Jusqu’au 24 juin 2024 nos trois spécialistes répondront à vos questions sur la protection solaire et le cancer de la peau.
Monika Burkhalter, MAS Prévention et promotion de la santé et infirmière diplômée ES, est responsable Prévention et dépistage à la Ligue zurichoise contre le cancer et dirige la campagne de protection solaire «Ja nicht rot werden» de cette organisation.
Olivier Gaide, Prof. Dr med. Olivier Gaide, Professeur associé, Service de Dermatologie et Vénéréologie de l’hôpital universitaire de Lausanne, CHUV
Christian Surber, Prof. Dr phil. nat., enseigne et effectue de la recherche aux cliniques de dermatologie des hôpitaux universitaires de Bâle et de Zurich.
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Les réponses suivantes correspondent à une prise de position générale. Elles ne remplacent pas les conseils personnalisés d’un médecin spécialiste. Les noms de médecins, établissements de traitement et produits ne sont pas cités dans un but publicitaire ni de recommandation. Ils se bornent à indiquer des sources d’information.
Quelques questions et réponses ont été traduites dans une autre langue nationale. Si vous avez des questions complémentaires, veuillez-vous adresser aux conseillères spécialisées de la Ligne InfoCancer, au numéro gratuit 0800 11 88 11, ou par e-mail à helpline@krebsliga.ch.
Meilleures salutations
L’équipe de modération
2024 – Cancer de la peau et protection solaire
Protection solaire pour les enfants
Question de MiLe
Bonjour,
Depuis que j’ai des enfants (3 et 6 ans), je m’inquiète beaucoup à cause du soleil.
Je leur mets plutôt de la crème solaire une fois de trop que pas assez. Mais j’ai lu que certains composants dans les produits solaires (surtout les filtres chimiques) sont nocifs pour la peau et qu’une application excessive de crème solaire empêche la synthèse de la vitamine D.
Que recommandez-vous ? Et qu’en est-il de la vitamine D ?
J’applique par exemple de la crème solaire les mois d’hiver lorsque le soleil brille (je le fais systématiquement en montagne) ou dès avril-mai à partir de 10 h quand le ciel couvert laisse passer un rayon de soleil de temps à autre. Ces derniers temps, je vérifie également souvent l’index UV dans l’application météo, mais je ne sais pas dans quelle mesure il s’agit d’un indicateur fiable.
Réponse du Dr Christian Surber
Bonjour MiLe
Les enfants aiment sortir et jouer en plein air. L’essentiel, c’est qu’ils ne s’exposent pas au soleil direct entre 10 h et 15 h en étant peu vêtus. S’il n’est pas possible de les garder à l’intérieur durant cette période, il faut leur mettre des habits tissés serré, un chapeau et des lunettes de soleil et appliquer de la crème solaire sur les parties de la peau qui ne peuvent pas – ou difficilement – être protégées comme le visage (sans oublier les oreilles), les mains (y compris les bras) et les pieds (cou-de-pied).
En Suisse, les filtres utilisés dans les produits solaires sont soumis à autorisation (au même titre que les médicaments) et sont réputés sûrs. Il est compréhensible que les articles parus dans la presse sur les produits solaires et leurs effets indésirables vous inquiètent. Les médias se limitent hélas aux nouvelles alarmantes sans replacer les choses dans leur contexte, ce qui alimente les craintes. Si on considère la fréquence à laquelle ces produits sont utilisés, le nombre d’effets indésirables signalés est extrêmement faible. À la base, tout produit que l’on applique sur la peau peut provoquer une réaction. Cela vaut pour les produits de soins, les cosmétiques et les médicaments. En cas d’effet indésirable, il convient de consulter un médecin.
L’index UV est un instrument utile pour évaluer le rayonnement solaire auquel on peut s’attendre. La situation peut toutefois évoluer très rapidement en fonction du lieu et de la météo. Le plus simple est de faire appel au bon sens. Un ciel bleu, la réverbération sur l’eau ou la neige indiquent un rayonnement intense.
