Troubles de la sensibilité des mains et des pieds

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Troubles de la sensibilité des mains et des pieds

Messagepar admin » lun. 7 août 2023 15:38

Question adressée à la Ligne InfoCancer
Le froid et la compression protègent-ils de la neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie ?

« Suite à une chimiothérapie, j’ai eu pendant des mois l’impression de marcher sur du coton. Je n’avais plus de stabilité, j’avais les jambes branlantes et cela entravait fortement mes activités de tous les jours. La cause que le médecin a diagnostiquée était une « neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie » (NPIC). Aucune mesure n’a pu y remédier. À présent, les symptômes diminuent. J’ai lu récemment qu’on peut prévenir la NPIC en refroidissant les mains et les pieds pendant la chimiothérapie. Comment cela se passe-t-il dans la pratique et où ces mesures préventives sont-elles appliquées ? »

Réponse de Katja Streiff, conseillère spécialisée à la Ligne InfoCancer
Certaines personnes atteintes d’un cancer et traitées par des médicaments souffrent d’une neuropathie périphérique induite par la chimiothérapie (NPIC), le plus souvent aux mains et/ou aux pieds. Les cytostatiques tels que dérivés du platine, alcaloïdes de la pervenche et taxanes, mais aussi certains nouveaux traitements ciblés et immunothérapies peuvent porter atteinte au système nerveux, sans pour autant causer chez tous les patients une neuropathie périphérique. La tolérance varie d’une personne à l’autre et en fonction de la dose.
Le système nerveux permet la perception et le traitement des stimulus et pilote les mouvements et les réactions. S’il est atteint par les substances neurotoxiques (qui attaquent les nerfs) des médicaments, il ne peut plus assurer correctement ses fonctions. Les conséquences peuvent être diverses : les personnes touchées font état de sensations désagréables, d’insensibilité, de « fourmis », d’hypersensibilité au contact ou au froid, d’atteinte au sens de la position, de faiblesse musculaire, de troubles de la coordination, d’une perte d’acuité auditive, de douleurs neuropathiques (douleurs nerveuses) et autres.
Il est fréquent que les symptômes commencent au bout des doigts ou des orteils (extrémités, « périphérie ») et s’étendent comme un gant ou une chaussette. Ils disparaissent souvent spontanément au bout de quelques mois, ou à l’aide d’exercices d’ergothérapie ou de physiothérapie, mais persistent parfois dans la durée.
Il n’existe à ce jour aucun traitement établi de la NPIC dont l’efficacité soit démontrée. C’est pourquoi on recherche depuis un certain nombre d’années des méthodes de prévention efficaces. Diverses études ont observé si le froid (cryothérapie) ou la pression sur les vaisseaux sanguins superficiels des mains et des pieds (compression) pendant la perfusion de cytostatiques était en mesure de prévenir les lésions nerveuses. La cryothérapie signifie que les mains et les pieds sont refroidis en permanence à l’aide de gants et chaussettes froids pendant la perfusion de chimiothérapie ainsi que 15 à 30 minutes avant et après. Pour la compression, le ou la patient-e porte avant, pendant et après la chimiothérapie deux paires de gants chirurgicaux étroits l’une par-dessus l’autre. Une étude s’est penchée sur l’effet de la cryocompression (refroidissement et compression combinés) appliquée à l’aide d’un dispositif spécial.
Sur quelle réflexion ces méthodes se basent-elles ? Les médicaments contre le cancer sont administrés par perfusion et la circulation sanguine les transporte dans l’ensemble du corps. L’idée est que les vaisseaux sanguins des mains et des pieds se resserrent sous l’effet du froid et/ou de la compression. Ainsi, moins de substances neurotoxiques atteignent les fibres nerveuses périphériques fines. Il semble donc moins probable que les nerfs puissent être endommagés par les substances qui agissent contre la tumeur.
Ces études ont donné un certain nombre de résultats encourageants, mais ne permettent pas encore de tirer de conclusions définitives. Il s’agit de petites études, leurs résultats sont contradictoires et, en raison de leurs différences de conception, elles ne sont pas facilement comparables. L’action préventive de la cryothérapie et de la compression a été le plus souvent étudiée chez des femmes traitées au paclitaxel contre le cancer du sein. Il faut encore attendre les résultats d’autres études. Les traitements préventifs par le froid et la compression décrits ici ne sont pas (encore) des traitements standards.
Actuellement, il est surtout important que les patient-e-s s’observent soigneusement et informent immédiatement leur médecin en cas de symptômes tels que fourmillements, insensibilité ou sensation de brûlure, même faibles. Cela permet de prendre rapidement des mesures.

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