement parler. Si l’absence d’éjaculation peut avoir plusieurs causes, elle peut effectivement constituer un effet indésirable des médicaments. Je vous recommande de soumettre cette question à votre oncologue et, le cas échéant, de consulter un ou une spécialiste en médecine de la reproduction. Celui-ci ou celle­ci pourra estimer, en fonction de la chimiothérapie administrée, si l’anéjaculation est consécutive au traitement ou s’il y a lieu de consulter un urologue.
Connaissez-vous les brochures et conseils de la Ligue suisse contre le cancer? La brochure

Cancer et sexualité au masculin
vous livre quelques pistes pour surmonter d’éventuels troubles de la sexualité.

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Une grossesse après congélation d’ovocytes ?

Messagepar admin » lun. 18 févr. 2019 16:43

Question de Pat
Après un cancer, quelles sont les chances de mettre au monde un enfant en bonne santé lorsqu’on procède préventivement à la congélation d’ovocytes ? Outre l’âge de la femme, y a-t-il d’autres critères « fiables » ?

Réponse de Rebecca Moffat Ecker, Dr med.
Suivant le traitement administré pour combattre le cancer, la fertilité peut être plus ou moins fortement atteinte. Des études de grande envergure dans le cadre desquelles on a suivi des enfants ayant survécu à un cancer et leurs frères et sœurs en bonne santé ont montré que les premiers avaient moins d’enfants que les seconds. Mais le taux de malformations n’est pas plus élevé chez les descendants de personnes qui ont reçu un traitement contre le cancer.
L’âge est et reste le principal critère. De nombreux marqueurs, comme le taux de certaines hormones (FSH, AMH), ne permettent pas de dire de manière fiable si une grossesse est possible ou non. Lorsqu’une femme de moins de 30 ans fait congeler des ovocytes avant un traitement anticancéreux, le taux de grossesse est de 4.5 à 12 % par ovocyte congelé. On part du principe que, pour une femme de moins de 38 ans, la probabilité d’avoir un enfant est de 2 à 12 % (par ovocyte congelé). La congélation d’ovocytes (cryoconservation) ne garantit donc pas que la femme concernée aura un enfant.


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