Les mécanismes de fabrication de la vitamine D sont pleinement développés chez vos enfants. Il suffit d’exposer le visage et les mains 20 à 30 minutes sans protection quelques fois par semaine pour assurer la production nécessaire de vitamine D.
L’essentiel est d’éviter les coups de soleil à vos enfants. Vous pouvez les protéger facilement en leur mettant des vêtements appropriés (tissés serré), un chapeau et des lunettes de soleil et en évitant l’exposition directe au rayonnement ultraviolet entre 10 h et 15 h. Les produits solaires sont un bon moyen pour se protéger du soleil. Les deux méthodes susmentionnées (vêtements, pas d'exposition au rayonnement direct) sont toutefois nettement plus efficaces.
Meilleures salutations
Bonjour,
Depuis que j’ai des enfants (3 et 6 ans), je m’inquiète beaucoup à cause du soleil.
Je leur mets plutôt de la crème solaire une fois de trop que pas assez. Mais j’ai lu que certains composants dans les produits solaires (surtout les filtres chimiques) sont nocifs pour la peau et qu’une application excessive de crème solaire empêche la synthèse de la vitamine D.
Que recommandez-vous ? Et qu’en est-il de la vitamine D ?
J’applique par exemple de la crème solaire les mois d’hiver lorsque le soleil brille (je le fais systématiquement en montagne) ou dès avril-mai à partir de 10 h quand le ciel couvert laisse passer un rayon de soleil de temps à autre. Ces derniers temps, je vérifie également souvent l’index UV dans l’application météo, mais je ne sais pas dans quelle mesure il s’agit d’un indicateur fiable.
Réponse du Dr Christian Surber
Bonjour MiLe
Les enfants aiment sortir et jouer en plein air. L’essentiel, c’est qu’ils ne s’exposent pas au soleil direct entre 10 h et 15 h en étant peu vêtus. S’il n’est pas possible de les garder à l’intérieur durant cette période, il faut leur mettre des habits tissés serré, un chapeau et des lunettes de soleil et appliquer de la crème solaire sur les parties de la peau qui ne peuvent pas – ou difficilement – être protégées comme le visage (sans oublier les oreilles), les mains (y compris les bras) et les pieds (cou-de-pied).
En Suisse, les filtres utilisés dans les produits solaires sont soumis à autorisation (au même titre que les médicaments) et sont réputés sûrs. Il est compréhensible que les articles parus dans la presse sur les produits solaires et leurs effets indésirables vous inquiètent. Les médias se limitent hélas aux nouvelles alarmantes sans replacer les choses dans leur contexte, ce qui alimente les craintes. Si on considère la fréquence à laquelle ces produits sont utilisés, le nombre d’effets indésirables signalés est extrêmement faible. À la base, tout produit que l’on applique sur la peau peut provoquer une réaction. Cela vaut pour les produits de soins, les cosmétiques et les médicaments. En cas d’effet indésirable, il convient de consulter un médecin.
L’index UV est un instrument utile pour évaluer le rayonnement solaire auquel on peut s’attendre. La situation peut toutefois évoluer très rapidement en fonction du lieu et de la météo. Le plus simple est de faire appel au bon sens. Un ciel bleu, la réverbération sur l’eau ou la neige indiquent un rayonnement intense.
Les mécanismes de fabrication de la vitamine D sont pleinement développés chez vos enfants. Il suffit d’exposer le visage et les mains 20 à 30 minutes sans protection quelques fois par semaine pour assurer la production nécessaire de vitamine D.
L’essentiel est d’éviter les coups de soleil à vos enfants. Vous pouvez les protéger facilement en leur mettant des vêtements appropriés (tissés serré), un chapeau et des lunettes de soleil et en évitant l’exposition directe au rayonnement ultraviolet entre 10 h et 15 h. Les produits solaires sont un bon moyen pour se protéger du soleil. Les deux méthodes susmentionnées (vêtements, pas d'exposition au rayonnement direct) sont toutefois nettement plus efficaces.
