L’emploi d’une crème vaginale à base d’œstrogènes présente-t-elle un risque si on a un cancer du sein ? 

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L’emploi d’une crème vaginale à base d’œstrogènes présente-t-elle un risque si on a un cancer du sein ? 

Messagepar admin » lun. 5 févr. 2024 16:17

Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme. La plupart des patientes ont un type de cancer mammaire qui croît sous l’influence des hormones sécrétées par l’organisme. Un traitement antihormonal adjuvant bloque la formation ou l’effet des hormones féminines afin d’empêcher la croissance des cellules cancéreuses hormonosensibles. Les effets indésirables de ce traitement ressemblent aux symptômes caractéristiques de la ménopause. Bien souvent, les troubles sont cependant plus marqués et peuvent affecter sensiblement la qualité de vie. Jusqu’à un cinquième des femmes concernées présentent une atrophie de la muqueuse du vagin et des organes sexuels externes.

Sous l’effet du déficit persistant en œstrogènes, la couche supérieure de cellules (épithélium) des tissus cutanés et des muqueuses de la région génitale s’amincit, se dessèche et perd son élasticité. Cette atrophie de l’épithélium le rend plus vulnérable aux bactéries, ce qui peut entraîner des infections vaginales et urinaires à répétition.  

  L’atrophie vulvo-vaginale peut engendrer d’immenses souffrances. Pour réduire le risque de récidive et de mortalité lors d’un cancer du sein, la durée du traitement antihormonal actuellement préconisée va de cinq (traitement standard) à dix ans (traitement étendu). Il importe par conséquent de traiter les effets indésirables. 

Question adressée par une patiente atteinte d’un cancer du sein à la Ligne InfoCancer 
Un traitement vaginal à base d’œstrogènes est-il sûr chez les femmes atteintes d’un cancer du sein ? 

 Je souffre d’inflammations de la vessie à répétition. Pour y remédier, ma gynécologue m’a prescrit, à titre préventif, une crème vaginale à base d’hormones que je n’ai pas utilisée jusqu’à maintenant. 

 Atteinte d’un cancer du sein hormonodépendant il y a 25 ans, j’ai été opérée, puis j’ai effectué une chimiothérapie et quelques séances de rayons. Aujourd’hui, je vais bien, sauf que la peur d’une récidive me paralyse. À chaque contrôle chez la gynécologue, l’angoisse m’envahit.   

Réponse de Cornelia Orelli, conseillère spécialisée à la Ligne InfoCancer
Lorsque les mesures non hormonales restent sans effet pour combattre les troubles de la ménopause qui affectent l’appareil uro-génital, un traitement hormonal de substitution par voie vaginale semble être une option acceptable même chez les femmes atteintes d’un cancer du sein. 

Ce traitement vaginal n’augmente pas le risque de mourir prématurément d’un cancer du sein, même chez les femmes dont la tumeur est hormonodépendante. 

Le traitement local peut entraîner une légère hausse du taux d’hormones dans le sang. Pour clarifier les choses, des données tirées de registres des tumeurs ont été analysées afin de déterminer si une thérapie vaginale à base d’œstrogènes augmente la mortalité par cancer du sein. Cette analyse n’a pas mis en évidence un tel risque, pas plus qu’une étude portant uniquement sur les patientes atteintes d’un cancer du sein à récepteurs hormonaux positifs.  

Vos craintes sont compréhensibles et justifiées malgré les données probantes dont on dispose actuellement. N’hésitez pas à prendre rendez-vous chez votre gynécologue pour qu’elle vous donne des explications, ou demandez un deuxième avis à un spécialiste – nous ne sommes pas un service médical. Nos informations ne remplacent pas un conseil personnalisé prodigué par un médecin spécialiste.  

Sources
  • McVicker L et al. Vaginal Estrogen Therapy Use and Survival in Females With Breast Cancer. JAMA Oncol 2023
  • HORMONSPEZIALISTEN, une offre de © Besins Health Care Germany GmbH B

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