2017 – Palliative Care

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2017 – Palliative Care

Messagepar admin » ven. 7 juil. 2017 10:24

Madame Danielle Pfammatter, Spécialiste Soins palliatifs à la Ligue suisse contre le cancer répond à vos questions.


Ces réponses correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.

Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez-vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.

D’autres questions et réponses suivront d’ici peu de temps.

Meilleures salutations

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Traitement de la douleur par la morphine

Messagepar admin » lun. 10 juil. 2017 12:57

Question de S. T. :
Quel est l’effet sur ma conscience du traitement de la douleur par la morphine ? Ne serait-il pas préférable de renoncer à des médicaments aussi puissants ?

Réponse de Danielle Pfammatter :
Bonjour
De grâce, ne renoncez pas au traitement de la douleur !
Les opioïdes, dont entre autres la morphine, peuvent au début entraîner une forte fatigue, indépendamment de la forme galénique. La prise de ces médicaments peut aussi influencer la capacité de concentration. C’est pourquoi il est fortement déconseillé de prendre le volant au début du traitement. Attendez que le traitement soit bien équilibré. Les difficultés de concentration et la fatigue se dissipent en général au bout de quelques jours.
Cependant, il ne faut pas oublier que la progression de la maladie et les charges que cela implique peuvent vous fatiguer, de telle sorte que la conscience que vous mentionnez, c’est-à-dire la clarté de la pensée, peut être atteinte.

La morphine est utilisée en médecine principalement en sa qualité d’analgésique puissant, lorsque les antidouleurs légers comme par exemple le Dafalgan® (paracétamol) ou autres ne parviennent pas à soulager suffisamment la douleur. Le grand avantage de la morphine est qu’elle existe sous différentes formes galéniques : sous forme liquide en gouttes ou solution injectable, sous forme de comprimés, gélules, gélules retard, etc. S’il n’est pas possible d’avaler et qu’une injection n’est pas souhaitée ou pas indiquée, il est aussi possible de fabriquer des suppositoires à la dose voulue. Il existe en outre des timbres contenant du fentanyl, un opioïde puissant, qui peuvent être utilisés sous certaines conditions.

Les produits à base de morphine ont fait leurs preuves à condition de respecter certains points : il s’agit de médicaments qu’il faut prendre régulièrement à heures fixes de manière à ce que leur effet soit constant. On commence par une faible dose de base et on l’augmente progressivement jusqu’à pouvoir supprimer complètement ou presque complètement les doses de réserve. Il est important de soigner d'emblée les éventuels effets secondaires. Ceux-ci sont les nausées et les vomissements qui peuvent apparaître au début et la constipation, fréquente sous traitement aux opioïdes. Là encore, il convient de ne pas hésiter à prendre les médicaments prescrits et de ne pas attendre l’apparition d’effets secondaires pour les prendre.
Si, en dépit de médicaments supplémentaires, vous ne tolérez pas bien l’opioïde qui vous a été prescrit, il est aussi possible de changer de produit.

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Opioïdes et effets secondaires

Messagepar admin » lun. 10 juil. 2017 13:00

Question de Bu :
La morphine ne rend-elle pas dépendant et gaga ?

Réponse de Danielle Pfammatter :
Bonjour
Comme vous pouvez le lire dans la réponse précédente, la morphine, c’est-à-dire les opioïdes, rendent rarement gaga à condition de tenir compte de certaines conditions.
L’idée que la morphine rend toxicomane a la vie dure dans notre société, mais c’est un mythe. Je peux vous assurer que la morphine utilisée comme antidouleur ne rend pas dépendant car elle se fixe sur les récepteurs de la douleur, comme une clé dans la serrure qui convient.
Il existe un potentiel de dépendance en l’absence de douleur, lorsque l’opium est utilisé comme drogue.
Il se peut qu’à la longue, vous développiez une tolérance, de sorte qu’il faut augmenter la dose de base du médicament. Mais cela n’a rien à voir avec une dépendance.

Vous trouverez plus d’informations sur votre question en consultant le lien suivant :


Les douleurs liées au cancer et leurs traitements

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Décider jusqu'au bout

Messagepar admin » lun. 10 juil. 2017 13:07

Question de Jope :
Que puis-je faire pour que ma fille puisse décider à ma place si je ne suis plus capable de discernement ou inconscient ?

Réponse de Danielle Pfammatter :
Bonjour
A mon avis, il serait important que vous rédigiez des directives anticipées dans lesquelles vous pouvez désigner votre fille en tant que personne habilitée à vous représenter en cas d’incapacité de discernement ou d’inconscience. Cela vous permet d’assurer que votre volonté présumée soit représentée.
Je vous conseillerais cependant d’en parler auparavant avec votre fille, pour être sûr qu’elle soit d’accord et se sente capable d’assumer ce rôle si votre état venait à s’aggraver à ce point. Il se peut que cela lui semble trop dur. Dans ce cas, vous pouvez réfléchir avec son aide à quelle autre personne de confiance vous adresser.
En outre, il est capital de rédiger vos directives anticipées avec l’aide d’un professionnel en qui vous avez confiance (oncologue, médecin de famille, personnel soignant), de manière à mettre votre maladie spécifique au premier plan et à pouvoir prévoir l’avenir en commun de manière ciblée. Ceci vous permet aussi de vérifier ce que vous avez compris au sujet de votre maladie, quelle évolution est envisageable et ce que vous souhaitez (ou ne souhaitez pas, etc.). Dans la mesure du possible, votre fille (ou votre famille, vos proches) doit être présente lors de l’entretien ou tout au moins être informée ensuite avec précision. Il est aussi important de donner une copie des directives anticipées aux personnes habilitées à vous représenter.