Meilleures salutations
Crème solaire, Enfants Allergie Trouble anxieux
Question de MiLe:
Je souffre d’un trouble anxieux. Le plus jeune de mes enfants (3 ans) avait fait l’an dernier des réactions à plusieurs crèmes solaires. Cette année (mi-avril), nous avons appliqué une crème solaire matin et après-midi (Skinnies LSF 50), sans oublier le chapeau et les lunettes. Mon fils était dehors le matin vers 11h15 et l’après-midi entre 14h00 et 16h00. Il était toutefois régulièrement à l’abri, à l’ombre ou à l’intérieur. Le soir, et le jour suivant, il était rouge (front, joues, derrière les oreilles – rien sur les bras ni le cou) et, deux jours plus tard, il avait des démangeaisons et de petits « points rouges » (semblables à de l’acné). D’après le médecin, il s’agissait très certainement d’une nouvelle réaction allergique, mais il n’en était pas certain à 100 %. Je m’en veux beaucoup aujourd’hui et je me demande ce qui va se passer maintenant si c’était bien un coup de soleil…
Réponse de Monika Burkhalter, Responsable Prévention et dépistage à la Ligue zurichoise contre le cancer
Vous souffrez d’un trouble anxieux et êtes particulièrement soucieuse du bien-être de vos enfants. Votre enfant a présenté une sensibilité, peut-être même une réaction allergique, à la crème solaire, qui s’est manifestée par des rougeurs de la peau. Vous ne pouvez exclure qu’il s’agissait d’un coup de soleil.
Etant donné les conditions d’exposition au soleil (avec une bonne protection solaire) que vous avez décrites, il est assez peu probable que votre fils ait attrapé un coup de soleil. Et la présence de rougeurs derrière les oreilles également laisse plutôt penser qu’il s’agissait d’une réaction allergique.
Ce qui est important, c’est de protéger la peau des enfants des coups de soleil à répétition et, surtout, de rester à l’ombre entre 11h00 et 15h00. Si votre enfant devait attraper un coup de soleil, cela ne signifie pas pour autant qu’il développera plus tard un cancer de la peau.
Davantage d’informations sur le thème de la Protection solaire pour les enfants sont disponibles sur le site web de la Ligue suisse contre le cancer.
Je souffre d’un trouble anxieux. Le plus jeune de mes enfants (3 ans) avait fait l’an dernier des réactions à plusieurs crèmes solaires. Cette année (mi-avril), nous avons appliqué une crème solaire matin et après-midi (Skinnies LSF 50), sans oublier le chapeau et les lunettes. Mon fils était dehors le matin vers 11h15 et l’après-midi entre 14h00 et 16h00. Il était toutefois régulièrement à l’abri, à l’ombre ou à l’intérieur. Le soir, et le jour suivant, il était rouge (front, joues, derrière les oreilles – rien sur les bras ni le cou) et, deux jours plus tard, il avait des démangeaisons et de petits « points rouges » (semblables à de l’acné). D’après le médecin, il s’agissait très certainement d’une nouvelle réaction allergique, mais il n’en était pas certain à 100 %. Je m’en veux beaucoup aujourd’hui et je me demande ce qui va se passer maintenant si c’était bien un coup de soleil…
Réponse de Monika Burkhalter, Responsable Prévention et dépistage à la Ligue zurichoise contre le cancer
Vous souffrez d’un trouble anxieux et êtes particulièrement soucieuse du bien-être de vos enfants. Votre enfant a présenté une sensibilité, peut-être même une réaction allergique, à la crème solaire, qui s’est manifestée par des rougeurs de la peau. Vous ne pouvez exclure qu’il s’agissait d’un coup de soleil.
Etant donné les conditions d’exposition au soleil (avec une bonne protection solaire) que vous avez décrites, il est assez peu probable que votre fils ait attrapé un coup de soleil. Et la présence de rougeurs derrière les oreilles également laisse plutôt penser qu’il s’agissait d’une réaction allergique.
Ce qui est important, c’est de protéger la peau des enfants des coups de soleil à répétition et, surtout, de rester à l’ombre entre 11h00 et 15h00. Si votre enfant devait attraper un coup de soleil, cela ne signifie pas pour autant qu’il développera plus tard un cancer de la peau.
Davantage d’informations sur le thème de la Protection solaire pour les enfants sont disponibles sur le site web de la Ligue suisse contre le cancer.
Rayons UVA
Question de Luki
Bonjour,
J’ai été opéré d’un mélanome de stade T1a en novembre 2023 et, depuis, je suis suivi. Il est donc très important que je me protège du soleil et je suis très satisfait, puisque ma peau ne présente ni rougeurs ni taches brunes. Mes recherches indiquent toutefois qu’il est aussi important de se protéger des rayons UVA, auxquels nous sommes constamment exposés, y compris à l’intérieur. Mais lorsque je reste à l’intérieur ou que je sors uniquement le soir, par exemple pour faire du sport, je n’utilise pas de crème. Ma question est donc la suivante : faudrait-il appliquer une crème quotidiennement si l’on reste à l’intérieur, par exemple à la maison ou au bureau (avec des fenêtres), puis renouveler l’application le soir, disons à partir de 18h00, en raison de la présence des rayons UVA ?
Réponse du Prof. Dr phil. nat. Christian Surber
La question d’une « protection solaire en intérieur » a fait couler beaucoup d’encre ces 3 à 5 dernières années. Le sujet est vraiment devenu d’actualité après que certains communiqués de presse et publicités de l’industrie cosmétique ont mis en garde contre les effets néfastes sur la peau de la lumière bleue des écrans d’ordinateur. Comparativement à la lumière du jour en extérieur, la teneur en lumière bleue de ces écrans est minime, et négligeable. À l’heure actuelle, la question de la « protection solaire en intérieur » est activement exploitée par l’industrie cosmétique, dans la presse et la publicité. Des images impressionnantes – par exemple la photo d’un chauffeur routier dont la moitié du visage est fortement vieillie par le soleil, ou encore celle de meubles ou revêtements de sol décolorés par des années d’exposition au soleil – sont censées démontrer la nécessité d’une « protection solaire en intérieur ». On ne peut tirer de conclusions générales à partir de telles observations, notamment parce que le type de verre/la qualité du verre peut être très variable. La plupart des verres de vitre (habitations, véhicules) absorbent 100 % de la lumière UVB (aucun coup de soleil donc, aucune production de vitamine D par la peau non plus), tandis que la lumière UVA n’est que partiellement absorbée. Cette lumière UVA reste toutefois négligeable si vous n’êtes pas directement exposé (et de façon prolongée) à la lumière du soleil, à travers la vitre de votre bureau. Dans l’éventualité où un poste de travail serait exposé directement et de façon prolongée à la lumière du soleil à travers une vitre (ce qui est plutôt inhabituel), il est possible d’appliquer un film spécial anti UV du côté intérieur de la vitre, ou d’installer des stores et des rideaux. Compte tenu du faible rayonnement UVA en intérieur, par exemple au domicile ou au bureau, ou en soirée, il n’est donc pas indispensable d’appliquer une crème ou de renouveler son application.
Bonjour,
J’ai été opéré d’un mélanome de stade T1a en novembre 2023 et, depuis, je suis suivi. Il est donc très important que je me protège du soleil et je suis très satisfait, puisque ma peau ne présente ni rougeurs ni taches brunes. Mes recherches indiquent toutefois qu’il est aussi important de se protéger des rayons UVA, auxquels nous sommes constamment exposés, y compris à l’intérieur. Mais lorsque je reste à l’intérieur ou que je sors uniquement le soir, par exemple pour faire du sport, je n’utilise pas de crème. Ma question est donc la suivante : faudrait-il appliquer une crème quotidiennement si l’on reste à l’intérieur, par exemple à la maison ou au bureau (avec des fenêtres), puis renouveler l’application le soir, disons à partir de 18h00, en raison de la présence des rayons UVA ?