Si vous ne souhaitez pas établir de directives anticipées, vous pouvez dire à votre équipe soignante qui doit être impliqué dans le processus de décision si vous êtes inconscient ou si vous perdez votre capacité de discernement. Elle en prendra note. Cela permet d’assurer que les personnes de votre choix soient impliquées en cas d’urgence.

Vous trouverez plus d’informations sur votre question en consultant les liens suivants :

• Décid­er jusqu'au bout :
Comment établir ses directives anticipées ?

Directives anticipées de la Ligue contre le cancer : Mes volontés en cas de maladie et décès

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Sélénium

Messagepar admin » lun. 17 juil. 2017 8:50

Question
Après une opération d’un cancer de l’intestin, je suis aujourd’hui traité toutes les deux semaines par chimiothérapie et Erbitux. Mon médecin de famille m’a également recommandé le traitement suivant pour renforcer mon système immunitaire: 500 microgrammes de sélénium par jour, 1000 microgrammes de sélénium à prendre les deux jours de chimiothérapie - sous forme de pastilles à sucer de 50 microgrammes chacune. Cette dose est-elle correcte?

Réponse de Danielle Pfammatter :
Bonjour,
Je sais que le sélénium peut aider en cas de baisse de performance et avoir également un effet positif sur le système immunitaire. Ceci dit, je n’ai pas de réponse concrète à votre question. Si vous avez un doute sur la pertinence du dosage, n’hésitez pas à en faire part à votre équipe oncologique. Je pense qu’il est très important que vous informiez votre oncologue sur les compléments alimentaires et autres médicaments que vous prenez. Il saura également vous conseiller. Je vous souhaite bon courage pour votre traitement, le moins d’effets indésirables possibles et de beaux moments, malgré l’épreuve que vous traversez.

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Méthadone et cannabis comme antidouleurs?

Messagepar admin » lun. 17 juil. 2017 8:54

Question de Hvielemin
Bonjour Madame Pfammatter,
Je souffre depuis sept ans d’un cancer de la prostate GS9 et mes possibilités de traitement s’amenuisent progressivement. Je me demande déjà ce qu’il adviendra de moi le jour où l’on m’annoncera que je ne suis « plus traitable ». Vous avez déjà répondu à des questions sur la morphine. Depuis un certain temps, on parle notamment beaucoup de la méthadone comme médicament anticancéreux. Mais ce qui m’intéresserait de savoir, c’est si ce médicament peut aussi être utilisé comme antidouleur, et si l’allégation selon laquelle il serait tout aussi efficace que la morphine mais moins lourd en effets secondaires est véritablement fondée. Je me pose la même question au sujet du cannabis et du cannabidiol.
Merci d’avance de votre réponse, Konrad Hvielemin

Réponse de Danielle Pfammatter :
Bonjour Monsieur Hvielemin,
Les premiers mots de votre message me laissent perplexe. Quant à l’expression «plus traitable», je la trouve terrible. Je sais que certains médecins l’utilisent lorsqu’un cancer n’est plus guérissable.
Dans le domaine des soins palliatifs et, en l’occurrence, dans la prise en charge palliative, il existe, même pour des affections incurables, de nombreuses possibilités thérapeutiques pour améliorer au maximum la qualité de vie du patient. J’espère de tout cœur que vous n’entendrez plus jamais le terme «plus traitable» !

Venons-en maintenant à la méthadone.
Vous trouverez sur la page d’accueil de la Ligue suisse contre le cancer notre position sur la question de la méthadone et du cancer. Concernant le débat sur l’utilisation de la méthadone dans le traitement du cancer, je m’abstiendrai, étant donné qu’il n’existe pour l’heure aucun résultat probant en la matière.
Par contre, je peux vous répondre quant à l’efficacité de la méthadone comme antidouleur.
La méthadone est un puissant analgésique qui a fait ses preuves depuis longtemps en médecine palliative, y compris dans les cas où les opioïdes faibles – voire même forts –n’agissent pas suffisamment. La méthadone fait partie des analgésiques de type morphinique. A dose égale, son action est 3 à 4 fois plus efficace mais aussi plus durable que celle de la morphine. C’est pourquoi le recours à la méthadone est judicieux dans certaines situations. La méthadone a également un effet positif sur les quintes de toux.
Du fait qu’elle appartienne au groupe des morphiniques, elle peut, de la même façon, faire disparaître l’éventail des effets secondaires. A noter que les effets secondaires dépendent aussi de la dose administrée. Son degré de tolérance varie d’un sujet à l’autre. Je connais des patients chez qui la méthadone ou d’autres opioïdes puissants ne déclenchent aucun effet secondaire. Pour trouver le médicament approprié, il faut souvent en tester plusieurs. En effet, un opioïde pourra provoquer chez vous des effets secondaires, alors qu’un autre, pourtant à base d’une substance pharmacologique similaire, sera beaucoup mieux toléré par votre organisme. Il est toujours très important de prendre les médicaments concomitants en respectant la prescription, car ils visent à éviter l’apparition d’effets secondaires potentiels ou à réduire leur ampleur.

Pour terminer, quelques mots encore à propos du cannabis, appelé cannabidiol dans le commerce (nom commercial: Sativex Lös). Cette substance est principalement utilisée pour traiter les spasmes et crampes musculaires sévères, difficiles à éliminer. Les crampes musculaires peuvent s’accompagner de douleurs. C’est la raison pour laquelle le cannabidiol peut être considéré comme une sorte de calmant. Il ne fait toutefois pas partie des analgésiques.


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