Réponse du Prof. Dr phil. nat. Christian Surber
La question d’une « protection solaire en intérieur » a fait couler beaucoup d’encre ces 3 à 5 dernières années. Le sujet est vraiment devenu d’actualité après que certains communiqués de presse et publicités de l’industrie cosmétique ont mis en garde contre les effets néfastes sur la peau de la lumière bleue des écrans d’ordinateur. Comparativement à la lumière du jour en extérieur, la teneur en lumière bleue de ces écrans est minime, et négligeable. À l’heure actuelle, la question de la « protection solaire en intérieur » est activement exploitée par l’industrie cosmétique, dans la presse et la publicité. Des images impressionnantes – par exemple la photo d’un chauffeur routier dont la moitié du visage est fortement vieillie par le soleil, ou encore celle de meubles ou revêtements de sol décolorés par des années d’exposition au soleil – sont censées démontrer la nécessité d’une « protection solaire en intérieur ». On ne peut tirer de conclusions générales à partir de telles observations, notamment parce que le type de verre/la qualité du verre peut être très variable. La plupart des verres de vitre (habitations, véhicules) absorbent 100 % de la lumière UVB (aucun coup de soleil donc, aucune production de vitamine D par la peau non plus), tandis que la lumière UVA n’est que partiellement absorbée. Cette lumière UVA reste toutefois négligeable si vous n’êtes pas directement exposé (et de façon prolongée) à la lumière du soleil, à travers la vitre de votre bureau. Dans l’éventualité où un poste de travail serait exposé directement et de façon prolongée à la lumière du soleil à travers une vitre (ce qui est plutôt inhabituel), il est possible d’appliquer un film spécial anti UV du côté intérieur de la vitre, ou d’installer des stores et des rideaux. Compte tenu du faible rayonnement UVA en intérieur, par exemple au domicile ou au bureau, ou en soirée, il n’est donc pas indispensable d’appliquer une crème ou de renouveler son application.
Le rôle des biologiques et des maladies auto-immunes dans le développement du cancer de la peau
Question de Vani
J'ai 49 ans et je souffre de plusieurs maladies auto-immunes. Je corresponds au type « Coup de soleil » : peau claire, anciennement rousse et taches de rousseur. Enfant/jeune adulte, j'avais souvent des coups de soleil. Ces dernières années, j'ai eu un mélanome (2022) et un carcinome spinocellulaire (2019). Actuellement, une opération à un doigt est prévue avec une nouvelle suspicion de tumeur. Celle-ci s'est déclenchée peu après l'arrêt du méthotrexate (pris pendant 2,5 mois). Il semble que je sois prédisposée au cancer de la peau et j'ai plus de mal avec cela qu'avec les douleurs (qui n'ont de toute façon pas disparu jusqu'à présent). Mais je suis sous pression pour prendre des médicaments biologiques qui, à ma connaissance, favorisent également la formation de cancers de la peau. Est-ce que je comprends bien ? Savez-vous si le cancer de la peau en général est lié à des maladies auto-immunes ?
Réponse du Prof. Dr med. Olivier Gaide
Chère Madame,
Merci de votre question. Nous voyons des patients ayant un historique similaire, mais il est difficile de vous répondre avec précision. Nous ne savons par exemple pas de quelles maladies auto-immunes vous souffrez, ni de quel traitement vous avez bénéficié pour l'instant. Par exemple, nous ne savons pas si vos deux premiers cancers (2019 et 2022) sont survenus sous un traitement immunosuppresseur ou non.
Permettez-nous donc de répondre dans les grandes lignes.
Certaines maladies auto-immunes induisent une immunosuppression relative, qui diminue la capacité de se défendre contre le cancer, alors que d'autres comme le vitiligo ont plutôt un effet protecteur. Votre histoire suggère que les coups de soleils et votre type de peau jouent un rôle plus important que vos maladies auto-immunes.
Le traitement des maladies auto-immunes peut aussi avoir un effet favorisant les cancers de la peau. La photothérapie utilisée pour traiter le psoriasis et la dermatite atopique favorisent clairement les cancers de la peau par exemple. Les immunosuppresseurs forts comme la cyclosporine, l'azathioprine, le micofénolate mofétil et les glucocorticoïdes augmentent encore plus le risque de cancer de la peau. Les immunomodulateurs comme le metothrexate ont un effet encore débattu. IL est probable que s'ils favorisent les cancers de la peau et leur agressivité, l'effet est plutôt faible. Nous avons beaucoup plus de données très fiables pour juger de l'effet des biologiques, qui varie en fonction de leur type. Les anti-TNF ont un effet négatif mais faible, et ceci sur de très grandes cohortes (ensemble de patients suivis avec précision).
Les anti-CD20 et anti-Blyss ont un effet négatif mais faible. Les anti-Il-23 et 17 ne semblent pas augmenter significativement le risque de cancer.
Ne sachant pas ce qui vous a été proposé, nous ne pouvons pas dire si ceci va vous faire courir un risque ou non. Nous vous conseillons d'en parler ouvertement à vos médecins, afin qu'ils puissent vous en parler en toute transparence. Et sachez que nous prenons souvent ce genre de décision d'entente avec nos patients, en pesant le pour et le contre, car chaque personne est unique. Si nous estimons qu'un risque est acceptable et accepté, alors nous introduisons ce type de médicament sous surveillance.
Nous espérons que cette réponse vous aide,
Meilleures salutations
J'ai 49 ans et je souffre de plusieurs maladies auto-immunes. Je corresponds au type « Coup de soleil » : peau claire, anciennement rousse et taches de rousseur. Enfant/jeune adulte, j'avais souvent des coups de soleil. Ces dernières années, j'ai eu un mélanome (2022) et un carcinome spinocellulaire (2019). Actuellement, une opération à un doigt est prévue avec une nouvelle suspicion de tumeur. Celle-ci s'est déclenchée peu après l'arrêt du méthotrexate (pris pendant 2,5 mois). Il semble que je sois prédisposée au cancer de la peau et j'ai plus de mal avec cela qu'avec les douleurs (qui n'ont de toute façon pas disparu jusqu'à présent). Mais je suis sous pression pour prendre des médicaments biologiques qui, à ma connaissance, favorisent également la formation de cancers de la peau. Est-ce que je comprends bien ? Savez-vous si le cancer de la peau en général est lié à des maladies auto-immunes ?
Réponse du Prof. Dr med. Olivier Gaide
Chère Madame,
Merci de votre question. Nous voyons des patients ayant un historique similaire, mais il est difficile de vous répondre avec précision. Nous ne savons par exemple pas de quelles maladies auto-immunes vous souffrez, ni de quel traitement vous avez bénéficié pour l'instant. Par exemple, nous ne savons pas si vos deux premiers cancers (2019 et 2022) sont survenus sous un traitement immunosuppresseur ou non.
Permettez-nous donc de répondre dans les grandes lignes.
Certaines maladies auto-immunes induisent une immunosuppression relative, qui diminue la capacité de se défendre contre le cancer, alors que d'autres comme le vitiligo ont plutôt un effet protecteur. Votre histoire suggère que les coups de soleils et votre type de peau jouent un rôle plus important que vos maladies auto-immunes.
Le traitement des maladies auto-immunes peut aussi avoir un effet favorisant les cancers de la peau. La photothérapie utilisée pour traiter le psoriasis et la dermatite atopique favorisent clairement les cancers de la peau par exemple. Les immunosuppresseurs forts comme la cyclosporine, l'azathioprine, le micofénolate mofétil et les glucocorticoïdes augmentent encore plus le risque de cancer de la peau. Les immunomodulateurs comme le metothrexate ont un effet encore débattu. IL est probable que s'ils favorisent les cancers de la peau et leur agressivité, l'effet est plutôt faible. Nous avons beaucoup plus de données très fiables pour juger de l'effet des biologiques, qui varie en fonction de leur type. Les anti-TNF ont un effet négatif mais faible, et ceci sur de très grandes cohortes (ensemble de patients suivis avec précision).
Les anti-CD20 et anti-Blyss ont un effet négatif mais faible. Les anti-Il-23 et 17 ne semblent pas augmenter significativement le risque de cancer.
Ne sachant pas ce qui vous a été proposé, nous ne pouvons pas dire si ceci va vous faire courir un risque ou non. Nous vous conseillons d'en parler ouvertement à vos médecins, afin qu'ils puissent vous en parler en toute transparence. Et sachez que nous prenons souvent ce genre de décision d'entente avec nos patients, en pesant le pour et le contre, car chaque personne est unique. Si nous estimons qu'un risque est acceptable et accepté, alors nous introduisons ce type de médicament sous surveillance.
Nous espérons que cette réponse vous aide,
Meilleures salutations
Question concernant les produits solaires récents
Question de Billy
Lors des discussions sur la place de jeux, la question des crèmes solaires a émergé : quels sont les meilleurs produits pour nos bébés et nos enfants jusqu’à 6 ans ?
Des amies ont mentionné deux produits récents qui semblent « en vogue » actuellement : une crème solaire spéciale néo-zélandaise appelée « Skinnies » et un produit solaire de Sensolar à base d’huile, fabriqué en Suisse.
Pouvez-vous m’en dire plus sur l’efficacité de ces deux « nouveaux » produits et sur les risques éventuels pour la santé par rapport aux produits solaires classiques comme le lait solaire pour bébés Anthelios SPF 50+ et Anthelios pour enfants SPF 50+ de La Roche Posay ? Et qu’en est-il des formules « peau mouillée » (wet skin gels) ?
Merci beaucoup de votre réponse.
Réponse du Prof. Dr phil. nat. Christian Surber
Bien que les fabricants de crème solaire proposent des produits pour bébés et enfants en bas âge, il convient de rappeler que les nourrissons et les jeunes enfants NE DEVRAIENT PAS être exposés au rayonnement solaire direct. Il existe toute une série de mesures simples et efficaces, comme NE PAS rester en plein soleil entre 10 h et 16 h, mettre aux enfants des vêtements qui ne laissent pas passer les UV ou les emmener à la place de jeux avant ou après ces heures-là. Les enfants de 4 à 6 ans sont parfois davantage exposés au soleil dans le cadre d’excursions à l’école enfantine. On devrait toutefois pouvoir partir du principe que les adultes qui les ont sous leur responsabilité veillent à adapter le programme à la météo en cas de beau temps. Le cas échéant, il est possible d’appliquer de la crème solaire sur le visage et le dessus des mains, le reste du corps étant protégé par des vêtements.
Commentaires sur les produits
Je ne formule aucune recommandation concernant les produits. Mais j’aimerais commenter la façon dont ils sont présentés.
Produit solaire Sensolar — SPF 50
L’absence de certains composants — « sans nanoparticules », « sans paraffine », sans parabènes, « sans alcool » ou « sans émulsifiants », par exemple — ne devrait jamais être mise en avant sur les produits. Ces allégations sont trompeuses et alimentent les craintes des consommateurs véhiculées par les médias. Il existe des directives officielles sur la publicité qui peut être faite pour ces produits.
Dans la description du produit, on lit la chose suivante :
INFO : Avec un SPF 15, 93 % de tous les rayons UV sont déjà filtrés. Avec un SPF 50, ce sont 98 %.
Cette allégation est trompeuse. L’indice de protection solaire (sun protection factor, SPF) se rapporte à la dose de rayons qui pénètre dans la peau — 7 % pour un SPF 15, 2 % pour un SPF 50 — et pas à la dose de rayons filtrés par le produit. Regardez la vidéo sur YouTube pour en savoir plus https://www.youtube.com/watch?v=8cc8qRr7oMQ.
D’autres points pourraient encore être critiqués. La publicité n’est pas sérieuse.
Skinnies Kids SPF50
Ce produit met lui aussi en avant l’absence de certains composants. L’allégation « reef safe » (non toxique pour les coraux) et la liste de tous les labels auxquels le produit est censé satisfaire ne m’inspirent pas confiance. La publicité n’est pas sérieuse.
Produits ANTHELIOS
Ces produits ne mettent au moins pas l’accent sur l’absence de certains composants ! Il n’existe pas de preuves cliniques robustes de l’efficacité de l’eau thermale dans les produits solaires ou de la protection contre les rayons infrarouges.
Lors des discussions sur la place de jeux, la question des crèmes solaires a émergé : quels sont les meilleurs produits pour nos bébés et nos enfants jusqu’à 6 ans ?
Des amies ont mentionné deux produits récents qui semblent « en vogue » actuellement : une crème solaire spéciale néo-zélandaise appelée « Skinnies » et un produit solaire de Sensolar à base d’huile, fabriqué en Suisse.
Pouvez-vous m’en dire plus sur l’efficacité de ces deux « nouveaux » produits et sur les risques éventuels pour la santé par rapport aux produits solaires classiques comme le lait solaire pour bébés Anthelios SPF 50+ et Anthelios pour enfants SPF 50+ de La Roche Posay ? Et qu’en est-il des formules « peau mouillée » (wet skin gels) ?
Merci beaucoup de votre réponse.
Réponse du Prof. Dr phil. nat. Christian Surber
Bien que les fabricants de crème solaire proposent des produits pour bébés et enfants en bas âge, il convient de rappeler que les nourrissons et les jeunes enfants NE DEVRAIENT PAS être exposés au rayonnement solaire direct. Il existe toute une série de mesures simples et efficaces, comme NE PAS rester en plein soleil entre 10 h et 16 h, mettre aux enfants des vêtements qui ne laissent pas passer les UV ou les emmener à la place de jeux avant ou après ces heures-là. Les enfants de 4 à 6 ans sont parfois davantage exposés au soleil dans le cadre d’excursions à l’école enfantine. On devrait toutefois pouvoir partir du principe que les adultes qui les ont sous leur responsabilité veillent à adapter le programme à la météo en cas de beau temps. Le cas échéant, il est possible d’appliquer de la crème solaire sur le visage et le dessus des mains, le reste du corps étant protégé par des vêtements.
Commentaires sur les produits
Je ne formule aucune recommandation concernant les produits. Mais j’aimerais commenter la façon dont ils sont présentés.
Produit solaire Sensolar — SPF 50
L’absence de certains composants — « sans nanoparticules », « sans paraffine », sans parabènes, « sans alcool » ou « sans émulsifiants », par exemple — ne devrait jamais être mise en avant sur les produits. Ces allégations sont trompeuses et alimentent les craintes des consommateurs véhiculées par les médias. Il existe des directives officielles sur la publicité qui peut être faite pour ces produits.
Dans la description du produit, on lit la chose suivante :
INFO : Avec un SPF 15, 93 % de tous les rayons UV sont déjà filtrés. Avec un SPF 50, ce sont 98 %.
Cette allégation est trompeuse. L’indice de protection solaire (sun protection factor, SPF) se rapporte à la dose de rayons qui pénètre dans la peau — 7 % pour un SPF 15, 2 % pour un SPF 50 — et pas à la dose de rayons filtrés par le produit. Regardez la vidéo sur YouTube pour en savoir plus https://www.youtube.com/watch?v=8cc8qRr7oMQ.
D’autres points pourraient encore être critiqués. La publicité n’est pas sérieuse.
Skinnies Kids SPF50
Ce produit met lui aussi en avant l’absence de certains composants. L’allégation « reef safe » (non toxique pour les coraux) et la liste de tous les labels auxquels le produit est censé satisfaire ne m’inspirent pas confiance. La publicité n’est pas sérieuse.
Produits ANTHELIOS
Ces produits ne mettent au moins pas l’accent sur l’absence de certains composants ! Il n’existe pas de preuves cliniques robustes de l’efficacité de l’eau thermale dans les produits solaires ou de la protection contre les rayons infrarouges.
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